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Tu sais comme l'attente n'avait jamais été mon point fort. J'étais un impatient de nature, et je détestais être passif face à une situation. Mais je n'étais pas le seul, nous étions tous comme ça à la caserne ; Comme si ce trait de caractère était inhérent à notre profession. Tu peux donc imaginer sans mal le calvaire que représentait pour nous cette attente ... C'était insupportable. Je fixais l'horloge murale de la salle d'attente comme si j'espérais la faire avancer plus vite, tandis que Collins faisait les cent pas dans le couloir, et que Monaghan faisait claquer nerveusement son talon contre le linoléum. « Ça fait plus de trois heures, c'est pas normal. » murmurait quant à lui Lewis entre ses dents, ne faisant que dire tout haut ce que nous pensions tous tout bas. J'avais trop chaud, le blouson anti-feu de mon uniforme me faisait pratiquement cuire de l'intérieur en plus de peser trois tonnes. Vingt-trois heures onze. « Chef Wallace ? » Une douzaine de visages, dont le miens, s'étaient levés en même temps vers le médecin, une portoricaine dans la quarantaine dont les cheveux relevés en chignons s'échappaient tout autour de son visage comme s'ils refusaient de se discipliner. Plus de peur que de mal, Boden s'en sortirait avec quelques écorchures sur le visage, une migraine de quelques jours et une semaine de repos forcé. C'était tout ce que j'avais répondu, et c'était tout ce qui comptait ... Le soupir de soulagement avait été général, tu t'en doutes. « Y'a moyen de le voir ? » Il dormait, avait répondu la médecin à Collins, mais l'un d'entre nous avait l'autorisation de rester jusqu'à son réveil ; Séparer Collins de Yeun relevant pratiquement de l'impossible il était resté, quant à nous autres nous avions regagné la caserne. Il était minuit moins vingt lorsque j'avais regagné le vestiaire et pu retirer mon uniforme. « Tu restes un peu ? » avec les autres. Habitude inconsciente et symptomatique après une journée comme celle-ci, l'incapacité de chacun à se séparer du groupe. Mais j'avais besoin de prendre l'air, et de penser à autre chose « Pas ce soir. A demain ? » Retirant mon tee-shirt pour en passer un autre, propre, j'avais entrepris de lasser mes chaussures tandis que Ty refermait son casier, voisin du mien « A demain. » Il avait à peine quitté le vestiaire que j'avais soupiré, cachant un instant mon visage dans mes mains avec lassitude. Ouais, j'avais juste besoin de m'aérer, et par là je ne voulais pas dire prendre l'air au sens littéral, mais fallait que je me change les idées. Après un coup d’œil à ma montre et quelques secondes d'hésitation, j'avais sortit mon téléphone de la poche de mon blouson et pianoté rapidement un texto à Phoenix « Je sais bien qu'il est tard, mais à tout hasard tu serais encore au bar ? » J'avais peut-être attendu quoi, une minute à peine avant d'obtenir une réponse, et celle-ci étant positive j'avais terminé de ranger mes affaires tout en discutant quelques instants avec la jeune femme par texto interposés, avant de quitter le vestiaire. Ty était sur le canapé de la salle de repos avec Donovan, d'autres étaient attablés et discutaient à voix basse ... Aussi m'étais-je contenté d'un signe de main en guise de bonsoir avant de couper par les hangars pour rejoindre le parking plus vite. Balançant mon sac à dos sur le siège passager j'avais hésité un instant à envoyer un message à Jax, mais je l'avais déjà prévenu que je rentrerais tard, voir pas du tout - je vais t'avouer que moi comme les autres avions déjà prévu de passer la nuit dans la salle d'attente de l'hôpital s'il l'avait fallu, nous ne serions pas repartis sans nouvelles de Yeun. Ouvrant la fenêtre de ma portière j'avais démarré la voiture et fais un demi-tour pour reprendre l'avenue en sens inverse, éteignant la radio et me contentant des bruits de rue tandis qu'une vent léger s'engouffrait dans l'habitacle. A toi cela devait te sembler bizarre, de pouvoir rouler la vitre ouverte en plein mois de février, de voir les quinze degrés qu'il faisait encore dehors à presque minuit ... C'était la Californie, il était temps que tu t'y habitues. A moi cela me semblait simplement normal, mais au fond je n'avais jamais rien connu d'autre, c'est vrai. Il était minuit cinq lorsque je m'étais garé dans la rue à l'angle du Coin-up game room, le bar n'était pas si éloigné que ça de la caserne. Peu importe, de toute façon. Attrapant tout de même mon sac à dos pour le mettre dans le coffre j'avais tiré machinalement sur le bas de mon blouson avant de m'éloigner. Parla vitrine j'avais aperçu Phoenix ; Elle était toujours là. Pas que j'en ai douté un instant. « La dernière fois ça ne compte pas ... et c'est bien pour ça que j'exige une revanche. » lançais-je alors à son intention une fois à l'intérieur, en référence au dernier de ses messages. La dernière fois ne comptait pas, mais bien sûr ... En vertu de quoi tu me demandes ? Je ne sais pas, de ma mauvaise fois masculine sans doute. Reste qu'avant de songer à prendre - ou pas - pas revanche au billard je m'étais affalé contre le comptoir en soupirant. Parfois je me disais que les buveurs d'alcool avaient raison, avoir l'esprit un peu brumeux de temps à autre ne devait pas faire de mal ... Mais enfin, j'avais des principes, il aurait été idiot d'y renoncer ainsi. « Un truc bien grand, et bien frais. S'il te plait. » Et sans alcool, donc, mais il n'était plus vraiment utile que je le précise depuis le temps, tous les gens qui me côtoyaient au moins un peu régulièrement savaient que je ne buvais rien de plus fort que la bière sans alcool, hm. A la dérobée en tout cas, j'observais la jeune femme. Je me demandais ce qui l'avait poussée à rester si tard, si elle s'apprêtait à s'en aller quand je lui avais envoyé mon message et l'y avait donc fait renoncer, ou bien s'il s'agissait d'autre chose.

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