Léo ∆ Savoir, c'est se souvenir

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Savoir, c'est se souvenir

Phoenix & Léo

Partir au bout du monde avait bon nombre de points positifs, et ce n'était certainement pas elle qui allait le nier. Grâce à ça, elle avait la possibilité de changer les choses, de reprendre sa vie au point de départ et de modifier tout ce que l'on avait pu penser d'elle. Elle savait que la route était longue, elle ne savait que trop bien que les choses n'avaient rien d'évident. Cette vie, qu'elle avait eu la chance de goûter pendant une période bien trop courte, quand elle y repensait elle réalisait qu'elle n'aurait jamais dû prendre un tel risuqe. La popularité n'a jamais été faite pour elle et elle n'a, d'ailleurs, jamais eu la prétention d'être capable de tout gérer. Phoenix imaginait que pour réussir une carrière dans la chanson, il fallait être forte et bien qu'elle ait cru l'être, elle ne l'était sans doute pas suffisamment, finalement. Sans doute une autre raison à tant de souffrance et de galère. Elle n'a jamais été assez forte pour affronter les choses de la vie. Et bien qu'elle ait longtemps essayé de voir les choses s'arranger, ça n'avait jamais été le cas. Le souvenir de cet homme qui était parti avec son argent lui brisait le cœur, encore maintenant. Elle avait toujours eu de grosses difficultés pour pardonner aux gens, pour leurs faire confiance. Mais elle avait essayé, une dernière fois. Où est-ce que cela avait fini par la mener ? Nul part, en fait, et c'était sans doute ça qui lui brisait le cœur. Elle ne voulait pas avoir à courir ce risque, mais il était déjà bien trop tard. Quoi qu'elle puisse y faire, il n'y avait rien à en dire. Et désormais, elle ne pouvait absolument plus revenir en arrière. C'était ainsi, et ça avait toujours été le cas. Lorsque l'on faisait des erreurs, on était uniquement contraint de les assumer, que cela puisse nous plaire ou non. Il fallait juste savoir faire avec. Et cela n'avait rien d'évident.

Marchant dans la rue, la jeune femme tentait de prendre ses repères dans cette ville. Bien qu'un mois se soit déjà écoulé, cela ne suffisait pas à apprendre à dompter une toute nouvelle ville. Elle faisait ce qu'elle pouvait, elle essayait de comprendre cette ville et puis.. C'était un autre pays, un autre continent, en plus de ça. C'était.. A des années lumières ou presque. Elle se sentait différente, un peu étrange pour les gens. Elle s'était toujours moquée du regard des gens, elle ne s'y était jamais réellement attardée plus de cinq minutes. Et maintenant, elle devait apprendre à se faire des amis, à voir les gens. Elle avait tellement été habituée à voir les choses se faire naturellement que maintenant qu'elle était toute seule, elle ne savait pas ce qu'elle pouvait bien être obligée de faire pour que les choses s'arrangent, ne serait-ce qu'un peu.

Trop prise dans ses pensées, elle fut incapable de regarder devant elle et d'éviter la collision. Elle reprit son équilibre de justesse et au moment où elle leva les yeux et croisa le regard de Léo, elle ne s'y attendit pas une seule seconde. Bordel, il était fou de voir que les choses pouvaient être à ce point différentes ou.. Si semblable. Comment imaginer retrouver un visage commun dans une ville comme San Diego ? Comment croire qu'elle pourrait retrouver Léo dans un coin comme celui-là. Mais.. Le retrouver lui, ici.. C'était si peu probable, malgré tout.. « Moi qui pensais ne jamais te revoir.. Te retrouver à San Diego me surprend. »

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Je connais cette ville comme ma poche, parce que c’est toute mon enfance, toute mon adolescence et pourtant j’ai l’impression que je pourrais m’y perdre. Les rues sont les mêmes, mais les magasins ont changé. Les personnes sont les mêmes, mais elles sont vieillis. Il y en a des nouvelles aussi. San Diego c’est la même chose que dans mes souvenirs et pourtant, c’est à la fois tout autre chose. Je connais San Diego et ne le reconnais pas à la fois. Tout comme San Diego doit me connaitre et ne plus me reconnaitre. Moi aussi, j’ai changé. La dernière fois que j’ai marché dans cette ville, j’avais dix-huit ans, et je venais d’avouer à ma copine que je l’aimais plus que tout au monde et que je n’aimerais personne d’autre comme je l’aime. Puis j’ai pris mon avion pour l’Europe et je suis parti. Sans trop donné de nouvelle. S’était il y a quinze ans. La dernière fois que j’ai marché dans cette rue, j’étais jeune, heureux, plein d’avenir et de rêve. Aujourd’hui, je suis plus vieux, détruit, et honteux. J’ai peur de rêver, peur de vivre. Peur de ce qui m’attend à chaque coin de rue. Mais je continue à marcher. J’essaye de fermer les yeux sur ce qui s’est passé depuis que je suis parti, j’essaye d’oublier mais ce n’est pas franchement une mince affaire. J’ai l’impression qu’à chaque fois que je suis sur la bonne voix, un petit quelque chose me rappelle ce monde dans lequel j’ai vécu et ce qui s’est passé ensuite : la décente aux enfers. J’étais au sommet, et puis je suis tombé. Depuis, je suis au fond du trou, et je lutte pour parvenir à en sortir. De temps en temps, je trouve un truc auquel m’accrocher, je crois que je vais enfin sortir, mais c’est un faux espoir, parce que je finis par retomber. Et a chaque fois que je retombe… Je perds un peu plus d’espoir de me voir un jour me relever et m’en sortir. Alors je marche en l’attente d’un miracle, parce que je sais que tout seul, et avec tout ce qui se passe, je serais incapable de fournir un quelconque effort. Je le sais. Je le sens.

Je ne fais pas attention à ou je vais, je m’efforce jute de ne pas céder à chaque fois que je sens l’odeur de l’alcool ou que je passe devant un supermarché ou un bar. Parce que je sais que si je franchis la porte j’en ressortirais différent. Je sais. Mais c’est difficile. Alors, l’espace d’un instant, je ferme les yeux, passe ma main dans mes cheveux en batailles. Juste l’espace d’un instant. Mais un instant suffisant pour que la collision ait lieu. On me rentre dedans, je bouge à peine, mais j’ouvre les yeux pour voir qui est à l’origine de cet impacte. Et je n’en crois pas mes yeux. Quant je vous dis que la vis ce joue de moi et me met fasse à des éléments de mon passé à chaque fois que je tente d’oublier. Mais cet élément là n’est pas si déplaisant que ça. Phoenix. L’une de mes nombreuses conquêtes lorsque tout aller vraiment mal. Que je faisais n’importe quoi et n’ importe où. Les médias étaient vraiment fou quant ils ont eu une photo de nous ensembles. « Je pourrais te dire la même chose. » finis-je par répondre à sa remarque. C’est vrai, que je ne pensais pas la revoir, encore moi ici à San Diego. J’étais venu pour échapper à tout ça, échapper à ce milieu pourri, et voilà que je tombe sur elle. « Comment tu vas Phoenix ? »

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Savoir, c'est se souvenir

Phoenix & Léo

Un soupir s'échappa des lèvres de Phoenix alors qu'elle réalisait qu'elle était principalement venue dans cette ville dans le seul et unique but de tout recommencer à zéro. Et cela n'avait rien d'une décision évidente, enfin de compte. Elle n'avait jamais voulu changer de vie, par le passé, elle en était même venue à se convaincre que sa vie était très bien, qu'il n'y avait absolument rien à changer, ou ce genre de chose. La jeune femme n'était pas uniquement venue à San Diego pour oublier, il avait avant tout été question de tout recommencer à zéro, de devenir une toute nouvelle personne. Jusqu'à présent, ça avait plutôt bien fonctionné oui. Mais voilà qu'elle retrouvait ici une personne qu'elle aurait aimé ne jamais revoir. Léo Atkins, ancien footballeur et qui l'avait connu à son apogée, à son moment de grâce. Ils s'étaient rencontrés en Europe et, on pouvait le dire, ils avaient passé un assez bon moment ensemble. Lui sur le déclin, elle en pleine gloire. Et maintenant, ils n'étaient plus rien, l'un comme l'autre. Bien sûr qu'il pourrait lui dire la même chose. L'un comme l'autre, ils ne se rappelaient pas la meilleure partie de leurs vies. Et voilà qu'ils étaient là, ensemble, l'un en face de l'autre. Et la toute dernière chose qu'elle voulait, c'était bel et bien de se retrouver en face de lui. Ca commençait à bien faire. Comment était-il possible de le retrouver lui, dans cette ville perdue ? Bon, peut être pas si perdue que ça, mais tout de même.. Il lui demanda comment elle allait et elle, elle eut davantage envie de prendre le large, de partir dans la direction opposée, en fin de compte. Elle n'avait pas envie de lui parler, elle n'avait pas envie de lui dire quoi que ce soit. LA seule et unique chose qui lui semblait évidente, c'était qu'il ne soit pas là, juste en face d'elle. Un nouveau soupir s'échappa de ses lèvres et, au final, elle réalisa qu'elle ne détestait pas tant que ça, sa présence. Elle se sentait débile, d'une certaine manière, du moins, et un peu con, aussi. Elle était contente de le voir, malgré tout ce que cela impliqué. « Bien. Et toi ? ». Elle n'avait pas grand chose à lui dire et de toute façon, elle avait un peu peur de se montrer débile. Elle aimait cette vie, qu'elle apprenait à découvrir. Cette ville dont elle ne savait que peu de chose, d'ailleurs. « Je ne savais pas que tu vivais ici ». Forcément, puisqu'elle ne savait pas grand chose à propos de lui, ce qui était relativement normal, d'ailleurs. Mais ce n'était pas elle qui allait en faire toute une histoire, c'était même parfaitement impossible. « Qu'est-ce que tu deviens.. Depuis tout ce temps? ». Un soupir s'échappa des lèvres, et un sourire finit par prendre place sur son visage.