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| i'm much too full of resentment {hadley} | |
| Invité Invité
| Sujet: i'm much too full of resentment {hadley} Dim 2 Fév - 5:49 | |
| Travis & Hadley I didn't give it to you on purpose, can't figure out how you stole my heart« Allez Tray… Rends-lui au moins ce service. Pour la manière dont t’as laissé les choses se dérouler quand on était au lycée, tu lui dois bien ça. » Je grimace, me souvenant clairement de comment tout s’est passé quand j’avais 18 ans et que j’étais un connard de première classe. Enfin, j’commençais à changer apparemment, mais j’me suis rendurci quand la seule fille que j’ai eu comme copine de toute ma vie m’a largué. « Pourquoi tu dois toujours faire exprès de me refoutre le passé en pleine gueule ? Tu trouves ça drôle ? Connard, va… Envoie-lui son horaire et ses papiers, qu’elle les signe. Donne-lui le briefing complet, mon emploi du temps et enfin, tout le reste. Rappelle-moi quand c’est fait, et dis-lui qu’elle doit absolument être disponible en tout temps, si j’ai besoin d’elle, elle est là, c’est tout. » Le fait que j’vais avoir accès à elle quand j’veux me fait sentir puissant, ça pourrait même presque me faire bander si je la voyais de cette manière, mais non. Je la vois comme une simple employée avec qui j’vais devoir dealer quotidiennement. De toute façon, je vois pas en quoi d’autre ça pourrait se transformer, après tout ce temps, je doute qu’elle m’apprécie beaucoup ou même qu’elle ait nécessairement envie de faire ce boulot, mais je paye bien mes secrétaires, j’estime qu’elles sont importantes à mon bon fonctionnement et qu’elles m’aident à garder la tête hors de l’eau quand j’ai trop de projets en même temps et des contrats à aller régler pour ne pas perdre les clients fidèles de l’hôtel. Les vieux richards qui trompent leurs femmes à tour de bras, ces mêmes femmes à qui je dois sourire et prétendre de ne rien savoir quand je me fais inviter aux événements importants qui me permettent de promouvoir les hôtels. Perso, j’en ai absolument rien à foutre, tant que l’argent y est, je me tais et j’fais mes affaires dans mon coin. Quand on me pose des questions, je dis que je sais rien, ça me sauve le cul 80% du temps. Le reste du 20%, les gens pensent que j’suis innocent, alors que c’est pas le cas et que j’ai probablement quelque chose à voir là-dedans, mais je couvre bien mes traces. « Rappelle-moi quand tout ça est fait, pas avant, t’as compris ? Et par pitié, arrête de faire chier, parce que j’aurais ta peau si tu me refais encore le coup du ‘Hadley est malheureuse dans sa vie amoureuse à cause de toi’, c’est vraiment pas drôle. » Trent rit au bout du fil, puis me dit que tout sera fait dans l’ordre. Je raccroche et reviens à mes occupations. La journée va être foutrement longue si j’dois attendre de ses nouvelles. En attendant, j’vais refaire mon horaire et mettre les choses qu’Hadley aura à utiliser en ordre. J’peux pas m’attendre à ce qu’elle soit ordonnée si j’le suis pas. J’sais pas encore comment j’compte être envers elle, pour la simple et bonne raison que je sais pas comment elle va agir avec moi, mais je m’attends pas à grand-chose. C’est pas mon genre de me faire de faux espoirs sur quoi que ce soit, la déception est toujours trop grande par la suite. « Tray ? on t’attend dans la salle de conférence, y’a Hong Kong en vidéo-conférence et Chang veut tout clarifier avec toi avant d’acheter ses billets d’avion. » Je lui réponds d’un simple signe de tête et me lève pour la suivre. Karyn est une employée fidèle de SHI depuis des années. Elle a été là à chaque étape et c’est elle qui m’a presqu’obligé à pousser mes capacités jusqu’au bout pour que je réussisse à garder une main ferme sur les affaires. Elle travaillait avec mon paternel biologique auparavant, elle m’a montré plusieurs tactiques pratiques, je lui dois beaucoup. Bref, la journée se déroule normalement. Trent finit par me rappeler et me dire qu’Hadley a accepté les conditions et que tout est en place. Reste plus qu’à l’introduire à son nouveau bureau. J’attends lundi avec… Intrigue.Deux semaines. Aujourd’hui, ça fait exactement deux semaines que je travaille avec une femme dont je connais plus rien. Elle m’étonne à chaque jour, chaque fois qu’elle entre dans mon bureau et me regarde de haut, un air tellement hautain que ça me rend mal à l’aise de regarder son cul quand elle se retourne et qu’elle ferme la porte derrière elle, presque comme si elle avait envie de la claquer. J’aime le sentiment de pouvoir lui dire quoi faire la plupart du temps, et vu que son visage est pas mal le même depuis la décennie depuis laquelle je l’ai pas vue, j’vois toujours dans son expression le dégoût profond et les remarques sèches qu’elle lâche à chaque tournant. I love a woman with sass, I must say. Un stylo entre mes lèvres, je passe à travers les longs documents que j’ai reçu de Russie ce matin. Ils m’ont tout traduit, parce que j’ai beau parler russe, je sais quand même pas l’écrire. En parlant de ça, j’me souviens les rares leçons que je donnais à Hadley sur ça. Elle était intriguée par le fait que je parle un tout autre langage, et que derrière mon américanisme se cachait un jeune Russe dépaysé. Elle avait sans cesse des questions sur si je me souvenais de mon enfance, je préférais lui dire que non, parce que j’voulais pas vraiment en parler. Après un certain moment, elle a compris et a arrêté de me poser des questions. Pourquoi est-ce que j’suis en train de penser à ça à 9h du matin ? Fuck, bon, mon contrat. Bla bla bla, putain ça va durer combien de temps ? J’regarde mon portable pour m’indiquer l’heure. Presque 9h15, Hadley arrive à… Ah, elle vient d’arriver, j’entends ses talons résonner dans le couloir. J’ai laissé quelques copies de nouveaux contrats pour qu’elle m’aide à refaire les budgets prévus pour. Je sais que son poste est d’être secrétaire, mais quand Trent m’a dit qu’elle avait étudié dans l’économie, j’lui ai proposé un extra dans son salaire si elle étendait ses capacités. Elle a accepté, évidemment. Du coup, on va passer plus d’heures ensemble, le nez dans les dossiers. Pas que ça me dérange, ce sera pas la première fois que j’me retrouverais coincé avec une femme dans un espace confiné. Enfin, confiné est un grand mot. Mon bureau est plutôt large, foutrement large, large et bien haut, le genre de hauteur qui donne une vue sur tout San Diego. Les talons d’Hadley claquent encore quelques fois avant que j’entende ma porte s’ouvrir. « Bon matin. » Dis-je, nonchalamment. Toujours mon crayon entre les lèvres et les jambes croisées. Je la regarde pas, j’attends qu’elle vienne s’assoir sur une des chaises disposées devant ma plate-forme et qu’elle étende les copies. « On va commencer par les documents de Chang… Il tenait à ce qu’ils soient revus, qu’on y apporte quelques modifications et on ajoute un nombre de chambres pour sa prochaine venue. » Elle hoche la tête. J’lui aurais demandé comment son week-end a été, mais on est pas sur cette base, alors j’préfère passer directement aux choses sérieuses. |
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| Sujet: Re: i'm much too full of resentment {hadley} Dim 2 Fév - 16:44 | |
| DEUX SEMAINES AUPARAVANT « Ley, t'es pas en posture de faire ta difficile. C'est un job en or, bien payé, bonne ambiance de travail, t'as toutes les compétences pour. Ça fait longtemps maintenant. » Je le regardais, mais je ne répondais rien, je pesais le pour et le contre. Si je ne prenais pas cet emploi, j'allais soit devoir prendre un job pourri de serveuse dans un vieux restaurant miteux, pour un salaire de misère, et pour me faire reluquer les fesses par tous les gros dégueulasses de San Diego en chaleur, ou j'acceptais, et j'allais pouvoir faire ce que j'aime, tout en ayant les moyens de mener une vie confortable mais j'allais avoir Travis comme patron. Ou alors je partais et je retournais au Canada, même si cette hypothèse était totalement exclue. « Ley, faut que je lui donne une réponse, dis moi que tu acceptes, c'est la meilleure solution pour toi. » « Dis lui que c'est bon, je prends, j'accepte la charité au point où j'en suis! » Et c'était parti, je venais d'accepter d'être secrétaire pour Travis Severide mon premier amour, mon premier chagrin amoureux, que je n'avais pas vu depuis une bonne dizaine d'années, dans quelle histoire je m'étais fourrée ? Moi qui était encore pleine de rancœur, je n'avais rien oublié du passé, j'allais me retrouver à ses ordres. J'arrêtais pas de penser à comment ça allait pouvoir se passer lundi, j'arriverais dans son bureau, mes yeux se plongeraient dans les siens, et … ? Heureusement, rien ne s'est passé comme ça, le lundi, je me suis pointée 5 minutes en avance, il était déjà au téléphone avec je ne sais pas qui, il m'a fait signe de m'asseoir, pendant qu'il parlait. Lorsqu'il eut raccroché, je lui ais tout de suite planté le décor « Bonjour Mr Severide, je viens donc prendre mes fonctions, j'ai les plaquettes horaires, et les briefings de vos rendez-vous d'aujourd'hui que vous m'avez fait parvenir. Avez-vous besoin d'autre chose ? » Il avait répondu par la négative, j'avais enchaîné sur un, très bien merci, et j'étais partie sur un faible sourire, et un signe poli de la tête. J'allais faire mon travail, j'étais douée pour ça, il n'avait pas à s'inquiéter de ce côté là. Mais qu'il ait accepté de me prendre, ça n'enlève en rien nos problèmes du passé et que je n'ai pas envie de le voir, surtout après ma séparation avec mon mari. J'avais revu mon premier échec sentimental juste après avoir fui le deuxième. Mais je n'avais plus peur, l'avoir revu ça n'était pas aussi difficile que ce j'avais imaginé. J'étais persuadée que j'allais buguer en le voyant, que j'allais me perdre dans ses yeux, et j'allais devoir partir en courant de son bureau. Mais rien de tout ça, ma voix n'avait pas flanché, je le regardait professionnellement droit dans les yeux. Je n'étais plus la petite lycéenne trouillarde et mal dans sa peau. Non, il avait à présent une femme sûre d'elle, forte, mûre, et qui ne se laissait plus marcher sur les pieds. C'était alors fière comme un paon que j'avais commencé à bosser. AUJOURD'HUI Deux semaines que je travaille pour Travis, ça se passe plutôt bien, je peux pas dire le contraire. Je me débrouille, j'aime ce que j'ai fait, j'ai même accepté de mettre à profit mes connaissances d'économie, et le conseiller dans ses choix. J'avais donc accès à tous les dossiers, et ça me faisait un boulot monstre, mais ça me permettait de penser à autre chose que mes soucis au Canada, et ça me faisait du bien. Je recevais je ne sais combien d'appel tous les jours, mon mari qui cherchait à me contacter, j'étais quand même partie comme une voleuse depuis deux semaines, sans lui donner de nouvelles. Mais je n'avais pas le courage de lui répondre, et de lui dire d'aller se faire foutre. Je préférais garder la solution de facilité, et jouer la morte. J'avais quand même appelé quelques amis en commun, pour leur faire comprendre que j'allais bien, que j'avais pas été kidnappée, que je vivais pas le remake de taken, et que j'étais partie de mon plein gré, sans forcément entrer dans les détails : je n'avais dit à personne où je me trouvais : je n'avais pas envie de LE voir débarquer ici à San Diego, je n'imagine même pas les dégâts. Alors je me cachais derrière le travail. Il y a des habitudes qui ne changent pas, au lycée aussi, je me cachais derrière mes devoirs pour ne pas faire face à la réalité. Travis venait souvent me voir, alors que j'étais le nez dans les bouquins, il n'arrivait pas à comprendre comment on pouvait être autant intéressé par un algorithme, ou une théorie Freudienne. Alors il essayait de me faire comprendre qu'il y avait d'autres choses dans la vie, que je pouvais m'ouvrir aux autres, qu'ils m'accepteraient si je faisais le premier pas. Il m'a forgée socialement, et m'a sortie peu à peu de ce refuge qu'il jugeait inutile. Et quand j'ai appris qu'il ne faisait ça que parce qu'il avait parié avec ses potes qu'il pourrait me dévergonder un peu, j'ai vite repris mes habitudes, je me suis à nouveau mise à travailler comme jamais, me disant que soit je ne méritais pas de faire partie de leur bande soit qu'ils ne me méritaient pas. Heureusement certains lycéens n'ont pas cautionné « cette humiliation » et j'ai pu garder contact en partant de San Diego. Il était 9h15 quand je suis arrivée, je tenais dans mes bras une partie du dossier Chang, qui était un client super exigent quand il venait à San Diego pour affaires. Les meilleures chambres, il réservait toutes les salles de réunion, et privatisait une partie du restaurant et du SPA de l'hôtel. Bref, il avait de l'argent à claquer, il ne se gênait pas pour le faire et tant qu'il restait entre les murs de l'hôtel, ça rentrait dans nos caisses, donc on se devait d'être les plus professionnels dans le planning de son arrivée. J'avais quelques minutes d'avance, mais je savais que Travis était déjà sur place depuis 8h, j'avançais alors vers son bureau pour faire un bref briefing. Je toque à la porte, on me dit d'entrer ce que je fais. « Bon matin », je lui réponds rapidement tout en fermant la porte «Mr Severide » pour le saluer. Je m'assois devant lui, pendant qu'il m'explique ce que je sais déjà. « On va commencer par les documents de Chang… Il tenait à ce qu’ils soient revus, qu’on y apporte quelques modifications et on ajoute un nombre de chambres pour sa prochaine venue. » Je glisse le dossier que j'avais entre les mains sur la table, et commence à lui montrer quelques papiers. « La secrétaire de Mr Chang m'a appelé, il arrivera à 10h au lieu de midi comme initialement convenu. Cela nous pose un petit problème étant donné que la suite 14 ne sera pas libérée avant 11h. On peut dans ce cas lui proposer de... » You tell me that you're sorry, didn't think I turn around, and saaaaaaay, it's too late to apologize, I said it's too late to apalogize.Mon dieu, mon téléphone, j'ai oublié de l'éteindre. Et cette sonnerie, c'était bien sur mon mari qui tentait encore de me joindre. Je sais, c'est complètement con de mettre cette chanson en sonnerie, mais je trouvais qu'elle représentait tellement bien ce qui s'était passé, et qu'il me fallait une sonnerie pour différencier SES appels et les autres... pathétique. Je sors alors le plus rapidement possible mon portable, mes joues prennent une couleur un peu plus rosée, il est écrit en gros sur mon Iphone, ne pas répondre, je bloque l'appel, éteint le dit appareil, le jette d'un geste brusque dans mon sac, et reprend le plus naturellement possible. « On pourrait proposer à Mr Chang la chambre 28, qui n'est pas à côté certes, mais qui est plus spacieuse. » |
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| Sujet: Re: i'm much too full of resentment {hadley} Dim 2 Fév - 21:19 | |
| En affaires, il faut avoir le flair pour savoir c’qui est bon et ce qui l’est pas. Chang est une bonne chose, mais honnêtement, chaque fois qu’il vient il fait chier avec des changements d’horaire qui foirent toujours tous nos plans en fin de compte. Je sais qu’on devrait être préparés chaque fois, et on l’est, mais bordel, c’est pas normal. Ça devrait pas changer à la dernière minute et Chang le sait, il aime juste me tenir par les couilles et faire genre que sans lui, j’suis ruiné. Ce qui est pas totalement vrai, mais pas totalement faux non plus. Fuck, j’déteste devoir me casser la tête en mille pour trouver des solutions constantes à ses conneries. « Encore un autre changement d’horaire… » Dis-je, en soupirant. « Surprenant. » Ironique, Hadley le sait, depuis le peu de temps qu’elle travaille ici, j’lui ai donné la liste des clients importants et j’lui ai fait une description accrue de chacun, qu’elle sache à quoi s’en tenir pour chacun. Elle sait parfaitement comment est Chang et du coup, elle a pensé à une solution plus rapide et efficace que celle que j’avais envisagée. Je dois admettre que parfois – seulement parfois – il faut l’avis d’une autre personne pour voir the bigger picture. « Bonne idée, comme ça il aura pas de raison de râler et nous foutra la paix par la suite. » Je réfléchis, le numéro de chambre me semble familier… Eh merde, j’viens de me souvenir pourquoi. On l’avait réservé pour quelqu’un d’autre. « Non, 28 est déjà pris. On l’avait réservé pour les Miller, ils arrivent demain dans l’après-midi, ils y restent trois semaines. Faut qu’on trouve une autre chambre. » Merde, si j’avais pas fait gaffe, on aurait booké la chambre à la mauvaise personne et on aurait eu un conflit d’intérêt, ce qui m’aurait valu des points de moins dans le clan Miller. « J’t’avais donné les documents pour les réservations, non ? Alors comment tu peux proposer 28 si elle est déjà prise ? » Mon ton monte pas, mais il devient glacial. J’comprends pas pourquoi elle a pas réfléchi avant de me proposer ça. Son idée aurait était bien si ça avait été une chambre qui était libre. « La suite 20 est libre, on le mettra là. » Avec tout ça, j’relève pas les yeux jusqu’à temps que j’entende sa sonnerie de portable. Apologize, One Republic, classique ! Mais pour qui est-ce qu’elle aurait bien pu mettre cette sonnerie ? Enfin, connaissant la Hadley du lycée, elle mettait des chansons significatives pour tous les gens qui étaient proches d’elle et à qui elle parlait quand même assez souvent. J’me souviens encore de la mienne, mais j’préfère pas y penser. Bref, pour en revenir à Hadley, elle se dépêche de fermer la sonnerie et de renvoyer son portable – plutôt violemment – dans son sac. Ça doit être quelqu’un qu’elle déteste, l’expression de dégout qui a flashé dans son visage quand elle a regardé son écran le confirme. Je replonge mon regard sur les documents devant moi, avant de les déposer sur mon bureau et de prendre le document Chang. « Faudrait voir les arrangements pour le spa et le restaurant. Je sais qu’il a plusieurs réunions dans la salle prévue à cet effet, mais il aime aussi faire des fêtes extravagantes et montrer qu’il a de la tune à claquer, donc la décoration doit être impeccable. Pas un seul détail de travers, sinon il aura ma peau. » J’essaie vraiment d’ignorer l’appel qu’elle a reçu tout à l’heure. Elle fait comme si ça l’affectait pas, mais je vois bien que ça a dérangé sa concentration. « Si tu comptes recevoir d’autres appels comme celui de tout à l’heure, vaudrait peut-être mieux que j’te renvoie chez toi pour la journée, parce que t’as pas l’air concentrée du tout. » Normalement, je l’aurais menacée d’un renvoi permanent, mais vu que c’que je fais est une faveur à Trent, il me laissera jamais entendre la fin de cette histoire s’il apprend que j’ai tenu que deux semaines avec Hadley. Il va me les casser en me disant que j’suis faible et que ma colonne vertébrale est digne de celle d’une fillette de 5 ans. Fucking shit, si étrangler les gens sans conséquences était possible j’le ferais. Ça lui apprendrait une bonne leçon et il se tairait une bonne fois pour toutes.
Je décroise mes jambes, retire le stylo d’entre mes dents et le pose avant de sortir mon portable et d’envoyer un texto à Leo pour lui demander si les agents de sécurité engagés récemment seraient présents pendant les événements à venir. Chang est quand même connu, les gens se bousculent pour venir à ses fêtes dévergondées parce qu’apparemment, il est un génie de l’originalité. À mes yeux, c’est un autre gosse de riche qui se la joue cool parce que ses parents lui ont toujours tout acheté et il veut faire penser aux gens qu’il est confiant en lui et que tout lui a pas été donné sur un plateau d’or. Indirectement, j’me suis retrouvé ici à peu près dans les mêmes circonstances, mais ce qui change, c’est que moi j’ai rien demandé. On me l’a imposé parce qu’on pensait que j’pouvais m’en charger. Comme si j’avais envie de laisser mes vieilles habitudes derrière pour devenir sérieux. Ça s’est fait naturellement, j’me suis demandé ce que j’avais à perdre et quand j’ai vu que c’était pas aussi dangereux que j’pensais, j’me suis lancé. J’étais le party boy du millénaire, fête après fête après fête, ça donnait le tournis à ceux qui y assistaient, ils comprenaient jamais comment j’faisais pour gérer ce style de vie et encore être en vie. C’était simple, j’étais un boss, y’avait pas à redire. Je le suis encore… et si y’a une manie que j’ai jamais foutu au pied du mur, c’est MaryJane. On est restés de meilleurs potes, elle m’assiste régulièrement dans mes activités et me permet d’être calme la plupart du temps, pour pas avoir envie de tuer la moitié des gens que j’rencontre dans une journée et qui me font chier pour rien. J’retourne mon attention vers la femme assise à moins d’un mètre de moi. « J’ai besoin que tu coordonnes le tout avec Leo, le chef de sécurité. J’dois m’assurer que ça aussi ce soit en ordre pour les fêtes que Chang va organiser. Fais gaffe à c’que ce soit réservé pour les bonnes salles cette fois. » Dis-je, froidement. Si elle répète l’erreur de la réservation de la chambre, j’aurais pas le choix de lui donner un avertissement. J’ai pas nécessairement envie de la foutre dehors, elle a déjà l’air plus organisée que ma dernière assistante. Elle était pas foutue de pas manquer au moins une journée par semaine à cause d’excuses bidons. Elle a pas fait long feu non plus, après un mois je l’ai foutue à la porte juste avant d’engager Hadley. Elle a fait genre qu’elle était surprise et tout, mais j’lui ai dit direct : cut the bullshit, j’aime pas. Elle s’est retirée sans répliquer et a ramassé ses merdes. J’l’ai baisée la semaine passée pour « m’excuser » d’avoir été aussi dur, mais en fait non. Elle était bonne et tant qu’elle était mon employée je pouvais pas la toucher. « Sinon, mes rendez-vous de l’après-midi sont avec qui et à quelles heures ? » Dis-je, en la regardant droit dans les yeux. |
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| Sujet: Re: i'm much too full of resentment {hadley} Dim 2 Fév - 23:17 | |
| Les Miller, merde, je les avais complètement oublié, j'avais eu les papiers hier soir avant l'appel de la secrétaire de Chang, donc j'avais pas encore rentré les réservations dans l'ordinateur. Et je me retrouvais comme un conne devant mon patron, qui me parlait comme si j'étais la dernière des abruties avec un ton aussi glacial qu'un iceberg. « Non, 28 est déjà pris. On l’avait réservé pour les Miller, ils arrivent demain dans l’après-midi, ils y restent trois semaines. Faut qu’on trouve une autre chambre. » C'est bon, moi aussi je l'aurai vu, suffisait que je matte les documents sur mon bureau. Y a des centaines et des centaines de chambres dans ce fichu hôtel, pourquoi les Miller ont voulu réserver la foutue suite 28 ? Je fronce les sourcils en l'entendant parler, j'aime pas franchement ce ton qu'il emploie, mais je ne dis rien, j'ai fait une erreur, c'est mon patron, je ne bronche pas. « J’t’avais donné les documents pour les réservations, non ? Alors comment tu peux proposer 28 si elle est déjà prise ? » « Les Miller ont réservé hier soir, j'ai pas eu le temps de les rentrer sur l'ordinateur, et je n'y ai pas pensé en cherchant une chambre en urgence ce matin. Je vais arranger ça. » Je lui avais répondu sur un ton totalement neutre, je ne voulais pas qu'il voit qu'intérieurement je bouillais, j'avais juste envie de me lever et de sortir de cette pièce, et de ne plus le voir. Il m'insupporte, dans sa façon d'être, de parler, je le fais chier, je sais qu'il m'a embauché juste parce que Trent a insisté. Sinon, on aurait même pas cherché à rentrer en contact. Moi qui déteste être pistonnée, j'ai toujours réussi à avoir des jobs et des promotions grâce à mes diplôme et mon excellence scolaire. Alors là, j'avais à cœur de prouver que j'étais pas simplement une jolie fille, mais que j'en avais dans le crâne. Alors ça m'énervait d'autant plus de me gourer dans une simple réservation. Je m'énervais et Travis m'énervait encore plus, ça fait pas bon ménage. J'allais me calmer, quand il a enchaîné « Si tu comptes recevoir d’autres appels comme celui de tout à l’heure, vaudrait peut-être mieux que j’te renvoie chez toi pour la journée, parce que t’as pas l’air concentrée du tout. » Oui, c'est mon patron, oui j'ai fait une boulette avec la réservation, oui j'ai absolument besoin de ce job, mais il peut toujours rêver pour que je me laisse marcher sur les pieds. Jamais, encore moins par lui. Il s'attend très certainement à ce que je hoche la tête, que je fasse la gentille secrétaire obéissante qui s'excuse mille fois de s'être trompée. Il peut aller se faire foutre. « Croyez-en mon expérience, il me faut bien plus qu'un appel déplaisant pour me déconcentrer. Je ne me laisse plus distraire par des choses futiles comme au lycée...Mr Severide. » Ca y est, mon ton était aussi glacial que le sien. N'importe qui d'autre dans le bureau se serait senti mal à l'aise. Contre-attaque. N'oublie pas que je ne suis plus la même. «J'ai éteint mon portable, on peut continuer maintenant s'il vous plait ? » J'accompagnais cette question d'un faible sourire, toujours hypocrite. Je m'étais bien améliorée dans l'art des sourires niais et hypocrites. Le monde des affaires regorgeait d'apparences. On m'avait pas mal appris à sourire, à jouer la jolie jeune femme, un peu fragile, qui ne s'y connaît pas trop en affaire, juste pour attirer l'attention du client, et pour l'attendrir. C'est moche à dire, mais c'était vrai, un sourire, une chemise un peu déboutonnée, une discussion de dix minutes à complimenter l'Homme, à alimenter son égo surdimensionné, et bim, un investisseur de plus qui arrivait. Qu'ils étaient stupides, contrôlés par leur bite, ils perdaient des milliers d'euros. Chang, le père Miller, Travis, ils devaient tous être pareils. Travis, rien qu'à en voir comment il reluque les fesses de ses secrétaires, ou même de clientes parfois. J'imagine qu'un jour il perdra son business à cause d'une paire de seins. J'avais même entendu qu'il avait couché avec son ancienne secrétaire, ça m'étonne même pas, de ce que Trent me disait, il avait toujours pas réussi à se ranger. « Faudrait voir les arrangements pour le spa et le restaurant. Je sais qu’il a plusieurs réunions dans la salle prévue à cet effet, mais il aime aussi faire des fêtes extravagantes et montrer qu’il a de la tune à claquer, donc la décoration doit être impeccable. Pas un seul détail de travers, sinon il aura ma peau. » Des extravagances, m'en parle pas. Cela faisait une semaine que je me démenais pour avoir tout ce qu'il lui fallait. Chang s'était mis dans l'idée de faire une soirée «Soyez sauvages». J'avais reçu la liste de ses exigences, et j'avais mis plusieurs minutes avant de réaliser que c'était pas une blague : arbres exotiques, plan d'eau, danseuses déguisées en panthère, il avait même poussé la chose au point de demander des dompteurs et des félins. Des félins, dans l'hôtel, je pensais même pas que ça pouvait être possible, mais on avait fait tout notre possible et on avait trouvé une solution pour faire entrer les cages, et ainsi assurer la sécurité de tous les invités, malgré la dangerosité de la situation. Comment on pouvait être aussi inconscient et gaspiller autant d'argent pour... ça. « J'ai bien reçu la confirmation du dompteur, malheureusement, il n'aurait que des tigres, et non pas des panthères comme l'avait demandé Mr Chang.» J'avais envie de rire, en m'entendant parler tellement c'était ridicule. Un homme de 28 ans, organisant une fête, une reconstitution grandeur nature de la jungle, dans un hôtel, faire un caprice. J'ai honte de la société d'aujourd'hui, j'ai l'impression de voir un remake de « My sweet sixteen » que je regardais sur MTV parfois... « J’ai besoin que tu coordonnes le tout avec Leo, le chef de sécurité. J’dois m’assurer que ça aussi ce soit en ordre pour les fêtes que Chang va organiser. Fais gaffe à c’que ce soit réservé pour les bonnes salles cette fois. » Allez vas-y, dis le, va voir un homme compétent, et tente de l'être toi aussi. Cette fois, réserve les bonnes salles. Je rassemble les documents du dossier Chang en prenant soin de mettre le dossier sécurité par dessus. Une fois fini, je lève la tête pour regarder Travis dans les yeux, et soutenir son regard. « N'ayez crainte, je ne fais jamais deux fois la même erreur. » que ce soit dans ma vie personnelle ou professionnelle... j'avais envie de rajouter ça pour qu'il comprenne bien que c'était une attaque personnelle. Mais je pense qu'avec le regard que je lui ai lancé, il a bien compris le sens de ma phrase. « Sinon, mes rendez-vous de l’après-midi sont avec qui et à quelles heures ? » Tout est noté dans mon agenda, que j'avais laissé sur mon bureau. Heureusement pour moi, je l'avais lu juste avant de venir le voir dans son bureau, et grâce à ma bonne mémoire, je lui ressortais du tout au tout. « Vous déjeunez avec Mme Denver à 12h30, qui voulait vous voir pour apporter un soutien financier à l'agrandissement du SPA, vous n'avez qu'un seul rendez-vous ensuite à 15h, avec M. Philipps, qui souhaite s'entretenir avec vous à propos d'une réservation potentielle d'un quinzaine de chambres pour sa famille en vue de son mariage. avais-je répondu d'une traite. |
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| Sujet: Re: i'm much too full of resentment {hadley} Mer 5 Fév - 8:11 | |
| N’importe quoi, cette situation est en train de devenir un gros tas de merde ambulant qui commence légèrement à me taper sur les nerfs. Hadley pense qu’elle est qui pour me parler comme ça ? Elle doit probablement penser que j’suis son chien, parce que clairement, elle réalise pas que j’ai son cul dans ma main et que si je le serre juste un tout petit peu, il pète en deux et elle retombe plus bas qu’elle l’était. Enfin, j’présume qu’elle était désespérée, parce qu’il en faut quand même beaucoup pour venir travailler pour moi. Pas avec, notez la nuance, parce qu’elle est pas mon égal ici, elle fait ce que je lui dis et si ça lui plait pas, elle peut descendre au rez-de-chaussée et pousser la porte de sortie qui se trouve là-bas. Ses vannes sont pas professionnelles, au contraire, et si je la connaissais pas autrefois, j’aurais presque pu dire qu’elle fait exprès de les balancer en espérant que je comprenne pas qu’elle essaie de me faire passer pour un gros con sans cervelle. Elle veut jouer à ça ? On peut y jouer à deux, ça me dérange pas du tout, j’ai toute la putain de journée si c’est ce qu’elle prévoit faire. « Vaut mieux, parce que si tu foires avec les Miller, t’es virée. » Travis – 1, Hadley – 0. La menace que je voulais pas faire est faite, maintenant elle sait à quel point je rigole pas lorsqu’il s’agit de telles affaires, elle sait aussi que c’est moi qui tiens les rennes et que si elle veut une part du gâteau, elle ferait mieux de se tenir tranquille. J’perds pas de clients, ceux qui font plus affaire avec nous l’ont décidé de leur propre gré ou prennent tout simplement pas la peine de nous contacter parce qu’ils sont pas dans les environs d’un hôtel de ma chaîne, et encore. « Effectivement, je sais pas si t’as regardé autour de toi ma jolie, mais ici, c’est le monde des grands. Le lycée, c’était y’a 12 ans. » Je regarde son expression se décomposer l’espace d’une seconde avant qu’elle se reprenne et me sorte un de ses sourires les plus hypocrites qui soit. Je le sens jusque dans mes os, j’sens même mon bas-ventre commencer à avoir un malaise. Le coin de mes lèvres s’élève un peu et je retiens un éclat de rire alors qu’Hadley essaie lamentablement de ne pas laisser ma menace la déranger. « Oui, on peut continuer. » Dis-je, nonchalamment. Mais on le fera pas, enfin j’me dis que y’a plus de chances qu’on continue qu’on s’arrête là. « Avec la quantité d’alcool qu’il aura dans le sang, ça fera son affaire et il fera à peine la différence. Il demande toujours des trucs extravagants, mais la plupart du temps on doit remplacer certains éléments parce qu’ils sont pas accessibles et que j’ai aucune intention de faire les quatre coins du pays pour des stupidités. » Ni aller quémander l’Afrique pour qu’ils me passent des tigres la durée d’une soirée. Des tigres qui risqueraient probablement de bouffer Chang en l’épilant de sa peau lentement et atrocement douloureusement. Ce serait presque drôle à voir, tiens… En face de moi, Hadley fait référence au fait qu’elle fasse pas deux fois la même erreur. Je me mets à rire franchement, parce que vraiment, sa blague était hilarante. « Alors ton erreur a dû être monumentale comparativement à celle d’avant si tu te retrouves assise devant moi aujourd’hui, n’est-ce pas ? » Un peu plus et j’aurais ajouté ‘sur tes genoux’, mais c’est méchant. Quoique, j’m’en tape. Je l’ai regardée dans les yeux en disant ça, parce que je trouve presqu’excitant le fait de voir ses émotions dans ses yeux et voir que celles du moment présent se rapprochent du meurtre. Elle peut pas commencer à jouer à qui est le plus méchant d'entre nous deux, elle sait que j’vais gagner haut la main. C’est pas parce que je l’ai pas vue pendant des années et que j’ai perdu le tour des gentillesses gratuites que j’vais pas arriver à la remettre à sa place en deux temps, trois mouvements. Ensuite, ce serait merci bonsoir et à la revoyure; ou pas. Si je la revois plus après ici, ça me dérangera pas plus que ça. J’ai fait douze ans de ma vie sans elle, je peux très bien faire le reste sans broncher. De toute façon, je vois pas ce qu’elle y apporterait de spécial, c’est pas comme si elle se démarquait particulièrement des autres, outre le fait que j’aie pris sa virginité – parce que les vierges à San Diego en bas de 18 ans sont inexistantes – et que j’lui aie appris à vivre, une vraie vie, quelque chose à quoi elle se tiendrait si les gens tentaient toujours de la bousculer pour sa personnalité viscéralement différente du reste d’entre eux. C’est moi qui l’avais aidé à se forger un caractère et être foutue d’éclater Maddison Schneider le jour où elle a osé dire à haute voix que je l’avais baisée alors que c’était faux. La seule et unique fois que j’ai vu Hadley foutre une droite à quelqu’un d’ailleurs. C’en était tellement drôle que j’en pleurais, j’me souviendrais éternellement des râles de la mère d’Hadley à ce sujet et au fait que j’étais une mauvaise influence, mais malgré tout, on… Mais attends, pourquoi est-ce que j’suis en train de me taper a trip down memory lane ? Pour en revenir aux choses sérieuses – ou presque – j’écoute ma secrétaire me donner mon horaire pour le restant de la journée. La tension malsaine devient peu à peu palpable. Je trouve ça quand amusant et extrêmement rafraîchissant. Qu’elle soit là, entrain de penser à 10 manières faciles de me tuer et de se débarrasser de mon corps, alors que j’reste impassible à ses regards meurtriers et que je tente de trouver d’autres moyens de me foutre de sa gueule en long et en large. « Pour Denver, je l’ai rencontrée hier en ville, donc tu peux l’enlever de mon horaire. Quant à Philipps, appelle-le pour lui dire qu’on va avancer le rendez-vous, seulement s’il est disponible, sinon on le laisse à 15h. Plus vite on s’entretient, plus vite il peut retourner à la planification de son mariage. » Débile, que j’ai envie d’ajouter. Mariage débile… Ça sert à quoi au fait, le mariage ? À rappeler à un homme pour le reste de ses jours qu’à cause d’un document légal, une femme peut prendre ses testicules et les serrer aussi fort qu’elle le veuille, jusqu’à temps que l’homme cède et finit par lui donner toutes ses possessions. Ri-di-cu-le. Jamais j’me confinerais à me faire embarquer dans ce genre de fantaisies à la con où les gens se permettent de penser que rester avec une seule personne éternellement va les rendre purs et chastes et qu’ils iront tout droit au paradis, alors que la majorité d’entre eux finissent par s’ennuyer et aller baiser ailleurs jusqu’à en avoir des enfants illégitimes. Sérieusement, ridicule. « Sinon, je vais t’envoyer une copie d’un nouveau dossier que tu dois enregistrer dans les système aussi tôt que possible. C’sont les modifications apportées à mon horaire personnel, ainsi que le nouveau planificateur pour les employés récemment engagés. Ceux qui doivent être ajoutés au cycle de paie et ainsi de suite. » |
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