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 « A la nôtre! » Lino

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MessageSujet: « A la nôtre! » Lino   « A la nôtre! »  Lino EmptyMer 19 Fév - 17:26

noélia & lino ❥ à la nôtre!



Assise dans le bureau du pc infirmier des urgences, je jette un coup d’œil à l’horloge se trouvant face à moi. Dix-huit heures vingt-deux. Encore trente-huit minutes à tenir avant que je ne finisse mon poste. Cela fait plus de onze heures que je suis à l’hôpital et je dois dire que les dernières minutes vont être dures à tenir. Il y a des journées plus galères que les autres et je qualifierai celle-ci de « journée de merde ». Vous connaissez ce genre de journée ? Celle où rien ne va, où tout part de travers et où il est impossible de voir le bout ? Et bien c’est la mienne. En onze heures, j’ai dû m’arrêter en tout et pour tout, trente minutes à peine ; juste le temps de manger un morceau pour éviter l’hypoglycémie. C’est une habitude d’avoir de l’affluence aux urgences, mais jamais à ce point : entre les urgences pédiatriques, les urgences vitales telles que les infarctus, les accidents vasculaires cérébraux ou les accidents de la voie publique, je n’ai pas su où donner de la tête. Avec une journée comme celle-ci, j’aimerai être capable de me dédoubler afin d’être à plusieurs endroits à la fois et avoir plus qu’une seule paire de bras ! Heureusement que j’ai la tête bien accrochée au cou où j’aurai fini par la perdre en route. Même avec la fatigue, j’arrive encore à faire de l’humour. Bon bref. Assise face à l’ordinateur, je commence à rentrer mes dossiers, faisant mes transmissions écrites pour la relève qui ne devrait plus tarder à arriver. En voyant qu’il ne me reste plus que quelques minutes à tenir, je croise les doigts pour qu’aucune nouvelle urgence n’arrive. Plongée dans mes transmissions, je fais attention de ne rien oublier, cochant mes actes, rentrant mes soins et inscrivant toutes les données importantes des patients afin que ma collègue de nuit ne soit pas embêtée. Ce calme fut de courte durée : en effet, le samu arriva en trombe dans les couloirs du service, une petite fille d’une huitaine d’années sur le brancard, appareillée et en très mauvais point. Abandonnant ces dossiers, je sors du bureau pour les rejoindre dans le box, tandis que le médecin urgentiste commence à expliquer la situation. « AVP sur une fillette de huit ans ! Elle était sur le passage piéton lorsqu’un camion l’a percuté de plein fouet. Elle a déjà fait deux arrêts cardio-respi sur le trajet et a eu la jambe droite sectionnée. » A ces mots, l’équipe retire le matelas coquille, laissant apercevoir l’amputation de la jambe droite de la petite. Ecarquillant les yeux, j’essaie de faire abstraction de tout ça afin de faire correctement mon travail. C’est horrible, cette petite a toute la vie devant elle et un conducteur vient de briser ses rêves. Je ne peux m’empêcher de pensée à Norah… Tandis que nous mettons tout en œuvre pour stabiliser l’état de la petite, celle-ci refait un arrêt cardiaque. Deux minutes, cinq, dix, vingt… Impossible de relancer le cœur… « Heure du décès 19h08 » Soupirant, je sors du boxe. Cette journée aura réellement été merdique !

Terminant mon poste, je file à mon vestiaire afin de récupérer mes affaires : prenant une douche avant de repartir, j’essaie d’oublier tout ce qu’il vient de se produire. Je ne sais pas comment font les personnes qui prétendent pouvoir tout oublier en franchissant la porte de l’hôpital : personnellement, je n’y arrive pas. Lorsque j’ai vécu des choses difficiles durant ma journée de travail, je n’arrive pas à tout effacer en rentrant chez moi. Après toutes ces émotions, je décide de ne pas rentrer tout de suite, préférant sortir un peu avant de prendre l’air et de me changer les esprits. Comme toujours, je passe par le « COIN-OP GAME ROOM » : ils font des cocktails de rêves, idéals lorsque l’on a besoin de se vider la tête. Je viens souvent ici après mon poste avant de rentrer au loft. Bien sûr, cela n’est pas pour faire une partie de flipper ou un autre jeu d’arcade, mais juste pour boire un verre et me « détendre ». Allant directement au bar, je m’installe sur l’un des tabourets longeant le comptoir, attendant qu’un serveur prenne ma commande. « Un cosmo s’il vous plait. » Mon cocktail typique journée pourrie ! De quoi redonner un bon coup de fouet après douze heures de boulot.


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MessageSujet: Re: « A la nôtre! » Lino   « A la nôtre! »  Lino EmptyMer 19 Fév - 20:30


L'heure du repas, les mains dans celles de ma mère, nous prions. Je n'ai généralement pas beaucoup de temps lors de mes pauses midi. Ça ne m'empêche pas de rentrer à la maison pour manger rapidement quelque chose. Je fais ça pour ma mère, je veux pas qu'elle soit seule. Je lui dédie presque tout mon temps libre. J'ai peur. Sans arrêt. J'ai l'impression que je ne vis qu'autour de ça. Je ne pense qu'à ça, j'attends presque la mort de ma mère. Horrible. « Amen. » On mange. Ma mère me fait la discussion, le boulot, tout ça. Je réponds distraitement, presque absent de la conversation. Elle en arrive aux femmes, le fameux "j'aimerais tellement avoir des petits-enfants avant de mourir" et je sens mon coeur manquait un battement. Ça me fait ça à chaque fois. Des petits-enfants? J'aimerais bien, je suis pas sûr de trouver la femme convenable un jour. Il y en a eu une, c'est vrai... Ma mère arrête pas de me dire à quel point elle lui manque, à quel point c'était une gentille fille. Gentille, oui. J'en ai juste eu marre de mentir. Je ne l'aimais pas. Je n'ai jamais aimé d'ailleurs. Je m'accommode, tout au plus. Je pouvais pas me marier avec une fille que j'aimais pas, je pouvais pas lui faire des enfants... C'était beaucoup trop cruel. Alors je lui ai dit de partir. Comme ça. Elle est partie et depuis, plus rien. Enfin, presque. Je vois quelqu'un. Rien que d'y penser, j'ai le rouge qui me monte aux joues alors je secoue la tête, prends une autre fourchette de mon plat. Faut déjà que j'y retourne. J'embrasse ma mère, lui demande de se reposer avant de remettre ma cravate. C'était parti pour une après-midi le nez dans les papiers, rien de bien passionnant. Être avocat, c'est loin d'être comme dans les films. Bref. Je termine rapidement et en début de soirée je suis déjà de retour chez moi. La peur, encore une fois, avait eu raison de moi. Ma mère est dans son lit, endormie. Je passe de longues minutes à l'observer, inquiet. Si ça se trouve, ce n'est plus qu'une question de jours. Voire même d'heures. Je soupire et décide de quitter la pièce, c'est visiblement trop nocif pour moi d'être ici. Autant la laisser dormir. J'enlève ma cravate, remets ma veste. Fallait que je fasse un tour. Il y a un endroit où je trouverais quelqu'un avec qui parler... Sans surprise, en entrant dans le bar, j'y aperçois Noélia. Je souris, soulagé. Je n'ai pas beaucoup d'amis, Noélia fait parti du cercle très réduit de mes proches. Je m'assois sur un des tabourets à côté d'elle. « Salut toi! » Elle en tire une tronche... Je me prends un cocktail aussi, un mojito. Y'a plus viril, c'est sûr, mais j'aime les mojitos. Et je le vis bien. « Ça va ? »
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MessageSujet: Re: « A la nôtre! » Lino   « A la nôtre! »  Lino EmptyMer 19 Fév - 22:07

noélia & lino ❥ à la nôtre!




Certaines situations vous marquent plus que d’autres : celle-ci va être l’une d’entre elles. Le décès d’une personne est quelque chose de tragique, d’éprouvant que cela soit pour l’entourage ou pour l’équipe soignante. Dès qu’un patient décède entre nos mains, il y a cette sensation de ne pas être parvenue à faire notre devoir correctement. Personnellement, j’ai l’impression d’un échec. Je déteste ressentir une telle chose… Aujourd’hui, ce qui est pire c’est qu’il s’agit d’une petite qui avait encore toute la vie devant elle. Huit ans à peine… Tout ça à cause d’un chauffeur de camion qui ne regardait pas devant lui. Cette petite avait suivi les ordres de ses parents : traverser au passage piéton. Elle avait fait ce qu’il fallait pour être en sécurité sur la route et pourtant, le résultat était là… En sortant du box, je vois la famille de la petite s’effondrer dans le couloir : la mère de la fillette fond en larmes dans les bras de son mari qui tente de rester fort, malgré les larmes qui coulent seules sur son visage. Je n’imagine pas ce qu’ils peuvent ressentir à cet instant : s’il s’agissait de Norah, je ne m’en remettrai pas. Vivre après la perte d’un enfant : ce n’est pas vivre, mais plutôt survivre... Les regardant pendant un instant, je finis par retourner dans le bureau, récupérant mon sac avant de souhaiter bon courage à l’équipe de nuit et de partir. Je ne compte pas m’attarder une minute de plus ici. Dans les vestiaires, je m’assoie sur le banc, fixant le sol, silencieuse, avant de sursauter quand la porte claque à nouveau après l’entrée d’une autre infirmière. Saluant ma collègue, je reprends mes esprits rapidement et file sous la douche afin de me délasser. L’eau chaude ruisselant sur ma peau a le don de me détendre un peu, faisant retomber la pression. Lorsqu’il y a une situation d’urgence comme celle-ci, l’adrénaline monte rapidement afin d’être beaucoup plus efficace. Il n’y a pas à dire, après douze heures de travail, une bonne douche a comme propriété de vous revigorer en l’espace de quelques minutes. 

Comme souvent depuis que j’ai repris le travail, je m’arrête au bar près de l’hôpital afin de me changer les idées. Je n’ai pas envie de rentrer au loft et de me morfondre sur le canapé devant à vieux film, à recasser cette journée.  J’espère tomber sur un ami là-bas : nous avons pris l’habitude de nous raconter nos journées respectives autour d’un verre. Pouvoir vider son sac auprès d’un ami et avoir une épaule sur laquelle on peut se reposer est fort agréable. Bref. En arrivant au bar, je remarque que la personne que je cherche n’est pas là. Soupirant, je m’avance tout de même vers le comptoir où je prends place sur l’un des tabourets libre. A force de venir, je n’ai plus besoin de regarder la carte pour savoir ce que je souhaite. J’ai mes habitudes : cosmopolitain pour les journées éprouvantes et pina colada pour les journées plus calmes. Commandant mon cocktail au serveur, je lève la tête pour regarder mon visage dans le miroir qui se trouve face à moi. Ma tête fait peur à voir : une vraie mine de déterrée. Néanmoins, une voix familière me fait doucement sourire. « Hey bonsoir Lino. » répondis-je tandis que le serveur rapporte rapidement les deux cocktails demandés. A sa question, j’hausse doucement les épaules. « Fatiguée. J’ai passé une sale journée. Et toi ? » demandais-je à mon tour, tout en prenant la cerise confite sur la petite brochette du dessus pour croquer doucement dedans. « J’espérais te voir arriver, j’suis contente que cela soit le cas. » ajoutais-je en souriant.  

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