DREAM OF CALIFORNICATION
CHAPITRE UN
Tu restes immobile pendant plusieurs minutes, te demandant ce qu’il faut faire. Les yeux des passants sont rivés sur toi, certains te demandent si tu as besoin d’aide, d’autres te questionnent sur tes parents. Tu te contentes d’hocher la tête dans un sens comme dans l’autre, sans prendre la peine de prononcer ne serait-ce qu’un mot. Le choc ? Non pas vraiment. Tu as juste besoin de réfléchir. Si ta mère te voit rentrer dans cet état, il est certain qu’elle fera une attaque et quand bien même ce ne serait pas le cas, tu auras droit à une leçon de moral. Tu soupires et finis par te redresser sur tes deux jambes. Boitant jusqu’au portait de ta grande demeure, ton skateboard à la main, tu pousses difficilement celui-ci avant de pénétrer dans la propriété. Chantonnant un air familier, tu franchis la porte d’entrée, laisses tomber ta planche à même le sol et te mets à crier : « Maman ? James ? Y a quelqu’un ? » Ton frère descend les escaliers, casque sur les oreilles. Tu ne peux t’empêcher de rire en le voyant danser sur un air de techno que tu peux entendre jusqu’ici. Il sursaute légèrement en t’apercevant, retire son engin pour le placer autour du cou et descend les marches quatre à quatre pour te rejoindre. « Mais qu’est-ce que t’as fait ? Viens par là. » Il jette un œil de chaque côté et tes pieds quittent rapidement le sol. Il t’emmène dans la salle de bain, tu t’installes sur le rebord de la baignoire alors qu’il ferme à clé derrière vous et tu te décides enfin à lui expliquer. « Je suis tombée. Y a un m’sieur qui est passé, j’ai voulu l’éviter et bam ! Je me suis tapée le trottoir. » Tu grimaces, déçue de ne pas avoir réussi ton coup. Il nettoie ta plaie, le sourire aux lèvres. Il te connait par cœur James. Maman a beau te demander de rester sagement à la maison ou encore de ne pas monter sur ce skate, de jouer à la poupée comme toutes les petites filles de ton âge, c’est plus fort que toi. T’aimes prendre des risques. Tu vis d’aventures. Tu ne peux pas rester enfermée à la maison sans rien faire, à errer tel un fantôme dans ce château silencieux. Toute façon, cet endroit t’a toujours donné la chair de poule. T’aimes la nature, l’air frais qui balaie tes cheveux, le douce brise qui caresse ta peau rosie, t’aimes la liberté. Ton frère le sait. Il est comme toi. La simplicité, il n’y a que ça de vrai au milieu de tant d’extravagance. « Fais attention à toi princesse. » Te murmure-t-il en ébouriffant tes cheveux. Tu lui offres l’un de tes plus beaux sourires puis, tu sautes sur tes pattes pour t’enfuir et continuer tes aventures.

CHAPITRE DEUX
Tu viens de passer ton après-midi à vagabonder entre ton dressing et la salle de bain. Tu as finalement opté pour une petite robe bleu marine, laissant une partie de tes cuisses à l’air libre, dessinant les courbes de tes hanches à la perfection et dégageant ton cou grâce à son encolure formant un v plongeant. « M’man, j’ai pas envie d’y aller… » Bougonnes-tu comme si ton avis lui importait. Tu l’entends soupirer d’où tu es. Elle se fige en bas des escaliers, t’observes de haut en bas comme pour s’assurer que tout est assez parfait à son goût, ce qui te vaut un long soupir à ton tour. Celui-ci penche plus sur du désespoir que de la colère. Il est méprisant, tu sais qu’elle déteste quand tu te montres aussi arrogante mais, c’est plus fort que toi. T’en as marre qu’on te dicte ta conduite et le pire dans tout ça, c’est que ce n’est que le début. « Aller, fais voir un effort. Papa sera content de nous voir. » Papa. Cet homme que tu ne fais qu’apercevoir entre deux voyages d’affaires. Cet homme qui, tu le sais très bien, entretient des relations avec d’autres femmes. Tu le sais parce qu’il a ce sourire béat collé aux lèvres lorsqu’il rentre à la maison pour les vacances. Tu sens l’odeur du parfum de sa maitresse à chaque fois qu’il te serre contre lui et puis, il y a aussi ces cheveux blonds qui se promènent sur ses vestes de costards. Tout le monde fait comme si de rien était. Comme si vous étiez une famille normale or toi, tu sais très bien que les apparences sont trompeuses. Il faut faire semblant, rassurer tout le monde, faire comme si. Tu détestes ce monde et James, James ne montre pas plus d’enthousiasme face à cette idée. « Tu parles… » Grognes-tu alors que ton frère arrive derrière toi pour t’aider à boucler ce putain collier sur lequel t’es en train de t’énerver. Tu baisses les armes, le laisses t’aider et fusilles toujours ta mère du regard. « Elisabeth ! » S’exclame-t-elle, dégoutée par celle que tu es devenue. En même temps, elle avait qu’à t’élever si elle n’est pas contente. Au lieu de ça, tu as été trimballée de nourrice en nourrice du moins, elles sont venues par centaines à la maison pour répondre à tes petits besoins personnels. Tu n’as jamais rien accepté de leur part, juste le minimum. Le reste du temps, tu te débrouilles seule ou demandes de l’aide à ton frère. « Maman ! » Elle est désespérée. Qu’est-ce qu’elle va faire de toi. Un moment de silence s’installe et elle finit par craquer. Elle sait parfaitement que tu détestes qu’elle t’appelle par ton premier prénom. Elisabeth, ça fait petite bourgeoise de première. Jagger. Ça c’est du prénom, merci papa –première et dernière fois que tu le dis. « Aller, vas préparer ta valise. » Tu ne pourras pas y échapper à cette foutue soirée mondaine. Il s’en tire bien ton frangin, toujours le mot pour que m’man cède à ses caprices. Toi, t’es la petite princesse, t’as des obligations, on se force à faire des choses que tu ne veux pas, on te trimballe partout comme une bête de foire. Toi aussi tu veux être indépendante, tu veux ta liberté mais, t’es encore trop jeune d’après tes parents. Vivement la majorité.

CHAPITRE TROIS
T’as toujours besoin d’être occupée. C’est plus fort que toi, l’ennui te déprime. Ton frère s’était déjà barré à l’époque. T’allais au skatepark, du haut de tes dix-sept piges et tu l’as vu. Ils étaient tous avec leur skate mais lui, lui il n’était pas comme tout le monde. Au lieu de se promener sur quatre roues, il se déplaçait à l’aide de ses deux jambes. Tu t’es arrêtée, tu t’es assise sur ta planche et tu l’as observé pendant plusieurs minutes. T’as vu ce qu’il faisait, comment il utilisait ses appuis. T’étais fascinée par ses mouvements. Il se déplaçait tel un félin à la poursuite de sa proie. A moins que ça soit lui qui était poursuivi ? Peu importe, t’avais envie de faire ça toi aussi. Tu voulais voler, apprendre comment faire. T’es rentrée chez toi tout de suite après. T’as surfé sur le net jusqu’à trouver ce que tu cherchais. Tu t’es entrainée, t’as fait ce que t’as pu et t’es retournée au skatepark pendant les jours qui ont suivi. Il ne s’est pas pointé avant plusieurs jours. Alors tu t’attendais à le voir seul, il s’est pointé avec plusieurs mecs mais, c’est pas ça qui t’as arrêté. T’as pris ton courage à deux mains et t’as été les voir pour leur demander : « Est-ce que vous m’apprendriez ? J’ai vu de quoi vous étiez capables et, je veux faire la même chose ! » Tu croises les bras contre ta poitrine, souris de toutes tes dents et les observes d’un regard soutenu. Personne ne peut résister à ton sourire d’ange. Tu n’as pas peur, t’es sûre de toi, tu sais ce que tu veux. Ils sont bons, très bons même. Ils pourraient tant t’apprendre s’ils te laissaient une chance. Un des mecs se met à rire et des murmures se font entendre, tu n’arrives pas à distinguer ce qu’il se dit mais, tu sais déjà de quoi ils parlent. T’es une fille, qu’est-ce qu’ils feraient de toi ? Tu les ralentirais c’est sûr. « Tu rigoles j'espère ? » Tu secoues la tête de gauche à droite et t’apprêtes à répondre, assez énervée qu’on ne te laisse pas ta chance. Tu sers les dents et tu t’efforces de sourire de plus bel pour ne pas laisser ton impulsivité prendre le dessus. T’es prête à te mettre à genoux pour qu’ils acceptent de t’enseigner le parkour. Ils ont échangé quelques mots et finalement, l’un d’eux s’est avancé. « Très bien, je vais t’apprendre ! » Sur le coup, t’avais envie de sauter sur place, je pense même que ça pouvait se lire sur ton visage. Scar a cru en toi, il t’a prise sous son aile et à tout donner pour que tu réussisses à atteindre ton but. Après les cours, tu t’entrainais, il t’arrivait même de le faire la nuit. C’était un moyen pour toi de t’évader. Tu cours, tu cours jusqu’à te sentir vivante, libre et seule. Tu voles tel un papillon dans les airs, rêves d’effleurer les nuages. Tu es semblable à un oiseau, une tigresse voulant attraper sa proie, tu aimerais tant en être une. Tu aimes ça. Si ça ne tenait qu’à toi, tu passerais tes journées dans la peau de cet animal. Tu sauterais, courrais, grimperais comme un félin parce que c’est comme ça que tu vois ta vie. Faut être franche, t’as eu du mal à te faire accepter par toute la bande. Etre la seule fille, ça a des avantages comme des inconvénients. On t’a longtemps prise pour une petite chose fragile, on te prend toujours pour cette gamine d’ailleurs or, avec le temps, tu as fini par te faire une place. Ils ont tendance à te surprotéger et en échange, tu les aides à garder les pieds sur terre. T’es souvent en train de leur faire la morale, un peu comme une maman. T’essayes de les garder dans le droit chemin même si ce n’est pas toujours facile. Ils sont comme ta famille. Non en fait, ils sont ta famille puisque tu n’as plus que ta mère aujourd’hui. Ton père a décidé de passer de moins en moins de temps à la maison, ta mère est aveugle sur le moindre de ses faits et gestes et ton frère, il a fini par comprendre que s’il voulait survivre, autant partir le plus vite possible.

CHAPITRE QUATRE
T’arrives derrière ta meilleure amie et lui tends un billet qu’elle observe sous toutes ses formes possibles. « Invitations pour la soirée de Cameron Williams. » Précises-tu comme si elle était trop idiote pour le lire d’elle-même. Tu es toute excitée en lui disant cela et elle, elle reste un moment silencieuse. C’est comme si le temps s’était arrêté, elle ne bouge plus d’un poil et ce, jusqu’à ce que la sonnerie annonçant la reprise des cours se mette à retentir dans les couloirs de l’université.  « Qu’est-ce que… Quoi… ? Comment t’es au courant ? T’as eu une invitation ? » Elle parait déçue. Déçue de ne pas avoir reçu son invitation en mains propres et toi, toi tu te mets instinctivement à rire. « Pas encore. Il les donne que demain sauf que… Comme je sais que t’es dingue de ce mec, j’ai peut-être involontairement piraté son portable… » Voilà à quoi tu passes ton temps libre en dehors de tes études. Tu t’amuses à pirater toutes sortes de systèmes, pour le fun ou encore parce que ça t’est utile. La vérité, c’est que tu voulais suivre un cursus sportif mais, tes parents ne trouvaient pas ça assez valorisant du coup, t’as choisi l’informatique. Fan de nouvelles technologies, c’était sans doute ce qui pouvait te convenir le mieux. Tu t’assurais un avenir tout en faisant ce que tu aimais à côté. De toute façon, tu n’avais pas vraiment le choix sauf que ça, tu ne le montrais pas vraiment. T’as toujours le sourire aux lèvres, tu parles tout le temps mais tu n’es pas saoulante pour autant. Disons que tu es très sociable, tu aimes faire de nouvelles rencontres, aller vers les gens, te mêler à la foule. Tu veux être comme tout le monde. La fortune de ta famille ne fait pas de toi quelqu’un de snobe ou prétentieuse, bien au contraire, c’est tout le contraire de ce que tu es. Tu détestes les gosses de riches, sûrs d’eux et méprisants. Jamais tu n’agiras de cette façon. « Aaaah t’es la meilleure Jagg, je t’adore ! » Ta meilleure amie te saute au cou et tu la serres contre toi, le sourire aux lèvres. Faire plaisir aux gens, c’est ce qui tu donnes le moral. Tout le monde t'adore ici.

CHAPITRE CINQ
« T’agis comme une gamine pourrie gâtée ! » Ca, c’était le comble ! Tu es une gamine pourrie gâtée, si tu claques des doigts, on t’apporte ce que tu désires. Pourtant, tu n’utilises jamais ce don ou presque. Tu veux te débrouiller seule, par tes propres moyens. Tu veux prouver au monde entier que tu es capable de t’en sortir sans la fortune familiale. Que ta mère te traite de gamine pourrie gâtée parce que tu ne lui demandes qu’une faveur, c’est l’hôpital qui se fout de l’infirmerie comme on dit. Toi, tout ce que tu veux, c’est qu’elle accepte ton choix, pour une fois dans sa vie, tu veux qu’elle soit d’accord avec toi et pas qu’elle t’enferme dans cette tour qu’est devenue ta chambre au fils des années. C’était toujours la même histoire : Tu sors trop, Tes notes sont en train de chuter, [i]Où étais-tu, on t’attendait au gala de charité !… Comme si t’étais la seule à avoir des baisses de régimes. Tu ne veux pas être au top vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tu veux faire des erreurs, apprendre de celles-ci pour pouvoir atteindre le sommet. Comme toute personne sensée !  « Tu te fous d’moi ? Tu m’as élevé comme ça. Tu m’étouffes ! Tu m’étouffes comme t’as étouffé James ! Tu crois qu’il est parti comme ça, sans aucune raison ? Tu lui as fait pété les plombs et bientôt moi aussi j’vais me casser. » Tu cries en parcourant chaque pièce de la maison. T’en veux à ta mère. C’est à cause d’elle que ton frère est parti, ton soutien, ton pilier, le seul qui arrivait à te calmer lorsque plus rien n’allait. Il te manque. Tu n’as le droit qu’à des lettres, tu ne peux plus le prendre dans tes bras, entendre le son de sa voix, lui dire à quel point il est important à tes yeux. Tu soupires, et finis par revenir vers ta mère. « Excuse-moi, je voulais pas dire ça c’est juste que… Il me manque. » Tu la prends dans tes bras, essayant de te faire pardonner de ces mots blessants qui sont sortis involontairement sous le coup de la colère. Tu sais que t’as raison pourtant, tu ne veux pas blesser ta mère, elle a toujours tout fait pour que tu ne manques de rien. Tu t’engueules de plus en plus souvent avec elle, tu trouves refuge à l’université ou avec la bande. Tu ne parles pas de tes problèmes familiaux, tu fais comme si de rien était, tu commences à exceller dans le domaine. Tu prends le même chemin que ton ainé, tu te montres parfois insolente et hors de contrôle. Tu développes ton petit caractère, sans pour autant déraper comme lui l’a fait. En soirée, tu t’accordes quelques verres, tu ne touches pas à la drogue, te contente de ton paquet de clopes. A tes yeux, c’est ça la liberté, ne pas être dépendante, être maitre de soi, pouvoir faire ce que tu veux. Un jour, tu le seras entièrement, tu le sais, tu le sens. Pour le moment, ainsi va la vie, que le destin puisse t’être favorable.

HORS JEU
Pseudo hersunshine. Âge dix-huit ans bientôt dix-neuf. Prénom charline. Où as-tu connu le forum? bazzart. Ton personnage est un mini-scénario de scar. C'est qui ton pokémon préféré? goupix ♥ Une suggestion ou un commentaire à nous communiquer ? oh non il est trop parfait ne changez rien surtout. Le mot de la fin? marci scar pour ce mini-scénario qui déchire tout ! je vous aime !!