La nuit est déjà bien entamée, et pourtant la petite n'est toujours pas couchée. Il y a cours, demain, elle devrait faire gaffe a avoir au moins un rythme sain la semaine, si ce n'est le week-end. Mais rien à faire. Elle entend son père s'agiter, en bas, elle n'as même pas envie de se coucher. Ce n'est pas la fatigue qui manque, pourtant. Sa famille lui manque, soudainement. Un peu. Sa mère a appelé dans la journée pour savoir si tout allait bien. Oh, bien sûr, ça ne dure jamais longtemps. Elles n'ont plus rien à se dire, avec le temps. " Et Nikki?", elle lui a demandé. Lempi croit bien que sa mère n'a pas pris le téléphone de Nikki. Elle ose pas l'appeler sur son portable,peut-être. Et il lui manque, soudainement. Elle n'est pas spécialement triste ce soir, pas spécialement lasse non plus, mais elle ne sait pas si elle arrivera à trouver le sommeil cette nuit.  Elle regarde l'heure, grimace un peu, et met deux secondes à se décider. Elle aime marcher dans la nuit, Lempi, mais toute seule, c'est moins drôle. ça prend une autre dimension, les rues la nuit, quand il y a personne pour briser le silence de rires et de phrases qui ne veulent rien dire.
Elle saute sur ses pieds, prend le premier sac qui passe, son sac de cours, envoie un message à Nikki "Je viens squatter, à tout de suite!", fourre quelques affaires dans son sac - de toutes façon elle a surement dû en laisser chez lui - et s'en va. Son père la voit passer sans rien dire, il a l'habitude, maintenant, il est conscient que le frère et la soeur sont très proches, et ça lui plaît bien. Lui, la parentalité, il trouvait ça mignon quand ils étaient plus petits. Maintenant, ils sont presque adultes et leurs soucis, il trouve ça bien compliqué. Elle lui envoie un sourire rassurant, ça lui suffit.
Elle s'allume une cigarette dans la rue. Pas qu'elle en ressente forcément le besoin, mais c'est comme un tic, maintenant, et puis ça lui donne l'air occupé, la clope dans une main le portable dans l'autre. ça ne rassure surement qu'elle-même, mais elle se sent un peu moins seule dans la rue. Elle sait très bien comment s'en sortir, si on l'accoste, elle fait une pirouette, un sourire, une petite blague maladroite et elle s'en sort. Au pire, Nikki est a porté de main sur son portable. Il n'a pas répondu à son message, mais Lempi ne s'en fait pas. Il est peut-être occupé, et puis c'est pas comme si elle avait besoin de son accord pour venir. Elle le connaît, ça ne le gênera pas. Si c'était le cas, c'est que ça ne va pas du tout et qu'il ne parle à personne. Son frère, il ne peut rien lui cacher, et inversement.
Elle sonne, arrivée en bas de chez lui. Elle a pas les clés, simple détail, c'est pas comme si elle en avait vraiment besoin, sachant qu'ils sont tout le temps ensemble. Elle regarde l'heure, souffle. Elle est contente d'être arrivée, mais pas plus fatiguée pour autant.
Après un temps d'attente, anormal mais bon, il a pu avoir une partie en cours, non ? Elle entre enfin.
"Bonsoir", elle sourit doucement en croisant une jeune fille dans l'escalier. Elle a l'air essoufflée, un peu familière, pas contente. Lempi hausse les épaules. C'est pas son problème. Elle frappe deux coups à la porte de son frère, ouvre, entre, balance son sac dans un coin, ferme à clé. Se tourne vers lui en dernier lieu. Fronce le nez. "woah, ça sent le fauve, ici."
Il lui tourne le dos, elle semble voir une tension entre ses épaules. Elle fronce les sourcils, cette fois. Il se tourne vers elle, une cigarette fraîchement allumée au coin de la bouche. "J'espère que t'as ramené à bouffer pour oser te pointer si tard" Elle rit, un peu, un peu nerveusement, les sourcils toujours froncés. "Euuh... j'arrive au mauvais moment ou quoi ?" Elle sent la gêne de son frère, et elle ne se sent pas à sa place. Et pour elle, se sentir mal à l'aise face à son frère, c'est une des pires choses qui puisse lui arriver.

Il y a un moment de battement, entre les deux, où Lempi intriguée, mal à l'aise, scrute son frère. Elle ne va pas partir, il n'en est pas question, elle ne partira pas tant que son frère ne l'a pas regardée dans les yeux et qu'elle ne sait pas pourquoi il lui fait ça. Elle détourne les yeux, cherche un indice dans la pièce, hésite à croiser le regard de son frère maintenant qu'il semble prêt à l'affronter.
Et puis, d'un coup, le moment de gêne part, et Nikki s'approche, l'attire vers lui et lui embrasse le front. Soulagée, ses bras trouvent naturellement une place autour de son torse et elle se serre contre lui. "Scuse, j'ai eu une sale journée. Ça m'fait plaisir que tu sois là." Elle rit, un peu. Elle sent que ce n'est pas encore le moment de lui demander de lui raconter sa journée, il semble encore un peu gêné, d'ailleurs, il vaut mieux qu'il se détende un peu, tous les deux. "J'ai des cookies", elle sourit. Lempi, elle a toujours à manger dans son sac, elle en donne pas souvent, à ceux qu'elle connaît pas, on ne lui ne demande même plus, à force. Alors ouais, elle doit bien avoir un paquet entrain qui traîne dans un coin de son sac, peut-être un peu écrasés, mais ça peut toujours se manger.
Nikki la lâche, elle se tourne alors vers son sac pour sortir le paquet de gâteau. Elle l'a à peine posé sur la table qu'elle se retrouve agressée par du tissu. Elle geint, gigote comme une gosse parce qu'il ne la pas prévenue. Elle le fixe avec un air boudeur, ses cheveux sont en pétard après le passage forcé, mais elle a un peu plus chaud. Elle ne comprend qu'après pourquoi il a fait ça, et pousse un soupir. "Roh, c'est bon...", elle grommelle tout bas, et puis c'est un peu tard, c'et en venant ici qu'elle aurait u avoir des problèmes, pas maintenant qu'elle est avec lui. Elle n'a même pas le temps de se remettre de ses émotions qu'elle se sent soulevée de terre, et balancée sur le canapé. Elle éclate de rire, ça lui fait un bien fou. La glace est définitivement brisée, elle s'en doutait, en même temps, qu'avec son frère, ça ne pouvait être qu'une petite gelée pas bien méchante.
Elle le regarde avec sourire quand il lui demande ce qu'elle veut faire. "Ben en fait, j'arrivais pas à dormir, alors pas un truc intellectuel ni trop sanglant, quoi." Elle se blottit contre lui, niche son nez dans son cou. Elle a toujours aimé ses grands bras protecteurs, même quand elle n'a pas besoin d'être protégée. Elle respire son odeur, qu'elle ne sent pas d'habitude, ils ont la même, ou se connaissent depuis trop longtemps pour le ressentir. Mais là, elle se recule, fronce le nez, et le regarde dans les yeux. "Nikki, tu pues." Elle sourit un peu, parce que ce n'est pas une expression, vraiment, il sent la sueur. Et de nouveau, elle se sent intriguée, bien que la gêne soit partie. Elle le regarde droit dan les yeux, la tête posée sur le canapé, un sourcil froncé. "Qu'est-ce que t'as bien pu faire de  ta journée pour transpirer comme ça et pas avoir le temps de prendre une douche ?"