DREAM OF CALIFORNICATION
Dis, tu t'appelles comment ? J'le regarde. Il doit avoir le même âge que moi, c'est trop chouette ! Un nouveau pote. Faut dire que moi, je m'en fais un toutes les huit minutes trente. Maman dit toujours que j'suis "un gamin sociable". Moi, j'sais pas ce que ça veut dire, mais bon ! Oswald, et toi ? Il me regarde, et se met à rire. Bon ok, mon prénom l'fait rire ou bien ? Andreas. J'peux t'appeler Oz ? Hein ? Mais pour qui il s'prend ce petit ? Nan, Oz ça fait carrément gamin, j'ai dix ans moi ! Oh ben, comme moi ! Ah, donc j'avais raison pour l'âge. J'regarde les barrières du parc de jeu. Tu t'es déjà enfuit ? En courant ? Ben non, en grimpant sur un dromadaire, tiens. J'vois qu'il comprend pas. Bon, tant pis. Pourquoi, tu veux t'enfuir, Oz ? M'appelle pas Oz. Non, j'disais ça juste comme ça. Ma mère me colle une rouste si j'le fais de toute façon. Le petit me regarde avec un air de défi. On l'fait, Oz ? Je comprends pas trop. Bah, cap ou pas cap de courir le plus vite possible jusqu'à la sortie du parc ? Ah, là, j'ai compris. Cap, Andy. J'peux t'appeler Andy, vu que tu m'appelles Oz ? Ouais ! Trois, deux, un, partez ! Et c'était parti, ouais. Notre vie entière est partie, de ce jour-là.

Oz, t'es là ? Il est entré chez moi avec le désespoir imprimé sur la figure. Il broie des idées noires depuis des semaines, mon Andy, et je crois que c'est à cause d'une fille. Moi, elles m'ont jamais encore brisé le coeur. Normal, j'le leur ai jamais offert. Qu'est-ce qui t'arrives, vieux ? Elle est encore partie ? Oui, parce qu'il me semble que ça fait la quatrième fois. À trop jouer, on sait même plus qui mène la danse, et ça fait un moment que j'ai lâché toutes ses histoires. Mais Andreas, c'est mon meilleur pote, on l'abandonne pas comme ça. Moi, je l'abandonnerai jamais comme ça. Il se laisse tomber sur mon lit comme une serpillère. Tu t'souviens de ce que je t'ai dis le premier jour où on s'est vu ? Je secoue la tête. Si t'étais cap ou pas de partir, de t'enfuir. Ah si, ça j'm'en souviens. J'avais été privé de dessert pendant deux semaines, avec cette connerie ! Je rigole, mais lui pas. T'as jamais rêvé de partir ? Je redeviens sérieux. J'ai envie de lui dire que oui. Que j'ai toujours regardé l'horizon à travers ma fenêtre, que glander ici depuis toutes ces années, c'est pas mon avenir, c'est pas comme ça que je vais finir, pas ici. Que moi j'veux jouer de la guitare sur la plage comme un bohémien, que j'veux faire n'importe quoi comme dans les grands films américains, que j'veux partir, loin. Et j'crois qu'il le voit dans mon regard, parce que lui et moi, on est comme deux doigts de la main. Ma réponse, j'ai pas besoin de la lui dire à l'oral. Alors tu viens avec moi ? Tu parles, si j'vais venir.
Le lendemain, il s'est pointé sous ma fenêtre avec une vieille caravane décolorée, décorée, mais au moins, elle roulait. Puis l'intérieur, c'est vite devenu notre petit cocon doré. Sur le tableau de bord, on avait juste une carte, avec San Diego entouré au feutre rouge. Et ma guitare, à l'arrière.

Super, on est en panne ! Et puis y a pas l'air d'y avoir âme qui vive à des kilomètres à la ronde, visiblement ! Je passe une main sur mon front, c'est qu'il fait une chaleur atroce. Bon, calme toi Andy. Tiens là-bas regarde, y a une fille, on n'a qu'à lui demander où se trouve la plus proche station essence. Andreas fait son boudeur, du coup, j'y vais moi. C'est quelques dizaines de mètres plus loin, sur la route. En m'approchant, je remarque qu'elle est vraiment jeune. Elle doit avoir comme nous, dix-neuf ans, ou p't'être un peu moins. Bonjour, euh... dîtes, vous êtes du coin ? Elle me dévisage avec un sourire un peu hésitant. Euh... plus ou moins, pourquoi ? Je sens l'espoir renaître en moi. On est tombé en panne, et on cherche une station service. Ben... j'étais en train de faire du stop, en fait. Mais je sais qu'à huit kilomètres, y en a une. Huit kilomètres, bordel. C'est ça, l'aventure alors ? Bon, on fait un marché. Vous me donnez exactement l'adresse de cette station, et quand je reviens, on vous prend en stop, ça marche ? Elle serre ma main tendue. Ok, ça marche. On revient vers la caravane. Tout de suite, forcément, Andy tire moins la tronche, faut dire que la demoiselle en jette. Andy, elle faisait du stop, j'vais aller à la plus proche station et revenir avec l'essence, toi en attendant, tu gardes la caravane avec... D'ailleurs, je me tourne vers elle. Interrogatif. Madison. Je tape dans mes mains. Ok, donc Madison-Andreas, Andreas-Madison, et moi c'est Oswald. Mais plutôt, lui c'est Andy et moi c'est Oz. Toi, ça sera Maddie. Bon, les huits kils' aller, et huit kils' retour, j'vous avoue que c'était long. Quand j'suis revenu, ils papotaient, les deux, ah là, Andy il faisait plus la gueule, hein ! J'les entendais de dehors. Et toi, tu vas où comme ça ? Mes parents m'ont jeté à la porte, pour eux j'peux pas vivre du dessin. Du coup... du coup j'pense que je m'arrêterai à la prochaine grosse ville. Mais Maddie, elle s'est jamais arrêtée à la prochaine, non.

La Californie, ça y est. Eh ouais, mec, on a réussit. Madison nous regardait comme deux enfants. Bon les mecs, j'vais chercher de quoi manger ce midi, tiens Oz gare-toi là. Voilà, j'reviens ! T'façon, on va pas partir sans elle. Elle fait partie du voyage, maintenant. Elle fait partie de nous, aussi. Dis, Oz, j'peux te demander un truc ? Je sais déjà c'qui va me demander, mon abruti d'Andy. Est-ce que tu l'aimes ? Bingo ! Mh. Je sais pas. J'vous aime tous les deux, vous savez ! Enfin, elle sans toi, c'est pas elle, c'est pas nous. Il hoche la tête. J'sais pas s'il a compris, mais bon. Et toi ? Exactement pareil, en fait ! Je soupire, soulagé, en un sens. Mais on s'comprend toujours autant. Puis, j'le vois prendre sa tête des questions gênantes. J'attends, j'lui laisse le temps. Et est-ce que tu.. Enfin, elle et toi, vous... Il est vraiment handicapé des mots, ce type, mais je l'adore. Il a de la pudeur là où parfois il m'en manque. Oui. Pas besoin de lui mentir, s'il me pose la question c'est qu'il connait la réponse. Je la lui retourne d'un regard. Moi aussi, j'veux savoir. Bah oui, aussi. Ouais, c'est bien ce qu'il me semblait. S'ensuit le plus long silence de ma vie. Puis, en même temps, on se met à rire franchement. J'crois que j'suis même pas jaloux. C'qui y a entre nous, c'est indéfinissable. C'est nous trois contre le monde entier. Et on est en train de gagner.J'fais un clin d'oeil à Andy alors que Maddie revient justement. Prochaine étape, San Diego les gars ! Allez, j'ai même ramené du champagne. Eh, vous savez quoi ? J'vous aime vraiment, vous deux !


HORS JEU
Pseudo northern lights. Âge 20 ans. Prénom manon. Où as-tu connu le forum? bazzart, élise quoi.   Ton personnage est un personage inventé. C'est qui ton pokémon préféré? goupix et arcanin Une suggestion ou un commentaire à nous communiquer ? merci énormément de me permettre de vous rejoindre maintenant.         Le mot de la fin?  :sex: .