DREAM OF CALIFORNICATION
 + " Il est où Papa ? " Je lève mes yeux d'un bleu profond vers ma mère. Celle qui me borde chaque nuit. " Je veux que la prochaine histoire ça soit lui qui me la raconte ! " Caprice numéro trois de la journée. Elle finissait par avoir l'habitude. Parce que dans les gènes Brisbane, il n'y avait pas que l'argent ou le physique ensorceleur mais le caractère hautain et capricieux qui va avec. " Tu sais bien que ce n'est pas possible mon chéri. " Dit-elle d'une voix douce tout en caressant mes cheveux. Peut-être même un peu lassement. C'est qu'elle doit répéter toujours la même chose à son fils. Lui parler de son père, lui expliquer qu'il n'est pas toujours là mais que c'est pour la bonne cause. C'est parce qu'il va chercher les sous pour nourrir la famille. Tu comprendras ça quand tu seras plus vieux Beau. Tu verras, tu feras la même chose et tu seras comme lui : heureux de le faire. Beau, t'as que huit ans mais t'es déjà promis à un bel avenir. " Allez viens, je te lis ton histoire. " La jolie histoire qui raconte comment ton père s'est enrichi. Mais ça, tu ne le comprendras que plus tard mais ça sera déjà trop tard. On t'aura déjà lessivé la tête et donné un objectif : réussir. Mais ça, à huit ans tu ne t'en rendais pas compte. Toi ce que tu voulais, c'était juste ton père. Ton père à côté de toi. " Non, je veux que ça soit lui qui la raconte ! Je veux que ce soit Papa ! Je veux voir Papa ! P.A.P.A ! " Maman soupire. Elle en a marre de ce même caprice qui arrive tous les deux jours et demi. " Il n'est pas là, il.... " Vain effort. " JE VEUX VOIR PAPA ! " Et là un torrent de larmes. De bonnes grosses larmes de crocodile. Normalement, quand je pleurais, ils finissaient par me céder tout. Enfin, quand ils arrivaient à résister jusque là. Mais là, c'était tout bonnement impossible. Maman se lève avec un regard noir. " Pleurer n'est pas digne d'un Brisbane. Ton père ne voudrait pas te voir pleurer. Il ne serait pas fier de toi. " Elle se dirige vers la porte et éteins la lumière. " Essaye de dormir. On appellera Papa demain pour qu'il te raconte cette histoire. " Normalement, il aurait dû appeler seulement à la fin de la semaine. On était seulement Lundi. Un jour qu'il venait de partir en somme. Mais, on ne refusait rien à Beau. On ne refusait rien à un Brisbane.

+ " Bonjour, tu vas bien Leonarda ? " Sourire quasi angélique. Même avec le battement de cils qui va avec. " Oui et vous Monsieur Brisbane ? " Je m'appuie contre la table. C'est vrai qu'elle était en train de couper des carottes mais alors ? Elle avait bien toute la matinée pour finir ! " Excusez-moi mais, je voulais savoir où était le miel. " Elle me lança un regard interrogateur mais ne dit rien. C'était mal vu de connaître les intentions de quelqu'un qui plus est si ce sont celles du gamin insupportable de vos patrons. Quoique, ce devait être plutôt un regard suspicieux. Elle finissait par me connaître visiblement. Je ne devenais pas poli simplement pour un pot de miel. J'avais bien pire en tête. Elle me passa le pot de miel sans un mot. Parfait, il était totalement rempli. Même si ce n'est qu'une vulgaire servante sans valeurs ni argent, Leonarda était quand même bien pratique. Elle savait servir et c'était une assez bonne qualité en soi. Je tenais fièrement ce pot. Je le tenais comme on pourrait tenir le Saint Graal. Comme si je tenais ma vie au bout de mes bras. En fait, je tenais plutôt ma fierté. " Les amis, regardez ce que j'ai ! " Et là, je brandis ce pot. Voyez comme il est beau et qu'il scintille au soleil ! Regardez comme il est tout simplement machiavélique ! A dix ans, j'étais déjà un as des coups foireux. Je m'y étais jeune en plus ! Enfin, j'étais pas tout seul bien entendu, ma bande de copains était aussi dans le coup. Bien entendu, ça serait jamais eux sans moi ou moi sans eux. Les domestiques le savaient rudement biens. Elles savaient que si on était tous réunis, les conneries ne pouvaient que survenir. Même si j'avais pas besoin d'aide pour en faire bien entendu ! Quand je m'ennuyais, c'était la même chose. Il arrivait souvent qu'une femme de ménage plie bagage à cause de mes coups foireux. Plus d'une y était passé d'ailleurs. Quoi ? Elles ont des familles et elles ont besoin de ce salaire pour la nourrir ? Rien à foutre. " Vous êtes bêtes ! Me regardez pas comme ça ! C'est simple, vous allez occuper la femme de ménage et je vais verser le miel dans l'eau pour la serpillière et quand elle nettoiera le sol alors ça sera tout dégueu ! Avec de la chance, elle va se mettre à pleurer ! " Le plan fut vite approuvé. Et mis en place surtout. Le temps qu'elle s'aperçoit du piège, ma mère est rentrée à la maison. Elle a piqué une crise. Plus de femme de ménage. Ciao Ciao Lyssandra ! Bien entendu, elle s'est tue, elle savait que c'était nous mais elle n'a rien dit. Parce que la seule et l'unique qui avait voulu se la jouer héroïne l'avait amèrement regretté. Pas sûr qu'elle retrouve un travail un jour celle-là. Parce que c'est comme ça dans la famille, moi d'abord. Envers et contre tout. Parce que c'est bien connu le fils unique Brisbane ne peut pas mentir.

+ Le téléphone qui vibre. Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Non, je ne répondrai pas. Puis enfin le silence. Presque reposant ! Une nouvelle vibration. Oui, laisse un message si j'en ai envie j'irai peut-être le lire. Puis une autre. Je lève les yeux au ciel, sale manie que j'ai depuis toujours. J'ai envie de te revoir. Lena Je regarde bêtement mon téléphone quelques secondes. Lena ? Le... Ah oui, la fille de bourge que je m'étais tapée hier. Bien entendu ! Quelle connerie celle-là ! Une envie subite de changer. D'aller voir ailleurs. D'aller voir comme l'herbe état bonne à brouter dans un autre champ. D'aller à contre-pied de mes habitudes. De ne plus choisir la première des bas quartiers venue, de ne plus la laisser tomber le début du jour arrivé sans même mon prénom ou mon numéro de téléphone. Alors, je m'étais dirigé vers Lena, cette fille aux belles courbes, fille d'avocats que je connaissais donc de vue. Et bien entendu, elle allait pas me lâcher ! Tout ce que je ne voulais pas quoi. Elle avait sûrement vu en moi l'occasion d'attraper un peu plus de popularité au passage. Ca ferait tellement bien pour elle de s'afficher aux bras de Beau Brisbane. Seulement, Beau Brisbane, les histoires à rallonge, les couples en général, il s'en fout. Les filles fixes ça embourbe, ça détourne nos yeux des bons objectifs. La fille fixe, on la trouve après, pas avant que l'objectif soit atteint. Conseil de Papa. De toute façon, les filles c'est comme les bus, t'en rates un, il suffit juste d'attendre le prochain. Par contre, le fric, c'est pas ça du tout. Si c'est pas dans ma poche qu'il finit, c'est dans la poche d'un autre et après... Il faut vraiment se démener pour le retrouver avec les intérêts en plus.

+ " Tu viens à la fête demain ? " Une proposition. Une parmi tant d'autres. " Allez Beau, viens ça va être la teuf du siècle ! " J'arque un sourcil, une autre de mes mauvaises habitudes. " L'autre aussi c'était censé la fête du siècle. Mais mec, c'était de la pure merde ! " Je soupire. Non et puis, j'avais autre chose de prévu. J'avais besoin d'air, besoin d'espace. Besoin de me sentir libre. Détaché de toute obligation pendant quelques heures. J'allais enfiler une combinaison, prendre ma planche de surf sous le bras et j'allais m'échapper. " Essaye pas de me vendre ta fête de merde, ça marche pas avec moi. Et puis c'est qui cet organisateur mystère ? " Histoire de. Histoire de pas me faire crâmer. Histoire d'avoir la paix. " Levingston, la p'tite blonde plutôt pas mal qu'on a vu hier. " Ah elle. Ouais bon, ça sera encore moins possible alors. " Je traîne pas avec ce genre de bouseux. Leurs parents gagnent moins de 5000$ par mois, c'est pas intéressant. " Et je me casse. Parce que c'est vrai. Je choisis minutieusement mes connaissances et là où je m'affiche. Alors la Levingston dès qu'on m'avait dit son nom, je l'avais déjà fliquée. Et non, je l'avais définitivement virée de ma liste. Si j'avais le pouvoir de supprimer les gens en ce monde, elle aurait fait partie de ces personnes. Et puis le surf c'est franchement mieux. Ce connard allait pas me piquer ma seule journée complètement réservée au surf. Il manquerait plus que ça ! Parce que le surf pour moi c'est plus qu'un sport. C'est un art de vivre.

+ " Beau, j'ai un problème. " Elle est là, tenant ses affaires à bout de bras. Le regard un peu perdu. Un peu simplet. Presque comme d'habitude. Presque. Je la connais trop Faye pour savoir que tout ne va pas bien. Ses longs cheveux blonds et cette belle gueule ça fait longtemps que je les côtoie. C'est l'une d'entre eux. Une des seuls qui comptent pour moi. Une amie quoi. Elle et sa naïveté maladive. Elle qui ouvre les jambes un peu trop facilement. Elle tout simplement. Et là, elle se retrouve sur mon perron en ouvrant ses grands yeux. La bouche en coeur aussi. Elle débarque. Elle débarque tout le temps. Quelle sotte ! Qu'elle saute aussi ! Mais c'est la mienne. On dirait pas comme ça mais elle est moi on est bien plus proches que dans les apparences. Beaucoup plus liés. Comme des amis. De vrais amis. " Je vois ça. Il t'est arrivé quoi encore pour que tu rappliques avec toute ta penderie ? T'as cru que c'était le Club Med chez moi ou quoi ? " Tout ça agrémenté d'un sourire en coin. Je sais même pas pourquoi je fais ça. Pourquoi je prends un malin plaisir à lui mener la vie dure. On dira que c'est pour l'endurcir cette petite. Elle en a bien besoin après tout ! Pourtant, je m'efface derrière la porte. Signe qu'elle pouvait rentrer. Elle était toujours la bienvenue. Elle serait toujours la bienvenue. Comme les autres. Comme la bande de potes. Les soeurs Chamberlain et les autres. Et donc Faye. On était tout un groupe. Tout un groupe à se serrer les coudes, à faire des conneries ensemble, à s'emboîter ensemble. A tout partager en gros. " Je...." On est assis tous les deux sur le canapé maintenant. Elle avec ses affaires à ses pieds limite penaude. Et moi... m'étalant de tout mon long, les pieds sur le cuir noir. Je vais pas me gêner, je le faisais bien chez mes parents alors pourquoi pas chez moi hein ? " Tu....? C'est un bon début en tout cas. " Sans même lui lancer un regard. J'aimerais bien mettre les choses au clair. Et si ça continue, elle va se mettre à pleurer dans mes bras. Certes, je l'aime bien mais si je pouvais m'abstenir de la consoler, je me sentirais mieux. Ca lui sauverait probablement la mise aussi. " Anna-Lynn est enceinte " Eh bien, félicitations à sa soeur. Sa salope de soeur. A croire que c'était de famille. Ils étaient garnis tous. En plus d'avoir des prénoms de merde, ils avaient des problèmes psychologiques. " Ouais d'accord, ok, mais pourquoi t'es chez moi avec tes affaires ? " Avec une bonne grosse insistance sur les pronoms possessifs. Ses fringues, j'en avais rien à foutre. Rien. Je me servirais certainement pas de ses petites culottes comme torchon. Va savoir où elles ont traîné ! " Et tu sais que j'ai avorté et donc... " Ah oui c'est vrai, elle était enceinte ma petite Faye. C'était presque prévisible. Elle l'avait presque mérité. A se la jouer pouffiasse en chaleur, on finissait engrossée jusqu'au cou. Logique. Mais bon, elle avait décidé d'avorter. Tant mieux. Les gosses c'est comme des putains de maladies mentales. Il n'y a que la mort pour t'en débarasser. Puis je la voyais mal en charge d'un gosse de toute façon. Parce qu'au final, son enfant serait devenu plus mature qu'elle. Faye c'est qu'une enfant. Une enfant paumée dans un monde trop grand pour elle. Faut la protéger. Je suis là pour la protéger. Alors, j'ai écouté son histoire. Je l'ai prise dans mes bras, ponctuant malencontreusement les blancs. Avec quelques insultes sur sa soeur coincée, des mots de réconfort ou du silence. Le silence voulait tout dire. Il voulait dire qu'il n'y avait pas de mots assez forts pour évoquer ma compassion. Alors, je restais là à l'écouter, à la consoler du mieux que je pouvais, à la bercer. Trop de sentiments d'un coup. Mais pour elle, pour sa peine, je pouvais bien faire un effort. " Tu peux rester. Autant que tu veux. Ici, tu seras toujours la bienvenue. " Parce que c'était vrai. Parce que toi Faye-Lisbeth Olson, aussi conne, aussi paumée sois-tu, tu seras toujours la bienvenue. Parce que c'est pas toi sans moi, moi sans toi. Et puis c'est surtout pas nous sans eux. Sans les autres. La bande à Picsou quoi.

   HORS JEU
   Pseudo Kispz. Âge Seize ans Prénom Philippine Où as-tu connu le forum? Maude Ton personnage est un mini-scénario des soeurs Chamberlain C'est qui ton pokémon préféré? Aquali, Suicune aussi   Une suggestion ou un commentaire à nous communiquer ? Aucune, trop de perfection :sex:  Le mot de la fin?    (c'est assez explicite ou pas ? )