Teenage dream, the way you turn me on
CANDIDE & LILOU

Lilou se retourne sur sa serviette. Le soleil couchant caresse tendrement sa peau ferme et moelleuse. Les yeux légèrement plissé derrière ses lunettes de soleil elle regarde des enfants jouer dans le sable. Qu'ils osent s'approcher un peu trop près et elle leur fera savoir à grand renfort de cris. De toute manière il va bientôt faire nuit, les parents ne vont pas tarder à les rappeler. Elle espère. Elle n'a pas pu être aussi exaspérante que ces choses étant petite, ce n'est pas possible. En haussant les épaules, elle se redresse complètement et se met à fouiller dans son sac. Elle en ressort son paquet de filtre, d'herbes et de feuilles. Machinalement, elle roule un joint alors qu'une mère de famille lui fait les gros yeux en pressant ses enfants de rentrer à la maison. « J'peux vous aider ? » grince Chamberlain. La femme accélère en grommelant sur la jeunesse d'aujourd'hui. Ladite jeunesse termine son oeuvre. Il est parfait celui-ci. Louve s'rait fière de moi, pense-t-elle. D'ailleurs, elle relève les yeux pour chercher sa jumelle du regard. Elle a du partir avec les autres. De toute façon ils ne sont jamais bien loin. Alors elle allume son joint. Elle inspire à fond en prenant la première taffe et se tourne vers son voisin. Elle sourit en le voyant étendu sur le ventre à côté d'elle. Elle se penche, dépose un baiser sur son épaule, puis souffle la fumée sur sa peau. « Candide ? » Elle approche le joint de ses yeux pour le lui proposer. Elle est bien. Ils sont bien. Candide elle l'aime. Comme tous les autres. Mais voila, Candide c'est sa première taffe de la journée, la brise sur sa peau rendue moite par le sexe, l'eau qui perle sur son épiderme après un après-midi sous le soleil de Californie. Candide c'est la fraîcheur paradoxale. Candide elle l'aime.

teenage dream

Les mains dans le sable, Candide s'amuse. Il creuse, cherche des coquillages, retournant en enfance le temps de cette douce après-midi d'été. Les cris des enfants ne l'agacent même plus ; l'astre solaire ne va de toute façon pas tarder à disparaître pour faire place à la lune et ces fauteurs de troubles miniatures ne devraient plus tarder à rentrer chez eux. Chez eux. L'espace d'un instant, Candide réalise avec amertume qu'il ne possède plus vraiment de chez lui. Personne ne l'attend, nul ne se préoccupe de ses agissements. Le concept d'indépendance serait véritablement grandiose s'il n'était pas aussi injuste. Soudain, le jeune homme tressaille. Un baiser vient d'être déposé sur sa peau nue,  suivi d'un souffle. « Candide ? » murmure une voix suave, avant de lui proposer un joint. C'est Lilou, son astre personnel, son éternel soleil. Un sourire aux lèvres, Candide se saisit du joint et en tire une longue latte. « Tu n'as pas fait semblant, dis-moi. » remarque-t-il, ravi. Assis là, aux côtés de Lilou, Candide comprend tout à coup qu'il a eu tort. Il n'a peut-être plus de parents, ces derniers s'étant totalement désintéressé de leur fils après son départ, mais il a bel et bien une famille. Et chacun de ses membres sont extraordinaires. Surtout Lilou. Cette fille, c'est la solution à l'équation de son existence. Sa morphine, en quelque sorte. Sa seule présence parvient généralement à lui apporter le repos de l'âme auquel tout être aspire. Candide jette un œil aux alentours. Les autres sont sûrement rentrés se défoncer au calme. Tant mieux, puisque cela lui permet de se retrouver seul avec la Chamberlain. Machinalement, la main du jeune homme se met à parcourir la crinière rose de Lilou. Il tire une nouvelle latte et s'approche du visage de son amie, avant de lui passer la fumée à l'aide d'un baiser. « Passe la soirée avec moi. Ça fait une éternité que je ne t'ai pas eu pour moi tout seul. »