DREAM OF CALIFORNICATION
❀ Je connais la ville comme je connaissais Montréal: par coeur. Je ne m'y perd plus comme avant, j'apprécie la température chaude, les habitants. Fut un temps, lorsque j'étais la petite nouvelle, le froid hivernal qui mordait la peau de mon visage ou de mes mains non couvertes me manquait. Mais il faut s'adapter, il y a des choses, dans la vie, qu'on ne peut choisir, qu'on ne peut contrôler. Alors, comme une humaine en situation de crise, comme une adolescente de seize ans en pleine rébellion, j'ai hais l'endroit pendant une année complète avant de finalement enfourcher mon vélo et de me donner comme but de connaître chacun des recoins de mon nouveau chez-moi. Je la connais par coeur, la belle San Diego. J'ai mûri en apprenant à l'aimer.

❀ J'apprécie beaucoup les moments que je passe avec mon père et sa femme. Ils forment un couple harmonieux, plaisant et aimant. Je passe dîner à la maison familiale une fois par semaine, pour parler de tout et de rien, pour cuisiner, pour me rappeler que la vie est belle. Ma mère, l'autre, l'étrangère, je ne sais pas ce qu'elle devient. Je ne sais plus rien d'elle, son souvenir s'efface de ma mémoire comme les formules mathématiques que j'ai appris il y a des années de ça. Quelques fois, quand j'ouvre une bière, j'ai le souvenir de l'odeur d'alcool qui lui collait à la peau, qui la faisait vomir le soir, le matin, n'importe quand. Quelques fois, il m'arrive de penser à elle, vaguement. Où es-tu, maman ? Pourquoi ? Je chasse ces questions de ma tête; elle n'a jamais été une bonne mère. Carrey, la remplaçante, celle qui a détrônée la vraie mère, c'est celle qui mérite de se faire appeler ''maman''.

❀ Je ne mangeais pas beaucoup, avant. Mensonge. Je mangeais à peine. Une tranche de fromage pour ne pas perdre le cap, une pomme pour tenir la journée. Les calories comptées, le sport pratiqué. Tout était bon pour perdre du poids. Une sorte de révolte contre un corps que je pensais trop rond, trop dodu. J'avais vingt  ans quand je suis entrée d'urgence à l'hôpital. Au bout d'un an de thérapie, de médicaments, de rencontres hebdomadaires dans un groupe de soutient, j'ai lentement recommencé à avoir une meilleure alimentation. Un esprit sain dans un corps sain. Deux ans et d'innombrables livres de recettes plus tard, je peux fièrement affirmée être une bonne cuisinière qui maintient un poids santé. La confiance, elle est encore fragile, mais elle se solidifie au fil des jours. Y'a encore les crises d'anxiétés qui pointent le bout de leur nez, par-contre. Je tais l'information, on inquiète personne, on essaie d'avoir l'air naturelle. Parce que tout ira bien ?

❀ Je ne pourrais pas vivre sans mes animaux. À vrai dire, c'est suite à ma sortie de l'hôpital que j'ai commencé à visiter un refuge d'animaux abandonnés. J'avais déjà un chat (Kimchi), à l'époque, qui me tenait compagnie chez mes parents, mais j'avais besoin de me changer les idées, de m'occuper. Et à défaut de savoir prendre soi de moi, j'ai commencé à prendre soin des chiens. J'ai rapidement donné mon nom comme bénévole avec la pensée positive que cela pourrait me distraire de mes idées ravageuses. Quelques mois plus tard, j'adoptais mon premier chien, Neige, âgé maintenant de trois ans. Récemment, c'est le petit Bowie qui a fait son entrée dans mon coeur. Les gars, que je les appelle. Même avec deux emplois, je suis encore bénévole au refuge. Les animaux apaisent l'âme ou, du moins, ils apaisent la mienne.

❀ Je travaille depuis deux ans à temps plein au Record Store près de mon appartement. Entre passionnés de musique, la bonne entente est de mise. On forme une belle équipe, à s'amuser toute la journée, à conseiller et aider les gens qui entrent dans la boutique, à se faire des playlist pour travailler dans la joie et la bonne humeur. Étant une guitariste et une chanteuse dans mes temps libres, j'avoue que la musique est un domaine que j'adore plus que tout, mais je ne crois pas avoir les cordes - jeu de mot - pour percer un jour. De même pour mes collègues. Alors, on reste dans notre petit monde de musique et de joie en attendant, peut-être pour le restant de nos vies.

❀ Avant mon hospitalisation, je travaillais dans un café-bistro à temps plein. Parce qu'après le lycée, je ne savais pas quoi faire, alors j'avais préféré me lancer sur le marché du travail directement. Malheureusement, suite aux problèmes qu'il y avait entre la nourriture et moi, j'ai perdu mon job. Pourtant, le proprio a été assez gentil pour me permettre de reprendre un poste de serveuse de remplacement, sur appel. Au début, c'était pour reprendre contact avec toute cette nourriture, puis, finalement, il m'a gardé, parce qu'en cas d'urgences, je suis là pour combler un trou à l'horaire.

❀ Un peu trop sensible, un rien peut me bouleverser. Le coeur qui se sert dans ma poitrine quand une personne souffre, les larmes de joie ou de tristesse qui maculent mon visage trop souvent. Un paysage pourrait m'émouvoir, les perles de rosée sur les fleurs et l'herbe le matin, les sourires sur les visages. Les belles choses me touchent, les choses laides me frappent. Je remarque tout, parce que j'ai envie d'accepter la vie comme elle est, parce que j'ai envie de vivre au jour le jour et de m'émerveiller pour les petites et grandes surprises que la vie me réserve. Pour me prouver que les périodes sombres de ma vie sont derrières moi, qu'elles sont loin, trop loin pour m'atteindre à nouveau. Je suis une battante.

❀ J'aime m'exprimer, j'aime dire ce que je pense, que ça ai l'air idiot, pertinent ou parfois cinglant. J'aime tendre la main pour aider, j'aime rassurer par mes mots les gens que je côtoie. Pourtant, la parole n'est pas toujours douce, elle est parfois dure. Je n'hésite pas à donner mon avis quand je n'apprécie pas quelque chose, quand un comportement m'indigne, quand la connerie humaine frappe certaines personnes. On m'aperçoit souvent dans les manifestations, pacifiste dans l'âme, utilisant les mots comme arme.

❀ Ça fait un bon moment que je n'ai pas eu de relation sérieuse avec un homme, mais honnêtement, je m'en fou. Je sais qu'au bon moment, je prendrais la chance qui s'offrira à moi. Pour l'instant, je ne m'en fais pas avec ça. J'ai un bel entourage qui m'offre tout l'amour dont j'ai besoin. Et pour le sexe... Je dois avouer qu'une fois de temps en temps, je ne dis pas non. Un coup d'un soir avec un ami, un inconnu rencontré dans une fête, pourquoi pas ? Je suis d'avis qu'une femme à le droit d'avoir le contrôle sur sa vie sexuelle et de profiter elle aussi de son célibat. Je sais me tenir, je sais quand j'ai envie d'un peu de pimant dans ma vie, alors, encore une fois, pourquoi pas ?

❀ La vie est parsemée de petites embûches, de moments d'égarement, de difficultés, mais il y a aussi les bons jours, les bons moments, les bonheurs de la vie. J'ai appris qu'il ne faut pas avoir peur de vivre, qu'il ne faut pas avoir peur de manger, de prendre un peu de poids. Il ne faut pas avoir peur de ne pas plaire à tous. Il faut s'aimer avant tout. S'aimer et aimer les personnes qui nous aiment. Il faut aimer chaque seconde de sa vie. Vivre, c'est s'écouter et écouter les autres. Vivre, c'est de profiter des moments passés avec ceux qu'on aime, mais aussi profiter des moments passés avec soi-même, à lire, à cuisiner, à dessiner, à tout faire ou à ne rien faire. Et moi, je vis.

HORS JEU
Pseudo Couleur Cerise Âge dix-huit ans. Prénom Coralie. Où as-tu connu le forum? bazzart rpz. Ton personnage est un personage inventé. C'est qui ton pokémon préféré? gee, j'vais dire eevee, même si j'sais plus trop Une suggestion ou un commentaire à nous communiquer ? aucun, c'est beau ici. Le mot de la fin? j'me suis inscrite sur un coup d'tête, j'avais besoin délaisser l'espèce de vide dans mon coeur   .