Mon tatouage, j'y réfléchissais depuis que j'étais haute comme trois pommes, m'étant toujours promise que dès ma majorité j'irai me faire imprimer la peau par un dessin qui me tient à coeur. Pourtant, que la majorité arriva, mon idée resta dans ma petite tête, n'arrivant pas encore à franchir le pas. Pourtant je m'en étais fais des dizaines voir même des centaines de ces tatouages éphémères ou à l'énée et pourtant je n'arrivais toujours pas à franchir le pas et à me faire immortaliser avec de l'encre. Quasiment tous mes amis sont passés sous les aiguilles des tatoueurs et ils ont toujours été ravis du résultat final. Je les ai accompagné plus d'une fois pensant que cela m'aiderait à sauter le pas et pourtant à chaque fois je suis ressortie la peau vierge. Rien qu'à y penser, je me sens rougir, tellement ma peur est ridicule. C'était donc pour ça qu'âgée maintenant de 23 ans, j'avais décidé mais vraiment décidé à me faire tatouer. Mon idée en tête, je m'étais rendue dans une boutique plutôt réputée en ville et avec l'apprentie, j'avais discuté de ce que je voulais me faire faire. Celui-ci m'avais donc fait un magnifique dessin, qu'il m'avait ensuite décalqué sur la peau. Malheureusement, au moment où l'aiguille c'est approché de ma peau, la peur est montée en moi et en moins de temps qu'il faut pour dire ouf, je me suis retrouvée debout et ensuite à l'extérieur de la boutique, le cœur battant la chamade. Une fois de plus j'avais fais la trouillarde et avais pris la fuite pour au moins la millième fois.

Pourtant cette fois-ci j'étais retournée à la boutique, mais pas pour me faire tatouer, mais pour faire une sorte de repartage photos que je devrais ensuite présenter à mes professeurs pour qu'ils puissent remarquer mes progrès. Ne me demandé pas pourquoi j'ai décidé de prendre ce thème, alors que je ne suis toujours pas arrivée à passer le cap. Moi-même je ne le sais pas. Mais grâce à ça, je suis arrivée à nouer une amitié avec le jeune apprenti, qui doit très certainement me prendre pour une folle au passage et lentement j'arrive à maîtriser ma peur de me faire tatouer mais cela ne me dit toujours pas quand j'aurais à mon tour un motif sur mon corps. Chaque fois que je rentre dans cette boutique, je me dis qu'en ressortant, je serais comme tous ces clients que je photographie, tatouée et pourtant chaque soir quand je ressors, ma peau est encore intacte et cela me met hors de moi. J'ai peur, mais peur de quoi au juste ? Que la personne qui me tatoue me rate et donc loupe le dessin tant convoité ? Que je me lasse de mon tatouage au bout de quelques mois et que l'idée du laser me passe par la tête ? Oui très certainement, mais gentiment j'arrive à sortir ces peur de ma tête.

Alors que je suis entrain d'admirer pour la millième fois, Eli ferme la boutique comme tous les soirs et enfin nous allions être tranquilles pour regarder les clichés que j'ai pris tout le long de la journée et surtout pour discuter de tout et de rien. Jamais je n'avais imaginé. qu'en mettant les pieds ici et qu'en ressortant telle une enfant j'allais réussir à me faire un ami. Alors que je remettais l'une de mes mèches de cheveux en place, la voix du jeune homme retentit dans la boutique déserte. Alors que je me retournai pour lui faire face, mon regard tomba sur son t-shirt à moitié enlevé et l'un de mes sourcil s'arqua alors que je me demandai ce qui était en train de se passer et alors qu'il reprenait la parole, un léger sourire apparu sur le coin de mes lèvres, pendant que je le suivais. Me manger ? Intéressant, mais je ne suis pas certaine d'être très comestible. J'ai tellement mangé de sucré depuis mon enfance que je dois être immangeable depuis le temps. Alors que je m'asseai sur le tabouret des tatoueurs, je l'observai sans aucune gêne, ne l'ayant encore jamais vu torse nu. Par contre toi... Je ne dirai pas non si je pouvais te croquer un petit bout. A peine assise, que je me retrouvai avec le pistolet à tatouer dans les mains, chose que je ne comprenais pas. Que voulait-il que je fasse avec ça ? Alors que mon regard remplit de questions et de peurs se déposait sur son visage, le jeune tatoueur reprit les paroles et en l'entendant, j'ai bien cru défaillir. Je l'observai sans un mot, assimilant ce qu'il venait de me dire, tout en me demandant s'il était réellement sérieux. Tu ne tiens pas vraiment à ta vie hein ? Non mais tu ne crois quand même pas que je vais oser déposer cette aiguille sur ton corps alors que je n'y connais rien ! Avec le plus de précaution possible, je lui redonnai l'engin qui me fichait réellement la trouille et lui fit mon plus beau sourire. C'était bien la première fois qu'il me faisait ce genre de chose et je n'imaginai même pas ce qu'il avait en tête. En y réfléchissant, je préférais presque sa première option. Franchement, si tu as envie de t'éclater, je préfère encore ton envie de que je morde plutôt que celle de te tatouer.

J'aimai provoquer, faire croire aux hommes que je suis très accessible voir même facile, mais ce que j'adore le plus dans ce petit jeu, c'est leur tête quand ils remarquent qu'au final il n'y aura rien et qu'ils dormiront seuls. On peut me qualifier de sadique, cela ne me dérange pas, vu que c'est très certainement le cas, mais je préfère qu'on dise de moi que je joue au mec. Cette supposition est plus juste que tout le reste, vu qu'à l'âge d3e 15 ans, j'ai décidé de jouer leur jeu pour qu'ils comprennent que les filles ne sont pas que des objets mais des êtres humains à part entière. C'était utopique, je l'avoue mais avec le temps je me suis prise au jeu et j'adore ça ! C'est donc avec naturel que ce petit jeu était venue s'installer entre Eli et moi peu de temps après notre rencontre. Le jeune homme a très rapidement compris qu'il n'aurait jamais rien de moi et cela l'amusait vu qu'il se prenait également au jeu de séduction sans suite.

Sortant finalement de mes pensées, je reposais mon regard sur l'objet qu'il avait déposé entre mes mains pour, qu'apparemment, je lui tatoue quelque chose sur la seule partie de son corps, du moins je l'imagine, était encore vierge. Quand enfin il reposa l'objet sur la petite table, un soupir de soulagement s'échappa d'entre mes lèvres et tout mon corps se détendis. S'il avait espéré enlever ma peur comme ça, le pauvre c'était mis le doigt dans l’œil et bien profondément, parce qu'un peu plus et ma peur aurait augmentée. A sa réplique sur mon prénom sur son corps, un doux sourire apparu sur le coin de mes lèvres et je fis mine de réfléchir. Franchement, je dois avouer que ta proposition est très tentante... Laisse donc cet endroit vierge et peut-être qu'une fois je le ferai et tu ne pourras pas te plaindre, vu que l'idée vient de toi. Cela n'allait pas arriver de si tôt et Eli devait sans douter, ce qui mettait encore un petit défi supplémentaire à rajouter dans ma liste.

Quand le jeune homme accepta que je le croque, un nouveau petit sourire apparu sur mes lèvres et cette fois-ci je décidai qu'en plus de parler, j'allais agir. Non, je n'allais pas lui sauter dessus comme une traînée, j'allais plutôt y aller doucement pour lui faire envie. Est-ce que j'allais aller jusqu'au bout ou pas ? Je n'en savais encore strictement rien, mais je savais que cela allait être très amusant. L'une de mes mains se déposa lentement sur son torse découvert, pendant que je me relevai pour lui faire face. Mon visage s'approcha lentement du sien et mon regard se plongea dans le sien. Attention à tes paroles, il se pourrait que je passe réellement à l'acte et à la place d'un tatouage tu aurais la marque de mes dents sur plusieurs parties de ton corps. Un sourire joueur apparu sur mon visage et je fis légèrement reculé Eli pour qu'il se retrouve bloquer à cause de la table à tatouer. J'aimais cette situation car nous n'étions encore jamais été autant loin et que je me réjouissais de voir sa réaction.