DREAM OF CALIFORNICATION
Le jour se leva sur la chambre que partageait deux petites filles. Un rayon de soleil éclairait le menton de la plus âgée, la chatouillant de sa chaleur. Elle s'agita quelques instants avant de s'éveiller. « Swendylina, il faut qu'on se lève. » L'intéressée bougea dans son lit pour étirer son petit corps. Elle balança ses jambes par dessus le lit et se matérialisa presque dans ses chaussons. Pas plus de quelques secondes plus tard, la petite fille se trouvait dans la cuisine familiale, l'eau à la bouche. « Tu as fait des crêpes maman ? » « Comme tous les samedis matin jeune fille. » « Chouette, mégachouette ! » Soudain la gamine se retrouva projetée dans les airs. Un éclat de rire s'éveilla au fond de sa poitrine alors qu'elle essayait de s'accrocher aux épaules de son père. Elle ne toucha de nouveau le sol seulement lorsque trois flèches entrèrent en courant dans la pièce. « Les garçons, on ne court pas dans la maison ! » s'égosilla la maîtresse de maison. Pourtant le chaos régnait toujours lorsque l'avant-dernière de la fratrie fit enfin apparition dans la cuisine. « Bon sang de bonsoir, vous allez écouter votre mère ? » Le ton s'éleva pourtant le sourire qui agitait le coin externe de la bouche du paternel ne trompait personne. « Pfff, tu fais même pas peur Papounet. », pouffa la plus jeune. Les yeux rieurs, le paternel avança les mains pour chatouiller sa fille avant d'être réprimandé par un coup de spatule sur les doigts. « Aïeuh ! » « On ne joue pas à table. Allez, petit-déjeuner ! » Les cinq enfants s'assirent autour de la table en un respectueux silence. Chacun reçu une crêpe dans son assiette et plus rien ne se fit entendre hormis les bruits de mastication. Soudain Swendylina releva la tête en souriant, la bouche pleine de sucre. « Plus tard, je veux cuisiner comme toi maman. »

« Je ne comprends pas... » La jeune fille se tordit les mains nerveusement. « C'est pourtant simple à comprendre Lina. » Cette dernière secoua la tête, la tristesse se lisant sur son visage. « Je ne te crois pas ! Ils ne me feraient pas ça. » La moue compatissante qu'afficha le plus jeune de ses frères, pourtant ainé, ne put que confirmer ce que Swendylina ne voulait pas entendre. Elle  releva le visage, en colère. « Ils préfèrent arrêter de ma payer mes études de droit, pour pouvoir payer ses études de médecine ? » Le silence éloquent qui s'ensuivit mit le petit groupe mal à l'aise. Entourée de sa soeur et du plus jeune de ses frères, la dernière de la fratrie ne trouva pas d'autres moyens de faire comprendre sa douleur qu'en serrant les poings, s'enfonçant les ongles dans la peau délicate de ses paumes. Brisant littéralement le coeur des deux autres. Swendylina était leur rayon de soleil. Ils en voulaient terriblement à leurs parents de privilégier l'ainé au détriment de la plus jeune. « Je vais faire quoi ? Je sais rien faire, j'ai toujours voulu faire ça... » Son frère se racla la gorge en passant un bras dans le dos de sa petite soeur. « Ils veulent que tu travailles ma puce. » Se laissant aller à la caresse, la jeune fille se serra contre lui, les paupières inondées de larmes. « Mais il faut un diplôme pour travailler. Je veux pas me retrouver à servir les bars mal famés. Je veux pas... » Sa soeur s'accroupit devant elle et posa les mains sur ses joues. « Nous non plus nous ne voulons pas que ça t'arrive Swendy. On va t'aider à trouver un travail dans lequel tu te sentiras à l'aise. Tu vas mettre de l'argent de côté, et quand tu en auras suffisamment tu reprendras tes études, d'accord ? » Le ton entrainant et motivant de sa soeur l'aida à se reprendre. Elle hocha vivement la tête. « Tu es jeune Lina, tu as le temps et tu ne seras pas en retard par rapport aux autres. Puis tu sais pertinemment que l'on t'aidera à la moindre occasion. » Les larmes séchées, le moral remonté, Swendylina tendit les bras afin que son frère la serre contre lui. Quoi qu'on en dise, c'était encore un bébé. Seulement dix-sept ans, et elle voyait déjà son rêve partir en fumée. Pour le moment du moins.

Mademoiselle,
vous devez faire erreur sur la personne. Je n'ai jamais demandé de correspondance « afin de me soutenir », comme vous le dites si bien. Je suis désolé de la gène occasionnée par l'envoi de ce courrier.
Bien à vous,
Soldat H.

Monsieur,
Vous me voyez désolée d'insister. Cependant ce n'est effectivement pas vous qui avez demandé une correspondance, mais vos supérieurs. Je ne suis guère qu'une petite « marraine de guerre », comme vous nous appelez, qui cherche le bonheur de quelqu'un.
Affectueusement,
S. Romano.

Mademoiselle,
J'espère que vous entendez mon soupir ainsi que mon exaspération jusqu'à chez vous. J'espère qu'ils ont traversé les étendus afin de vous parvenir à l'ouverture de cette lettre. Je n'ai rien contre vous mais je n'ai pas le moins du monde envie de vous écrire. Mais comme mes supérieurs me l'ont si subtilement rappelé, je n'ai pas le choix étant donné que ce sont les ordres. Cependant, je n'ai toujours pas la moindre envie de gratter mes problèmes sur papier, alors je vous propose que l'on échange du courrier blanc afin de satisfaire tout le monde dans cette mascarade.
Bien à vous,
Soldat H.

Soldat H,
Vous m'enquiquinez. Certes, cette formulation est vieillotte et ne se dit plus. Mais c'est le cas, et c'est la seule formulation que j'ai trouvé afin de ne pas être grossière. Évertuez vous si vous le souhaiter à m'envoyer du courrier blanc, mais ce ne sera pas mon cas. Je ne veux pas avoir de remord ou culpabiliser de ne pas avoir correctement rempli ce que l'on attendait de moi. Alors, j'écrirais seule, que vous lisiez mes mots ou pas, mais je le ferais. Je vous parlerais de moi, que ça vous plaise ou non.
Affectueusement irritée,
S. Romano.

Soldat H,
Votre silence et cette feuille blanche ne m'impressionne guère. Vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenu.
Je suis la dernière d'une famille de cinq enfants. J'ai une soeur, qui est l'avant-dernière, ainsi que trois frères. Nous nous entendons tous très bien. Avez vous des frères et soeurs ?
Affectueusement,
S. Romano.

Mademoiselle,
Cessez donc ces politesses mal léchées. J'ai l'impression d'avoir cinquante ans et d'être retourné au 19ieme siècle.
Soldat H.

Soldat H,
Cela me dit au moins que vous avez moins de cinquante ans. Nous avançons.
Je m'appelle Swendylina et j'ai dix huit ans. J'ai un petit ami et je travaille dans un cinéma. Je n'ai pas eu la chance de pouvoir terminer mes études pour l'instant car mes parents ont privilégier les études du plus âgé de mes frères.
Swendylina.

Swendylina,
Vos parents sont de sombres idiots.
Soldat H.

Deux ans plus tard

Soldat H,
J'en ai marre de ne trouver que des feuilles blanches quand j'ouvre mon courrier. Je suis patiente et j'aime aider, mais ta mauvaise volonté est blessante. Cela fait deux ans que je n'ai que quelques mots de temps en temps. Tu sais tout de moi. Hormis le fait que tu ais seulement trois ans de plus que moi, je ne sais rien de toi. Je me suis confiée à toi comme à un journal intime, même si tu n'en avais pas envie. Je ne regrette pas. On dit qu'il faut savoir forcer sa chance. Je suis fatiguée de parler à un fantôme. Si je n'ai pas de vraies nouvelles la prochaine fois, j'arrêterais de t'écrire.
Swendylina.

Swendylina,
Aujourd'hui j'ai tué pour la première fois. Aide moi. Ne t'arrête pas de me parler. Quand je lis tes lettres j'imagine ta voix et c'est apaisant. Ne t'arrête jamais.
Soldat H.

Quelques semaines plus tard

Soldat H,
Tu es retombé dans le silence. Pourtant cette fois c'est moi qui ai besoin de toi. D'imaginer tes mots. Dans une de mes premières lettres, je t'ai dit avoir un petit ami. Ce n'est plus le cas. Je ne suis pas triste. Il me battait. Je ne sais pas si il est préférable, dans ce cas, qu'un homme ne frappe pas souvent sa conjointe mais qu'il le fasse fort, ou au contraire, qu'il le fasse régulièrement mais d'une main légère. Ça m'est égale. Je veux pas savoir ce qui est le mieux. Je sais ce qui est pire. Mes frères se sont battus avec lui. Toi qui t'y connais en stratégie, tu admettras que trois contre un, c'est loin d'être équitable. Il m'est difficile de savoir ce que je ressens vraiment. Je ne déteste personne sur cette Terre. A mon avis, il y a bien assez de problème pour en plus rajouter la haine d'un être humain. Pourtant, si je pouvais le voir rôtir en enfer en appuyant sur un simple bouton, je n'hésiterais pas. Je vais bien, je n'ai jamais eu trop mal. Répond moi s'il te plait.
Swendylina.

Swendylina,
Tu es bien trop aimante. Tu ne détestes pas cette ordure ? Si je l'avais en face de moi, je l'enverrais bouffer les pissenlits par la racine sans aucun remord. Je vais essayer de t'écrire plus souvent, et des vraies lettres comme tu m'en fais depuis deux ans. Repose toi, prend soin de toi. Ne laisse plus jamais qui que ce soit lever la main sur toi. Je rentre dans quelques semaines. Peut-être accepteras-tu de me rencontrer ? Je pense avoir plus de conversation à l'oral que par écrit.
Porte toi bien douce Swendylina,
Soldat H.

HORS JEU
Pseudo hypnotic jukebox Âge 17 ans Prénom cassandra Où as-tu connu le forum? sur bazzart Ton personnage est un personage inventé C'est qui ton pokémon préféré? salamèche. ou pikachu Une suggestion ou un commentaire à nous communiquer ? je ne vois pas le header ni les boutons du forum, mais ça doit venir de ma connexion de caca de buffle    Le mot de la fin? j'ai hate hate hate hate de jouer   et je sais que ma présentation fait bien plus que quinze lignes, mais comme elle était déjà écrite, je savais pas trop où et comment la couper