En entendant les paroles de Soan, Zoé resta pétrifiée. Elle ne s'attendait pas à cette réponse, mais en même temps elle avait agi de façon impulsive, par fierté, comme toujours. Elle voulait être plus maligne que tout le monde, et elle avait tout gâché. En le voyant enfiler sa veste, prêt à l'abandonner, elle eut un déclic. Il faisait parti de ce genre de personnes qui préfèrent communiquer par l'écriture, qui se laissaient porter par leurs sentiments en écrivant, plutôt qu'en parlant. Au premier abord, elle n'aurait jamais pu deviner qu'il était comme cela, avec son visage enfantin qui inspire la confiance et la joie. Mais comme on dit, les apparences sont trompeuses, d'ailleurs, elle devrait le savoir, elle qui inspire la fragilité la plupart du temps.Elle le suivi jusqu'à l'extérieur, s'accrochant à l'infime espoir qui naissait en elle de pouvoir parler avec lui après tout ce temps passé à s'écrire. N'ai pas peur. Souffla-t-elle, tout bas, mais assez fort pour qu'il puisse l'entendre.
Zoé était loin d'être compréhensive et douce d'habitude, cependant elle voulait qu'il lui fasse confiance, qu'il lui parle. Je comprends parfaitement, je fais peur. Et puis, je ne savais pas comment t'adresser la parole, je suis désolée. Elle ne s'attend pas à ce qu'il lui réponde, mais elle a une idée en tête, comme toujours c'est une idée débile, mais il vaut mieux essayer. Tu te rendras vite compte que je suis trop bavarde, mais je crois que toi c'est pas ton style. Alors écris, écris moi ce que tu veux me dire ! Ses paroles s'emballent, elle ne sait même plus ce qu'elle raconte, mais elle sort de son sac un carnet et un stylo qu'elle garde tout le temps sur elle et les lui tend. Elle lui adresse un léger sourire, priant pour qu'il accepte de lui écrire ce qu'il souhaiterait lui dire. Elle passe une main dans ses cheveux flamboyants, plus du tout sûre d'elle à présent.