NEED YOUR LOVING TONIGHT, W/SANDRO

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NEED YOUR LOVING TONIGHT

Accoudée au comptoir, les yeux rivés sur son verre tandis que ses coéquipières semblaient s’amuser vivement sous les effets notoires de l’alcool, cette soirée s’avérait être un échec cuisant pour la brésilienne bien trop peu exubérante pour ce genre de festivité. Elle n’était pas de celles qui se donnaient en spectacle à la moindre occasion paradoxalement à ses amies visiblement enjouées à l’idée de jouer les dévergondées un brin nympho en échange de quelques boissons gratuites. Eh, s’exclama l’une d’entre elles, ça va ? Non ça n’allait pas mais la brune releva ses prunelles en sa direction, se contentant d’acquiescer brièvement sans prendre la peine de prononcer le moindre mot. Malgré la sympathie qu’elle portait à ses ‘’collègues’’, elles n’appartenaient pas au même monde. La brésilienne passait son temps à fuir les extravagances qui ne cessaient de délecter tout particulièrement ses amies, ces dernières se plaisant à jouer de leur popularité ainsi que de leur physique relativement avantageux pour obtenir certains privilèges. Terminant d’une traite sa boisson non alcoolisée, la belle quitta son tabouret sous le regard suspicieux d’une de ses compagnes de jeu. Je vais juste prendre l’air et fumer une cigarette. L’intégralité du paquet en réalité, histoire d’échapper le plus longtemps à cet endroit. Ce n’était pas la première fois qu’elle usait de cette excuse et pourtant, elle passait toujours aussi bien, fort heureusement pour elle d’ailleurs. Piteuse comédienne, passer l’intégralité de sa soirée à être déconcertée tout en prétextant le contraire n’était très clairement pas dans ses cordes. S’empressant de regagner l’extérieur tout en remettant son gilet sur les épaules, elle manqua de percuter de plein fouet les individus s’apprêtant quant à eux à rentrer dans ce lieu gerbant la débauche. L’un d’entre eux attira tout particulièrement son attention et pour cause, Sandro n’était pas n’importe qui aux yeux de la jeune femme. Elle le toisa le temps de quelques secondes, ancrant son regard émeraude dans le sien. Bonsoir lança-t-elle furtivement, paraissant totalement désintéressée par la présence inattendue de ce dernier. Intérieurement, elle était profondément blessée et ne cessait de fulminer. Je t'appelle demain avait-t-il dit la dernière fois avec conviction sans pour autant mettre à exécution ses propos. Elle s’y attendait, c’était tellement prévisible mais pourtant elle ne parvenait pas à faire abstraction de cette once de déception. Pour la première fois elle avait souhaité avoir tort, malheureusement les choses n’étaient pas allées en ce sens. Coinçant une cigarette entre ses lèvres, elle baissa finalement son regard sans rajouter quoi que ce soit et ne resta pas plus longtemps postée face à lui, préférant s’éloigner et le laisser vaquer tranquillement à sa soirée, après tout elle n’avait rien à dire. Tirant sur son filtre afin d’en aspirer la fumée, elle partit plus loin, déambulant sur ses escarpins. Maintenant qu’il était en ces lieux, il était très clairement hors de question qu’elle remette un pied dans ce bar qu’elle maudissait pour le reste de la soirée mais parallèlement la brésilienne ne souhaitait pas non plus paraitre davantage sauvageonne aux yeux de ses amis. Son cœur battant à une vitesse fulgurante, la vue de l’homme qu’elle appréciait intensément ne cessait de la plonger dans cet état et ce malgré la déception bien présente qu’elle avait à son égard. Réaliste, elle savait qu’elle n’aurait jamais dû s’emballer et pourtant, c’était trop tard. Elle savait tout de même qu’elle allait finir par passer l’éponge, il fallait juste qu’elle encaisse mais le fait de tomber nez-à-nez avec n’allait pas vraisemblablement améliorer les choses dans l’immédiat. Savourant sa cigarette tout en s’enfonçant dans l’obscurité, elle finit par s’adosser contre l’un des murs. Tiraillée entre l’envie de foutre le camp et celle de faire un effort, elle ne savait que faire des prochaines heures qui s’offraient à elle.

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isîs & sandro
what if this storm ends and i don't see you as you are now ever again

✼ ✼ ✼

Je pense que cela ne t'étonnera pas, si je te disais que j'avais été le premier partant lorsqu'il avait été question d'aller boire un verre à la fin de notre service ? Boire un verre et plus si affinités, ce n'était même pas moi qui l'avait formulé ainsi, mais j'avais adhéré sans vraiment me poser de question ... C'était ça, c'était ma façon de fonctionner. Et je me disais que j'aurais eu tort de penser que je pouvais fonctionner autrement, la machine était bien huilée, j'avais des habitudes qui n'en étaient pas vraiment, et depuis pas loin de dix ans que je vivais ainsi cela m'avait toujours plus ou moins réussi. Enfin bref, je n'étais de toute façon pas là pour m'auto-psychanaliser, et c'est en tout cas dans une ambiance assez bon enfant que nous étions tous descendus du camion après l'avoir garé dans le hangar, pour rejoindre les vestiaires et nous débarrasser enfin de nos tenues anti-feu. La journée avait été assez light, et surtout rien de trop tragique n'était venu ternir l'humeur générale, aussi rires et discussions animées s'échappaient et s'entrecroisaient au rythme des portes de casiers qui claquaient. Et je n'étais pas en reste, parce que de manière générale je n'étais jamais le dernier pour ce qui était de plaisanter, et parce que tout simplement je me sentais comme un poisson dans l'eau au milieu de ces personnes qui certes étaient mes collègues, mais qui constituaient également une seconde famille. A laquelle se greffait Jax, tu le sais. Nous étions tous tellement motivés que nous avions décidé de nous rendre au bar à pieds ; Et puis c'était aussi une question de pratique. Tu t'imagines une dizaine de bagnoles en file indienne jusqu'au Downtown ? Il faudrait trouver de quoi se garer ensuite, en plus, bref beaucoup d'emmerdes. Tu aurais du nous voir sur le trajet, de vrais gamins, on aurait pu croire à une bande de lycéens chahutant dans la rue après une journée de cours ... Pour tout te dire j'étais trop occupé au moment d'arriver au bar pour m'en apercevoir, occupé à rire aux éclats avec Wakefield, avec qui j'échangeais des coups d'épaules destiné à faire perdre son équilibre à l'autre. Bref, nous relâchions tous la pression du boulot à notre façon. Et il n'avait suffit que d'un seul mot « Bonsoir. » pour que je redescende illico sur terre et que je n'ai plus envie de rire du tout. Cela devait bien arriver à un moment ou un autre, tu vas me dire, mais cela ne m'avait pas empêché de me prendre le revers dans la gueule d'un seul coup, moi qui avait pourtant développé des trésors d'imagination pour ne pas penser à cela. Pour penser à tout, sauf à cela. Laconique, Isîs m'avait salué comme on saluerait sa vieille voisine aigrie que l'on se forçait à ne pas envoyer paître par simple désir de rester civilisé, mais sans réelle envie. Et je ne peux pas te dire que je ne le méritais pas, parce que je le méritais totalement. Je méritais bien pire que ça à vrai dire, même si son ignorance était peut-être ce qu'il y avait de plus difficile à avaler. Mais que dire de la mienne alors. « Partez devant, j'vous rejoint. » avais-je alors annoncé au groupe, tout en donnant une tape sur l'épaule de mon coéquipier pour le persuader de ne pas chercher à comprendre, pour l'instant.

Il me connaissait assez pour ne pas avoir cherché à insister. Resté seul devant l'entrée du bar j'avais pesé mes options un instant : si je reculais maintenant, je pouvais dire adieu à toute tentative de revenir vers Isîs plus tard. Elle me prendrait pour un dégonflé, en plus de certainement me prendre pour un bouffon, et ce n'était sans doute pas quelque chose de rattrapable. Ne me restait donc plus, si je souhaitais encore arranger les choses (et je le souhaitais, plus que je n'avais envie de l'avouer je te dirais même), qu'à piétiner ma fierté et à m'attendre à m'en prendre plein la tête. Et je le mériterais, même si cela ne me servirait peut-être pas de leçon. Posant un bref instant les yeux sur la jeune femme, adossée au mur un peu plus loin, j'avais fini par avancer dans sa direction, marchant précautionneusement, comme sur des œufs, comme si je craignais un cataclysme. Elle n'avait même pas relevé la tête vers moi, et je crois que c'est à ce moment là que j'avais réellement compris que ce n'était pas gagné, et qu'un sourire et une petite blague ne seraient en rien suffisant pour réussir à me rattraper. « Est-ce que ... » J'avais la gorge sèche, et l'impression que ma voix tremblait. Mais ma voix ne pouvait pas trembler, je n'étais pas un adolescent merde. J'essayais donc de me reprendre, et demandait d'un ton un peu plus assuré « Est-ce que y'a moyen que tu me laisse m'expliquer, si je commence par te dire que je suis désolé ? » Je n'étais tout de même pas très sûr de mon coup, je vais te dire? Et parce que je n'avais pas obtenu plus de réponse cette fois-ci j'avais bien du me jeter à l'eau « Parce que je suis désolé. Vraiment. » C'était un peu facile, et cela ne me sauverait sans doute pas, mais c'était un début. Et pour toi qui me connaissait si bien tu savais que c'était aussi un exploit, parce que je n'étais pas vraiment du genre à revenir vers quelqu'un après un fiasco. Le truc, c'est qu'Isîs n'était pas juste quelqu'un. Non, c'eut été bien trop facile.

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Ses prunelles en direction du sol, mitigée entre le fait d’imploser littéralement et celui de se canaliser comme elle le faisait si bien en règle générale, son self-control pourtant légendaire semblait lui faire défaut aujourd’hui. Elle se sentait stupide, stupide d’avoir eu confiance en ses propos, stupide d’être dans un tel état qui ne lui ressemblait clairement pas. C’était dans ce genre de moment qu’elle ne parvenait pas à se sentir à sa place, regrettant alors son pays natal et la présence de ses frères. Les bruits de pas approchant à sa direction attisèrent sa curiosité sans pour autant qu’elle ne prenne la peine de relever les yeux, la belle comprit bien rapidement qu’il s’agissait de Sandro notamment lorsque celui-ci se posta face à elle, silencieusement. Son regard toujours ancré en direction du sol, le visage fermé tandis qu’elle consumait avec difficulté sa cigarette, sa gorge se serrant brutalement. Est-ce que, commença-t-il l’air hésitant. Elle ne dit rien, la mine renfrognée et les mains tremblotantes. Est-ce que y'a moyen que tu me laisse m'expliquer, si je commence par te dire que je suis désolé ? Inspirant profondément, toujours muette et hésitante à l’idée d’affronter son regard, elle finit par s’exécuter en relevant ce dernier, le toisant. Parce que je suis désolé. Vraiment. Elle laissa échapper un rire des plus nerveux, doutant très clairement de sa sincérité. Dans le fond ce n’était pas tellement après lui qu’elle en avait, la colère était contre elle-même, se maudissant d’avoir été assez sotte pour espérer quoi que ce soit. Le concernant elle s’avérait profondément déçue, forcée de constater que la réciprocité n’était pas présente au grand dam de la brésilienne mais elle n’était pas haineuse à son égard pour autant malgré son mécontentement. Laissant un pesant silence prendre place, elle finit par y mettre fin. Tu es censé être sincère cette fois-ci ? Demanda la jeune femme l’air glacial sans le quitter des yeux. Moi aussi je suis désolée, désolée d’être aussi stupide et d’avoir cru que je comptais un tant soit peu pour toi, c’était puéril mais j’aurai préféré que tu aies le courage de me l’annoncer directement plutôt que de me le faire comprendre de cette manière, au moins c’est fait maintenant et ce n’est pas plus mal de mettre les choses aux claires dès le début. Elle avait espéré bien plus qu’un simple baiser et elle venait de lui dévoiler, ce qui n’était pas bien grave dans tous les cas étant donné qu’il ne partageait guère le même avis et ça, elle en avait pleinement conscience désormais. Encaisser cela allait toutefois être une autre paire de manches. Tu n’as pas à t’expliquer, à te justifier. Tu ne me dois rien et tes amis doivent être en train de t’attendre. Les siens aussi d’ailleurs mais en toute honnêteté, elle semblait s’en foutre totalement dans l’immédiat. Jetant son mégot, elle s’empressa de saisir une nouvelle cigarette qu’elle coinça à son tour. La brune avait cette mauvaise habitude qu’était de carburer au tabac lorsqu’elle s’avérait plus ou moins à bout de nerf, c’était son unique vice et les quantités n’étaient pas moindres. Farfouillant dans sa poche pour en ôter son briquet, elle eut bien du mal à enclencher ce dernier face à ses membres tremblants. Elle se détestait à montrer autant de signe de faiblesse mais ne parvenait à faire autrement. Rien ne semblait pareil lorsqu’il était question de Sandro et autant dire qu’elle s’en mordait très clairement les doigts. Elle n’avait pas demandé à s’enticher ardemment, ça lui était tombé dessus, comme ça, subitement et l’air de rien et c’était bien pour cela qu’elle était strictement incapable de rester face à cet homme occupant la majorité de ses pensées en plus d’une bonne partie de son cœur. La brésilienne ne tenait pas à entendre ses justifications et pour cause il n’avait pas à lui fournir, il était libre d’agir comme bon lui semblait même si cela allait à l’encontre des souhaits de la jeune femme mais surtout, elle n’avait pas besoin qu’il en rajoute, c’était suffisamment rude pour elle. Tout ce que la belle désirait, était qu’il retourne tranquillement vaquer à ses occupations et ce, loin d’elle dans le meilleur des cas. Alors je te souhaite une bonne soirée et amuse toi bien.

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isîs & sandro
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Tu te doutes bien qu'à choisir j'aurais préféré avoir ce genre de conversation à un autre moment, et d'une autre façon. En ayant eu le temps de m'y préparer et de réfléchir à ce que j'allais pouvoir dire par exemple. Et je sais bien que c'était sacrément hypocrite de ma part de penser ainsi puisque durant ces jours où je n'avais pas donné de nouvelles j'aurais eu tout le temps de réfléchir à ce que j'allais pouvoir dire justement, mais il n'en avait rien été. Parce que ces derniers jours je ne les avait pas passés à penser à cela, mais plutôt à faire l'autruche et à me forcer justement à penser à tout sauf à cela. Et c'était lâche de ma part, autant que c'était injuste pour elle certainement ... Mais c'était comme si je n'avais pas pu m'en empêcher, je savais que c'était la mauvaise conduite à adopter mais pourtant j'avais foncé droit devant, sans y réfléchir à deux fois. J'avais fui. Et maintenant je ne savais plus comment j'allais pouvoir arranger ça, ni même si il serait encore possible d'arranger quoi que ce soit. J'étais désolé, en tout cas, j'étais désolé et je ne savais tout simplement pas quoi dire d'autre même si je savais que cela ne suffirait pas, que j'aurais déjà de la chance si elle acceptait de croire cet état de fait. « Tu es censé être sincère cette fois-ci ? » D'accord, je pense que celle-ci je la méritais. Et fatalement j'attendais la suite, les yeux baissés vers le goudron sous mes pieds, comme un gosse ayant fait une bêtise attendrait sa punition. « Moi aussi je suis désolée, désolée d’être aussi stupide et d’avoir cru que je comptais un tant soit peu pour toi, c’était puéril mais j’aurai préféré que tu aies le courage de me l’annoncer directement plutôt que de me le faire comprendre de cette manière, au moins c’est fait maintenant et ce n’est pas plus mal de mettre les choses aux claires dès le début. » J'avais ce sentiment affreux au creux de l'estomac tandis qu'elle parlait, tout ça je savais que je l'avais bien cherché mais quelque part j'avais envie qu'elle se taise, parce que plus elle parlait plus j'avais l'impression de perdre mes moyens et mon assurance. Parce que je me savais fautif mais aussi parce que ses mots faisaient écho à ceux de la dernière fois, et me tétanisaient presque de la même façon. « Tu n’as pas à t’expliquer, à te justifier. Tu ne me dois rien et tes amis doivent être en train de t’attendre. » C'est vrai, objectivement je ne lui devais rien et je n'avais pas de comptes à lui rendre, pas plus qu'elle n'en avait. Et si j'avais vraiment voulu me comporter comme un connard j'aurais pu répondre à son bonsoir par un autre, et pénétrer dans l'établissement avec le reste de ma clique sans me soucier du reste ... Sans doute qu'une partie de moi avait eu envie d'agir ainsi. Pas la meilleure partie, je te l'accorde. Mais pourtant j'étais là, dehors, devant Isîs et non pas à l'intérieur à faire comme si tout cela ne m'intéressait ni ne me touchait le moins du monde. « Alors je te souhaite une bonne soirée et amuse toi bien. » Elle semblait être arrivée au point final de ce qu'elle avait à dire et moi j'avais eu un temps de latence ... Ces quelques dixièmes de secondes où je m'étais demandé si je ne ferais pas mieux de faire comme elle disait, de rentrer et de tenter de faire comme si rien ne clochait.

J'étais tellement doué pour ce qui était de me voiler la face, inutile que tu me le rappelles une fois encore. Mais je ne pouvais pas me cacher éternellement, et je savais que si je tournais les talons maintenant je pouvais faire une croix sur Isîs de manière définitive ... Et ça, je n'arrivais pas à m'y résoudre. « Je sais pas quoi te dire Isîs ... » avais-je commencé par avouer, tout en sachant qu'il faudrait pourtant bien que je trouve quelque chose à dire si je ne voulais pas faire pire que mieux. « J'ai pas d'excuse. J'ai dit que j'appellerais, je l'ai pas fait ... j'ai aucune excuse pour ça. Je suis simplement désolé. » J'avais décidé que cela ne servait à rien de mentir, d'essayer d'enjoliver la vérité ou de me trouver des excuses alors que je n'en avais aucune réelle. La seule chose qui m'avait empêché de lui passer un coup de fil ou même de lui envoyer un simple SMS ces derniers jours, c'était moi-même. « Je voulais le faire, je t'assure que je voulais le faire, mais à chaque fois que je commençais à chercher ton nom dans le répertoire c'était ... » Avalant ma salive difficilement, j'avais fini par relever les yeux vers elle. C'était la première fois qu'elle et moi nous regardions véritablement dans les yeux depuis le début ... C'était rassurant autant qu'intimidant. Rassurant parce qu'elle m'écoutait, mais intimidant parce que c'était un regard inquisiteur. Parce que je savais qu'au moindre faux pas, au moindre mot maladroit, je risquais de réduire en miettes tout ce que j'essayais de démontrer. « J'avais toutes ces questions que tu m'as posé la dernière fois en tête, et j'avais pas la réponse ... j'ai toujours pas la réponse, et j'avais qu'une trouille c'était que tu me les poses à nouveau, et ... » Et j'avais paniqué, tout bêtement. Parce que pour elle ce n'était peut-être qu'une question destinée à se rassurer, mais pour moi cela ressemblait déjà à un début d'engagement et d'investissement, et que cela allait à l'encontre de tout ce à quoi je m'étais habitué ces dix dernières années, plus ou moins. « Et je sais pas ... Je sais pas pourquoi je t'ai embrassé, si ce n'est que j'en avais envie. Je sais pas à quoi ça mènerait, je sais pas si je suis encore capable de fonctionner comme ça, autrement que sans réfléchir au "après" ... je ne sais pas faire ça. » Ou plutôt je ne savais plus. J'avais su à une époque, j'en étais persuadé, mais trop de temps avait passé depuis et contrairement au vélo c'était visiblement quelque chose que l'on finissait par oublier. « Et je ne sais toujours pas. » avouais-je alors en baissant à nouveau les yeux. « Je ne sais pas ce que je veux, je ... tout ce que je sais c'est que j'arrive pas à me faire à l'idée de ne plus te voir. Parce que tu me plais ça je le sais, et parce que quand je suis avec toi je vois pas le temps passer, parfois j'oublie même que les gamins sont là, j'oublie tout ... Je t'ai embrassée parce que j'avais envie de le faire, depuis longtemps et sans jamais m'être lancé parce que j'avais peur de ces questions que tu pourrais poser. Et tu les as posé, finalement, et moi j'ai juste ... paniqué. » Et quelque part je paniquais encore un peu maintenant, aussi. Parce que je venais ni plus ni moins de lui avouer qu'elle me plaisait, plus que de raison, mais qu'en revanche j'étais totalement incapable de lui dire ce que ça pouvait impliquer pour elle ou pour moi, ce que ça représentait, ou ce qu'elle pouvait espérer. Elle me plaisait, c'était tout ce que je savais, et si ce soir elle décidait de me congédier sans rien me dire de plus j'allais manquer une occasion qui ne s'était pourtant pas présentée depuis un bon moment. Celle de faire face à autre chose que ces relations sans saveur et sans lendemain dont j'avais pourtant fait une spécialité.

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Je sais pas quoi te dire Isîs déclare-t-il tandis que la brésilienne baisse le regard, silencieuse. Peut-être qu’il n’y avait tout simplement rien à dire après tout. J'ai pas d'excuse. J'ai dit que j'appellerais, je l'ai pas fait ... j'ai aucune excuse pour ça. Je suis simplement désolé. Elle hausse vainement les épaules, le regard en direction du sol tout en tirant inlassablement sur son mégot. Je voulais le faire, je t'assure que je voulais le faire, mais à chaque fois que je commençais à chercher ton nom dans le répertoire c'était ... La brune relève ses prunelles, son regard se veut suspicieux. Son début d’explication lui fait mal, elle se demande encore comment elle a été capable de s’emballer ainsi. C’était stupide. J'avais toutes ces questions que tu m'as posé la dernière fois en tête, et j'avais pas la réponse ... j'ai toujours pas la réponse, et j'avais qu'une trouille c'était que tu me les poses à nouveau, et ... Sa gorge se serre au fur et à mesure qu’il poursuit ses explications, elle ignore pourquoi il tient absolument à lui fournir alors qu’il ne lui doit strictement rien. Et je sais pas ... Je sais pas pourquoi je t'ai embrassé, si ce n'est que j'en avais envie. Je sais pas à quoi ça mènerait, je sais pas si je suis encore capable de fonctionner comme ça, autrement que sans réfléchir au "après" ... je ne sais pas faire ça. Elle écoutait avec une réelle attention ses propos bien qu’elle ne savait quoi en penser. Sandro n’avait pas besoin de faire ça, de s’expliquer ainsi. La haine qu’elle éprouve est à son propre égard, contre sa propre personne et en rien contre lui hormis une once de déception qu’elle ne parvenait pas à cacher. Et je ne sais toujours pas dit-il tout en baissant le regard avant de prendre une nouvelle fois la parole : Je ne sais pas ce que je veux, je ... tout ce que je sais c'est que j'arrive pas à me faire à l'idée de ne plus te voir. Parce que tu me plais ça je le sais, et parce que quand je suis avec toi je vois pas le temps passer, parfois j'oublie même que les gamins sont là, j'oublie tout ... Je t'ai embrassée parce que j'avais envie de le faire, depuis longtemps et sans jamais m'être lancé parce que j'avais peur de ces questions que tu pourrais poser. Et tu les as posé, finalement, et moi j'ai juste ... paniqué. La belle reste muette quelque instant, surprise de ce qu’il venait d’avouer mais tout de même heureuse de constater qu’elle semblait lui plaire. Elle semblait flattée bien que cela ne changerait en rien les choses. Tu me plais aussi finit-t-elle par lâcher la voix déraillant tandis qu’elle jette son mégot. Je ne t’en veux pas… Parce que j’en suis incapable de toute façon. Je crois que je t’apprécie bien trop pour ça en fait. Elle toussote, comme-ci avouer tout ça semblait assez difficile. Je me suis emballée comme une gamine et c’est ça qui m’énerve le plus dans cette histoire. Je ne suis pas stupide, je me doute bien que tu n’as aucun mal à rameuter n’importe quelle fille mais moi ce n’est pas quelque chose qui s’avère être dans mes habitudes. C’est la première fois que je suis préoccupée par l’idée de vouloir bien faire les choses tout comme c’est la première fois que je m’intéresse à quelqu’un. C’est avec Sandro que son cœur ne cesse de s’emballer de la sorte, c’est avec lui qu’elle découvre des sensations nouvelles, déroutantes mais pas moins agréables. Je suis désolée de t’avoir fait paniquer avec mes questions, ce n’était vraiment pas le but mais je pense que tu t’en doutes. Elle sourit légèrement et un brin gêné, ignorant sur quel pied danser. Enfin bref, t’es pas venu ici pour ça à la base et je ne veux pas te retenir plus longtemps. Je vais rentrer chez moi de toute façon je crois. En réalité elle n’en avait pas la moindre idée, il faut dire qu’elle se retrouvait plus ou moins désorientée. La brésilienne n’avait guère l’envie de retourner en compagnie de ses chères collègues délurées, préférant le calme et les endroits moins extravagants. Elle savait également que le risque qu’elle observe Sandro durant l’intégralité de la soirée était bien présent et c’était quelque chose qu’elle tenait absolument à éviter, inutile de continuer à passer pour la fille complètement éprise.

» Jill Carpenter ☇ Hot in the city tonight ! ♥
» SANDRO SALINAS
» SANDRO SALINAS
» (sandro) 'cause we are all stories in the end.
» (sandro) and should the sky be filled with fire and smoke.

NEED YOUR LOVING TONIGHT, W/SANDRO

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