DREAM OF CALIFORNICATION
Il est assis, face au soleil cramant de Oakland. Il rêve encore d'une vie meilleure. Une main s'écrase dans ses cheveux pour les ébouriffer, ça le fait sursauter sur le coup. « Maman va sûrement pas rentrer ce soir, ou très tard. » Il regarde sa grande sœur, la plus grandes des sept gosses, et il hausse les épaules, avec cette clope qu'il a toujours collé au bec depuis ses quatorze ans. Il se fait appeler le clopeur par ses frères et sœurs. « J'm'en tape qu'elle revienne ou pas. De toute façon c'est pas ce qu'elle rapporte qui nous fera manger plus. » Il est dur, Avery. Il préfère garder ce masque froid plutôt que de se mettre entièrement à nu devant sa famille. Il veut pas dire qu'il déteste sa mère, qu'il hait encore plus son père qu'il n'a jamais vu, qui l'a même pas voulu, qui voulait juste tirer sa prostituée de mère une fois avant de reprendre la route. « Petit con. » Mary lève les yeux au ciel et rentre dans la maison. Au fond, elle sait qu'il a pas tort, mais ça doit sûrement l'énerver de voir son petit frère en train de renier sa mère comme un délinquant, la clope à la bouche avec cet air de je m'en foutisme. A peine Mary rentrée que Dean, le deuxième plus grand enfant de la famille, sort de sa voiture, de son boulot donc. C'est grâce à lui que les Rhodes peuvent manger, Avery le sait, c'est pour ça que Dean restera à jamais son modèle. « J'ai acheté le pain, le truc que tu devais faire, tu te souviens ? » Dean le frappe au bras, mais Avery dit rien, il se contente juste de hausser une fois de plus les épaules. « J'avais pas d'argent sur moi. » Il se fout du monde, de son frère, mais c'est surtout de la provocation, parce qu'il aime bien provoquer, Avery. Dean sait bien qu'il a du fric sur lui, il lui en faut bien pour acheter ses clopes qui lui pourrissent les poumons. De toute façon, il préfère fumer que bouffer.

Jeudi. Son jour préféré. Celui où il échappe à la réalité, aux conséquences désastreuses de sa vie familiale. Il est appuyé contre cette barrière qui encadre le terrain de basket, comme tous les jeudis. La clope aux lèvres, Avery regarde les trois garçons et la fille jouer au basket. Il veut pas aller les rejoindre, il veut juste les regarder, la regarder. Elle est jolie, une belle blonde, douce, colérique, garçon manqué sur les bords. Avery sait comment elle s'appelle, ou plutôt comment on la surnomme. Barbie. Il y a des regards, quelques sourires qu'elle lui fait, mais lui il répond pas aux sourires, il sait pas faire. Il préfère cracher la fumée qui ruine ses poumons. Il se contente de la regarder, de sourire lorsqu'elle s'énerve contre ses frères. Dès qu'ils partent, Avery s'entraîne. Il est plutôt doué au basket. Il est doué dans tout ce qu'il fait de toute façon. Il fait des paniers en se maudissant de ne pas être aller parler à Barbie. Il fait frapper la balle sur le goudron, le plus fort possible, un peu comme s'il voulait faire sortir tout ce qu'il garde pour lui.

Nouveau jeudi, nouvelle chance de lui parler. Mains dans les poches, il entre sur le terrain. Généralement, il entend les trois garçons parler, hurler, sauf que là, y a que le bruit du ballon qui frappe le sol. Elle est seule. Ça le met de glace. Avery pense à partir, mais il résiste. Doucement, il s'approche d'elle, sans un mot. Barbie ne dit rien, peut-être qu'elle attend qu'il parle, mais il le fera pas. Il lui prend juste la balle des mains pour marquer un panier, puis un autre, toujours la clope à la bouche. Il a ce look atypique, déjà tatoué, parce qu'il se fait passer pour un majeur facilement. C'est là-dedans qu'il claque son fric, dans les tatouages, les piercings et les cigarettes. Quand il rend le ballon de basket à Barbie, il lui sourit pour la première fois, sans même s'en rendre compte, c'est automatique. C'est un charmeur, Avery, il sait faire. Mais il a pas dans l'intention de la charmer, il veut juste apprendre à la connaître, parce qu'elle lui a tapé dans l'œil.

« T'es pas sérieux là ? » Avery soutient le regard, il a pas peur de Tom, c'est son aîné d'un an seulement alors c'est pas lui qui va l'empêcher de faire ce qu'il veut.  « Tu vas te casser comme Dean ? Les filles ont besoin de toi, tu le sais. » Il sourit, ironiquement sûrement. A vingt-deux ans, il est libre de faire ce qu'il veut, il est même libre depuis ses quatorze ans d'après lui. « J'veux pas crever ici avec vous. J'me tire si je veux, Tom. » Provocation, encore et toujours. Avery, il est mauvais avec ses frères depuis que Dean est parti vivre sa vie. Avery, il veut faire comme Dean, faire l'égoïste, partir d'ici. « C'est ça. Vas rejoindre ta petite blonde, mais elle en a rien à foutre de toi, elle t'a déjà oublié, Avy. » Il écrase sa cigarette au sol et inspire avant de frapper. Il frappe pour un rien, il le sait. Mais Avery, c'est un sanguin, il a pas peur de se battre ou de se faire mal. Mais faut pas s'en prendre à Barbie. Elle l'a pas oublié, il le sait, il le sens. Barbie, c'est son tout, celle à qui il s'accroche. Elle est un peu à lui, comme il est un peu à elle. C'est de l'amour pur, brut, voire plus. C'est étrange, c'est ce qu'il aime. C'est pour ça qu'il va la rejoindre à San Diego.

HORS JEU
Pseudo animals. Âge 17 ans. Prénom Romane. Où as-tu connu le forum? merci bazzart. Ton personnage est un scénario de la jolie Barbie.    C'est qui ton pokémon préféré? Tiplouf Une suggestion ou un commentaire à nous communiquer ? le design est magnifique, j'suis amoureuse.    Le mot de la fin? j'suis amatrice de liens tordus.