Journée chiante. Pour ne pas changer. De toute façon tout me fais chier dans ce boulot. A part la fiche de paye. Mon père dit que c'est important le paraître. Alors voilà, je suis responsable com chez Alves com'. C'est drôle non ? Pas vraiment. Malgré mes notions de communication (oui, à un certain moment j'ai été la fac, je sais, ça surprend) je ne fous strictement rien de mon temps à part rencontrer des clients (avec les managers qui eux font leur boulot), hurler sur mon assistante, boire du chocolat et à me plaindre de toute la misère du monde. Bordel que ce job était chiant. Mais j'avais l'avantage d'être le fils du patron qui vient au travail en jean et qui se barre à 14h. D'ailleurs, je n'en étais pas loin. Alors que je vérifiais mon agenda (comprenez, que je cherchais la soirée la plus correcte pour ce soir), mon portable nécessita soudain toute mon attention. Andy café ? je ne porte pas de petite culotte. Ah. Pourquoi s'emmerder avec un café alors ? J'allais commencer à répondre quand un autre bruissement remis à plus tard les plans d'Andy. William TGIF. RDV starbucks mec, j'ai des plans pour ce soir. Bros over hoes, sorry not sorry mademoiselle. Rapide texto à William. Suis là dans 20min mec. Envoyé, plié. Puis excuses à Andy. Beaucoup trop de boulot. Couvres toi les fesses. Ou pas après tout. Je sonnais mon chauffeur, attrapais ma veste et fermais mon ordinateur. Clap de fin pour cette semaine, on verrait le reste plus tard. Coup d’œil rapide à mon assistante qui s'empresserait sans doute d'appeler sa meilleure amie pour lui dire à quel point j'étais un salaud. Starbucks. Pas de William à l'horizon. Merde, ce con allait me faire attendre. Je commandais un chocolat viennois signature (et oui, pas de café), adressais un clin d’œil à la petite serveuse et m'installais confortablement. Je détestais les gens qui n'étaient pas à l'heure. Ils ne méritaient que des baffes. Des éclats de voix. Je levais la tête. Une jeune femme blonde, furieuse, venait apparemment de se faire asperger de café par un maladroit. Pendant un quart de seconde, la compassion habita mon esprit. Jusqu'à ce qu'elle se retourne. Attendez, rembobinez et servez un café brulant à ce Monsieur. L'effet n'en aurait été que meilleur.