Une fois par semaine Vassili allait à la plage, pour courir, pour nager, pour lire, pour écrire... Il aimait cet endroit à la fois calme et agité dont l'activité variait selon les jours et les gens. Le bruit, qu'il soit uniquement fruit des vagues s'écrasant contre la baie ou les enfants jouant à se pourchasser en se jetant de la boue salée. Son fils avait souvent construit des châteaux de sable pendant qu'il fainéantait sur sa serviette, mais aujourd'hui était un jour d'école, aussi était-il venu seul pour lézarder un bouquin à la main. Garant sa Smart sur une place de parking miniature, il mit le point mort avant de sortir respirer l'air marin. Ses sandales s'enfonçaient dans la mollesse du sable fin alors qu'il rejoignait le front de mer, cherchant des yeux une place où il pourrait poser sa serviette de plage avant d'aller piquer une tête. Malgré la fraîcheur ambiante, la température avoisinait les vingt degrés, Vassili voulait se baigner. Il repéra une place libre et y déposa ses affaires avant de retirer tee-shirt et pantalon et de marcher vers l'eau.

Froide. Elle était franchement gelée. Mais Vassili continuait d'avancer jusqu'à avoir de l'eau jusqu'au nombril. Sa respiration avait accélérée et s'était faite plus profonde aussi à mesure que l'eau montait. Une fois le passage de la zone pubienne dépassé, il pouvait se laisser entraîner vers le fond. Une fois sa tête immergée Vassili relâcha tout l'air qu'il avait dans les poumons s'amusant des bulles qui venaient frottait contre son épiderme. Nager était une des joies de la vie que le jeune suisse ne se refusait pas, parce qu'elle était bon marché et puis parce que c'était bon pour la santé. Il ne pouvait se lasser de sentir l'eau glisser sur ses muscles comme un drap de satin que l'on retire délicatement. Après un quart d'heure à se laisser porter puis repartir, Vassili décida de sortir lire et bronzer une heure. Il avait encore trois heures avant de devoir récupérer Tristan à l'école.

S'il avait été sur le tournage d'une campagne pour maillot de bain il aurait ralenti la marche pour se laisser admirer. Mais non il avançait rapidement, presque en trottinant pour regagner sa serviette avant d'apercevoir un de ses amis sur la plage, seul. Jax, c'était ce camarade éditeur à qui un jour l soumettrait ses écrits en espérant une publication. Le garçon ne l'avait pas vu, une occasion de le surprendre, après avoir attrapé sa serviette et l'avoir nouée autour de sa taille il se laissa tomber à côté d'un Jax rêveur. « Quand je pense que tu n'arrêtes pas de crier sur tous les toits que tu es overbooké par le boulot... et voilà où je te croise ! » Amusé par la cocasserie de la situation Vassili s'allongea, le dos mouillé entrant en contact avec le sable chaud, il devrait prendre une douche avant de rentrer dans la voiture, sinon il en foutrait partout et dieu seul savait qu'il détestait ce sable clandestin.