DREAM OF CALIFORNICATION
« JULES RENDS-MOI MON MILKSHAKE ! » hurlais-je dans l'encadrement de la porte, voyant la silhouette de ma petite soeur courir dans le jardin pour m'échapper. J'étais littéralement en rage et elle s'en doutait bien. Pourtant j'avais arrêté de la poursuivre, sûrement trop habitué à ce genre d'événements pour m'en formaliser plus que ça. C'était devenu une sorte de jeu entre nous, Juliette me prenait toujours mes milkshakes, sachant que c'était la chose qui devait m'énerver le plus au monde, et se barrait avec. Quand elle était de bonne humeur -et que je ne l'avais pas rattrapée en courant-, j'avais parfois la chance qu'elle me le rendre pas entièrement bu, mais croyez-moi c'était rare. Parce que la cadette était vraiment une chieuse en puissance qui tenait bien évidemment de son frère -c'est à dire moi, si vous avez bien suivi-. Deux ans de moins que moi, mais elle était bien partie pour me rattraper dans l'art et la matière de souler son entourage. Je la vis s'asseoir sur la balançoire, et me regarder d'un air triomphant, ce qui me fit sourire. Je ne pouvais pas lui en vouloir plus longtemps, j'étais... trop fier d'elle, voilà tout. Parce que Jules n'était pas comme les autres filles, qu'elle me faisait rire tout le temps, qu'elle était ma partenaire de conneries, qu'elle essayait toujours de m'imiter... qu'elle était moi tout craché en fait. Et ça serait con de m'engueuler avec moi-même. « BON OK, TU BOIS MON MILKSHAKE, MAIS EST-CE QUE T'ÉTAIS AU COURANT QUE J'AI FOUTU TES PLAYMOBILS AUX TOILETTES ? » criais-je de nouveau pour qu'elle m'entende. Même de loin, j'ai pu observer avec délice son visage en train de se décomposer au fur et à mesure de mes paroles. Elle avait beau être intelligente cette fille, dans l'histoire c'est toujours moi le grand frère. Jamais elle ne pourrait me battre, surtout pas à ce jeu-là. Je l'entends hurler un truc incompréhensible, sûrement qu'elle me déteste, et elle revient en trombe vers la maison. Je me pousse pour la laisser passer, un sourire satisfait sur mon visage, et la regarde monter les escaliers quatre à quatre pour vérifier que je ne dis pas de connerie. Elle devrait le savoir pourtant, que je ne ment jamais. Quelques minutes après, je la vois redescendre, fulminant. « Je te hais, t'es même pas mon frère j'suis sûre. » Sept ans, et ça se permettait de dire ça, non mais je rêve. « Au contraire petite tête, j'ai bien l'impression que ça confirme qu'on est de la même famille. » lui répondis-je, encore tout sourire. Elle enrage encore plus. À notre âge, on sait pas trop se retenir, on aime bien tester les limites de l'autre. Les siennes, j'arrive souvent à les trouver, parfois c'est l'inverse, un peu moins souvent peut-être, mais je crois qu'elle est sur la bonne voie. Elle apprend vite, je vous dit. « T'façon t'es trop moche. » ajoute-t-elle, visiblement vexée. Ben tiens, ça a deux ans de moins que moi et ça se sent déjà plus pisser. Je lui donne un petit coup de coude et finis par la chatouiller. Encore une fois, elle se barre en courant et je la suis. Éternel recommencement.

Je regardais ses yeux complètement émerveillés. Dans ces moments-là, je retrouvais vraiment ma petite soeur, la fille mignonne que l'on avait envie de protéger contre vents et marées, l'innocente. Cette facette de sa personnalité se faisait plus rare, ça me manquait un peu parfois. Là, c'était une occasion spéciale. « T'es sérieux tu me la laisses ? » m'avait-elle demandé encore une fois, pour être bien sûre d'avoir entendu. Je hochais la tête, affirmatif et elle me sauta dans les bras. On venait de quitter Leeds pour les États-Unis et c'était pas rien. J'avais seulement quatorze ans en plus, ce qui n'en faisait qu'onze pour Jules, alors dans mon extrême bonté je lui avais laissé la plus grande chambre. Grande, c'était un euphémisme d'ailleurs, elle était carrément immense... mais bon je m'en foutais, parce que la mienne était pas mal non plus niveau taille, mais en plus j'avais un balcon. Enfin du moment que ça lui faisait plaisir, c'était le principal de toute façon. On allait avoir du mal pour s'adapter quand même, je le sentais très bien, tout simplement parce que j'adorais notre vie en Angleterre et qu'ici tout était complètement différent. Du temps, on en aurait énormément besoin. Au moins, la nouvelle maison était grande et belle, c'était déjà ça. J'aurais eu les boules de devoir quitter notre maison typiquement anglaise pour un taudis, mais c'était carrément le contraire et c'était déjà un bon point. J'étais toujours avec Jules quand j'ai entendu la sonnette de la porte d'entrée. Sachant que les parents étaient occupés autre part dans la maison, c'est moi qui suis allé ouvrir. En face de moi, un jeune d'à peu près mon âge, seul. « Salut. T'es le nouveau voisin ? » « Apparemment. » j'avais répondu sobrement. Une seconde de blanc, puis l'autre repris. « J'habite à côté. Moi c'est Noé. » Et c'est comme ça que j'ai fait la connaissance de mon meilleur pote. La première personne à qui je parlais ici, qui s'avérait ensuite être dans la même classe que moi, et à peu près mon seul véritable ami pendant le reste de l'année scolaire. Non pas que j'étais rejeté ou autre chose, loin de là, seulement qu'on était tout le temps fourrés ensemble, Noé et moi. Parce qu'on s'entendaient mieux tous les deux qu'avec les autres, et que c'était aussi simple que ça. Je lui dois beaucoup : c'est lui qui m'a aidé à supporter un peu mieux le déménagement. Et puis avec lui j'ai rencontré d'autres mecs aussi, un peu étranges et assez paumés.

HORS JEU
Pseudo agile beast. sur bazzart. Âge 18 ans. Prénom June. Où as-tu connu le forum? pfiouh, je sais plus. Ton personnage est un personage inventé.  C'est qui ton pokémon préféré? kaïminus Une suggestion ou un commentaire à nous communiquer ? aucune.  Le mot de la fin? pizza.