DREAM OF CALIFORNICATIONAmbroise avait toujours eu un ticket en main pour la vie parfaite.
Il n'avait rien d'exceptionnel. Il n'était pas un génie. On le décrivait comme " mignon ", mais sans plus. Bien qu'il soit gentil et amusant, il avait, comme tous les enfants de ce vaste monde, un côté capricieux et colérique. C'était un gamin lambda, venant d'une famille lambda. Celle que vous pourriez très bien avoir en voisins. Pourtant, il était heureux. Plus qu'on ne devrait l'être normalement. Le bonheur est quelque chose qui s'obtient avec un objectif accompli. Pourtant, avec le peu qu'il possédait, Ambroise pouvait se créer une source continuelle de joie et d'allégresse.
Son père, Matthieu Jappeloup, était le sixième d'une longue lignée d'avocats. C'était une profession qu'on se transmettait de père en fils, tel un roi moyen-âgeux aurait donné son pouvoir à sa progéniture. Tous étaient destinés à devenir de fervents serviteurs de la loi. Ambroise n'échappait pas à la règle. Néanmoins trop jeune pour se soucier de sa future vocation, il se contentait d'admirer son père, autant qu'il le pouvait. Le portant en triomphe, le considérant comme son héro, il ne se lassait jamais d'entendre les éternelles histoires de son géniteur. Et, quand ses professeurs, camarades, amis, lui demandaient de décrire son père, il répétait naïvement les exacts mots que sa mère rabâchait à longueur de journée. Il disait fièrement que son père était un homme sage, juste, le cœur sur la main, prêt à aider son prochain. Même si il n'était pas sûr de la définition précise de la plupart de ces termes, il se plaisait à les répéter, accordant un certain plaisir à imiter sa mère de la sorte.
Sa mère. Parlons en de sa mère. Mélanie Jappeloup. C'était une des femmes les plus respectables que l'on ait pût croiser dans les rues de Paris. Une dame de bonne famille, a qui on avait enseigné les bonnes manières. Discrète, polie, aimable, sa beauté physique ne faisait que s'ajouter à sa magnificence morale. Elle rassemblait très souvent ses longs cheveux blonds et raides en chignon, ou en queue de cheval. Ses grands yeux bleus exprimaient une joie de vivre permanente. Institutrice de musique au Conservatoire National de Paris, elle prenait le temps d'enseigner les arts du piano et du violon à son fils. Même si ses débuts furent quelque peu laborieux, les leçons finirent, bien heureusement, par porter leurs fruits.
A cet adorable portrait familial, s'ajoutait Patchouli, le chat angora des Jappeloup. Ainsi, que, bien plus tard, Adolphine, une american snowshoe, qui prendra, elle aussi, place dans la famille.
On pourrait aussi parler des nombreux cousins et cousines d'Ambroise. Tous des génies précoces. Il y avait Juliette, gagnante du championnat national de danse classique junior, à tout juste sept ans. Antoine, qui avait démarré sa propre entreprise à quatorze ans. Emilie, passée à la télévision à plusieurs reprises dans diverses émissions centrées sur la découverte de nouveaux talents. Lorenzo, qui excellait dans tous les sports, et ramenait chez lui des dizaines et des dizaines de victoires.
Et à côté de ça, on avait Ambroise, qui se contentait d'être heureux. Pourquoi s'embêter à avoir un don qu'il faudra par la suite entretenir ? Il avait une famille aimante, un confort de vie plus que convenable. Pourquoi demander plus ?
A défaut d'être dénué d'un quelconque talent, Ambroise était de nature ambitieuse. A tout juste onze ans, il avait décidé qu'il irait faire ses études de droits en Australie, dans l'espoir d'exporter la renommée de sa famille de façon internationale. Aussi, ses parents lui payaient souvent des voyages linguistiques. Londres, New-York, Washington D.C., Manchester, Canada. Il passait le plus clair de son temps dans des pays étrangers, tentant de parfaire son anglais.
Et cette vie lui plaisait. Il avait un avenir tout tracé, sûr et stable. Mais, bien entendu, c'était beaucoup trop beau pour durer. Il avait une vie trop idyllique, un tableau trop parfait. Personne n'a le droit d'avoir une existence aussi simple.
Il se souvient parfaitement du jour où tout a basculé. C'était durant le mois de septembre. Il était en voyage à Londres. Il venait tout juste de fêter son quinzième anniversaire. Alors qu'il discutait avec sa famille d'accueil sur la gastronomie française, le téléphone sonna. On lui annonça que c'était pour lui. A l'autre bout du fil, sa mère. D'une froideur inquiétante, elle lui annonça la nouvelle. Son père était mort. Décédé. Parti. Et il devait rentrer au plus vite à Paris. Ce furent les seuls mots prononcés, avant que Mélanie ne raccroche. Ambroise était resté là, le combiné collé à l'oreille pendant plusieurs longues minutes. Pas certain d'avoir bien entendu. Cherchant une autre alternative à ce qu'il venait d'entendre. Et, alors qu'il se rendait compte que les murs en face de lui n'étaient pas jaune tournesol, comme il l'avait d'abord pensé, mais peints d'un jaune pisseux dégueulasse, cela s'imposait à lui comme une évidence. Découpée de ce brouillard flou que devenait son champs de vision, une phrase s'affichait très clairement, alors qu'il se sentait prêt à s'écrouler.
Il n'était pas heureux. Ou bien, il ne l'était plus.
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Son retour à Paris avait été difficile. Il voyait à présent sa ville natale sous un tout autre angle. Ce n'était pas une ville lumière. C'était une cité grise et polluée. La Tour Eiffel n'était pas un majestueux monument symbolisant le génie des artistes de l'époque. Elle n'était que de la ferraille empilée. Tout lui semblait plus fade, plus triste, plus inintéressant. Il se demandait comment il avait fait pour ignorer toute la laideur de cette ville jusqu'à présent.
Lors de son arrivée, on lui apprit que la mort de son père était liée à une sombre histoire de justice. Un criminel, qui estimait que sa peine était due à la mauvaise protection de son avocat. Maître Jappeloup, bien entendu. Un snipper. Une balle entre les deux yeux, en pleine rue. Une fin ridicule, pathètique, indigne de son père, ne pouvait s'empêcher de penser amèrement Ambroise.
Toute la famille avait été réunie à l'occasion. La cérémonie d'enterrement avait été simple. Les discussions banales. Les deux tantes parlaient d'un quelconque chien écrasé qu'elles avaient aperçu sur le bord de la route. L'oncle Bill et le cousin Antoine, âgé alors de dix-neuf ans, parlaient affaires. Tous prononcèrent un discours, qu'ils pensaient émouvant. Ils se rappelèrent des meilleurs moments de Matthieu. Ils louèrent ses qualités, effacèrent ses défauts. Ils dirent des choses qu'ils ne pensaient pas forcément, une larme un peu forcée à l'oeil. On demanda à Ambroise de passer au podium, aussi, pour dire quelques mots en la mémoire de son père.
Il refusa. Il avait obtenu le droit de choisir les mots inscrits sur sa tombe. C'était tout ce qu'il voulait. Pourtant, quand ceux ci furent révélés, la majorité des gens présents lui lancèrent des regards de travers. " Dans le coeur humain, il y a des cordes qu'il est préférable de ne pas faire vibrer. ". Ce n'était pas un message d'adieu. Pas un message qu'on mettait sur les tombes. Mais ils ne savaient pas. Ils ne savaient pas que Charles Dickens était l'auteur favori de son père. Et, de quel droit de se permettaient-ils de seulement juger cette phrase ? Il y avait plus de vérités sur son père en ces treize mots que dans tous leurs discours réunis. Il était son fils, après tout. La chair de sa chair, le sang de son sang. Né de sa propre main, élevé de son amour. Il était celui qu'il le connaissait le plus.
Il était celui qui souffrait sans aucun doute le plus de son départ.
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Le décès brutal de son père avait ébranlé le monde d'Ambroise. Ses croyances, son mode de vie. Lui-même n'était plus celui qu'il était. Une intelligence froide et un sarcasme omniprésent étaient devenus ses nouveaux meilleurs amis. Calculateur, calme, réfléchi. Froid ? Méchant ? Agressif ? Certainement pas. C'étaient des adjectifs qu'il ne pouvait toujours pas coller sur sa silouhette. Mais il n'avait plus rien à quoi se raccrocher. La notion de famille lui faisait peur. Le souvenir de son père était encore trop présent pour qu'il puisse penser à profiter de la vie. Alors, c'est sans surprise que ses études devinrent les fondations de son existence. Jour et nuit, il travaillait, révisait. Il prenait toutes les options qu'il avait le droit de choisir. Il s'inscrivait dans tous les cours optionnels qu'il pouvait trouver. Latin. Grec ancien. Troisième langue vivante. Maths fortes. Lettres fortes. Arts audio-visuels. Anglais européen. Il était considéré comme un des élèves les plus brillants de son lycée, mais cela n'était pas réellement le résultat d'une intelligence avancée. Le travail était seulement l'unique moyen qu'Ambroise connaissait pour se voiler la face, pour fuir la douleur. Il ne voulait pas faire son deuil. C'était trop tôt pour lui.
Bien, il ne fit finalement jamais son deuil, s'enterrant toujours dans le travail, tournant son esprit vers des équations, des proses et des phrases écrites dans un tout autre alphabet que le sien.
La fin d'année de terminale était là. Il avait eu son bac ( filière scientifique ) avait une mention très bien. Et il devait maintenant envoyer son dossier à une université. L'Australie. C'était dans ce pays qu'il voulait aller depuis le début. Il avait une tante qui habitait là-bas, à Gold Coast, et se servit donc de son adresse pour remplir le fichier d'inscription, prétendant habiter avec elle. Mais il ne remplit jamais le fichier d'inscription pour l'école de droit qu'il prévoyait d'intégrer au départ.
Il ne savait pas vraiment pourquoi. Mais le formulaire qu'il envoya était une inscription aux concours. Pour devenir officier de police.
Encore maintenant, il se demande pourquoi, si machinalement, il s'est engagé dans un tout autre chemin que celui qu'on lui avait tracé depuis des années. Mais, au fond, cela faisait longtemps qu'il préparait le terrain pour ce concours. Dès qu'il avait choisi un bac scientifique, surement.
Les classes préparatoires n'existant pas dans les pays anglophones, il fut dans l'obligation de passer les concours avec ses propres moyens. Le plus dur fut la partie sportive. Mais il avait une certaine endurance, et avait demandé à sa mère de lui payer des cours de judo durant ses deux dernières années, ce qui lui faisait de bonnes bases pour les épreuves de combat.
Par le plus grand des miracles, il fut un des quelques sélectionnés. Quelque chose d'incoyable, ouais.
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Quatre ans plus tard, il était encore ici. Il n'avait pas déserté. Il n'était pas retourné dans son beau pays de France. Dans son appartement assez modeste, vivant une existance assez banale. Fraîchement promu officier de police, à l'âge exceptionnellement jeune de vingt-trois ans, il était devenu quelqu'un d'autre. Il n'était plus le petit garçon respirant le bonheur qu'il avait été. Il n'était plus non plus l'adolescent complètement renfermé qu'il était devenu suite à la mort de son père. Il était un homme, disait-il. Il avait trouvé ce qu'il était. Il s'était réconcilié avec lui-même. Il pouvait se tourner vers son passé, sans se sentir nauséeux. Il pouvait se vanter d'être devenu ce qu'il voulait devenir.
Sa vie n'était pas parfaite. Elle n'était pas horrible non plus. Mais au fond, c'était celle dont il avait rêvé depuis longtemps.
Puis il y a eu Marlon.
Marlon, c'était le mec chelou et canon de l'immeuble d'en face. Marlon, c'était celui qui a confondu Ambroise avec un strip-teaseur et qui est venu chez lui pour lui proposer de faire le show à l'enterrement de jeune fille de sa soeur. Marlon, c'était celui qui lui a explosé sa fenêtre avec un revolver, en guise de cadeau de rencontre.
Ouais, Marlon, en résumé, c'était un gros bordel. Un danger ambulant. Mais bon, il avait un cul vraiment pas mal, donc Ambroise s'est dit que ça pouvait toujours être un bon coup.
Mais voilà. En plus d'être capable de provoquer une guerre nucléaire inconsciemment, Marlon était pas mal coincé. Donc ça dura un bout de temps. Et, quand ils aboutirent enfin au but premier d'Ambroise, ce dernier était déjà attaché à ce jeune homme, étrange, certes, mais, n'ayons pas peur de le dire, adorable. Donc ils se revirent. Plusieurs fois.
Et bien entendu, ce qui devait arriver arriva. Un bout de temps après leur première fois ensemble. Marlon fut le premier à faire comprendre à l'autre que ce qu'il ressentait nécessitait plus que du sexe. Et ça faisait assez peur à Ambroise. Donc, il se contentait d'éviter le sujet. Puis, il se sentit prêt, un beau jour. Il ne savait même pas pourquoi. C'était simplement un " Je t'aime ". Une malheureuse formule de trois mots, tellement courante de nos jours. Et pourtant, Marlon lui a roulé une pelle pendant cinq minutes, au moins. Ambroise a réellement pensé qu'il allait mourir asphyxié au bout d'un moment.
Enfin, bref, c'est comme ça qu'ils se sont mis en couple. Au départ, c'était sans grande conviction, de la part d'Ambroise. C'était une histoire comme une autre, vouée à l'échec. C'était bien beau, au début. Ils s'accompagnaient au boulot quand ils commençaient à la même heure ( vu que le musée était sur le chemin du commissariat, c'était pas mal pratique ). Ils faisaient l'amour presque tous les soirs. Et même quand Ambroise repartait en France, partait dans d'autres villes pour faire des stages, ou quand Marlon devait sur un autre continent, il passait tout son temps libre sur Skype ( et il découvrait notamment les joies du sex-skyping ). Puis ils passèrent un nouvel an ensemble. Puis un deuxième. Et un troisième. Les pages se tournaient, naturellement. Les chapitres s'enchaînaient, et le fil qui unissait Marlon et Ambroise se fortifiait au lieu de s'effiler. Et il devenait une partie de sa vie. Quelque chose d'essentiel à son histoire. C'était son Marlon. Son premier amour. Et lorsqu'il s'endormait contre son torse, se laissant bercer par le rythme lent du coeur de son aîné, il aimait penser que Marlon serait le seul.
Et au fond, leur histoire était la seule chose vraie qu'il ait jamais connue.
Mais, encore une fois, c'était trop beau pour durer.
Ca a commencé lorsque Marlon est venu le voir pour lui annoncer qu'on lui proposait un poste à San Francisco. Et, bien entendu, c'était trop beau pour refuser.
Craquement.
Il a tout de même proposé à Ambroise de l'accompagner .. Plus précisément, il l'a supplié. Alors le plus jeune lui a dit qu'il allait y réfléchir, et qu'il lui donnerait sa réponse le lendemain.
Il a passé toute la nuit a pleurer. C'était bizarre. Il n'avait pas pleuré depuis le décès de son père. Mais, même le sommeil lui semblait hors d'atteinte. Alors, de minuit à cinq heures du matin, il lisait, tournait en rond dans son appartement, buvait du café, mangeait du chocolat, se tapait la tête contre les murs, balançait sa télécommande contre le mur. Tout ça en chialant comme une merde, bien entendu. Il avait rarement eu à faire face à un tel dilemme. En réalité, jamais, dans sa vie, il n'avait eu à choisir entre deux de ses piliers. Il savait qu'il ne pourrait pas redevenir policier, une fois en Amérique. Et il était bien conscient que sa relation avec Marlon n'allait pas survivre à tant de distance. Mais il fallait bien qu'il tranche. Et c'est ce qu'il fit.
Quelques semaines après, il était dans l'avion pour les US. Avec Marlon. Un goût amer dans la bouche, bien sûr. Il avait rendu son arme, ainsi que sa plaque quelques jours auparavant. Mais il se disait que ça allait passer. Il était avec son petit-ami. En Australie, il avait commencé des études d'infirmier. Quelque chose qu'il avait eu envie de tenter dans le futur. Donc, il avait allié son métier de policier et les " cours ". Il ne s'était pas imaginé qu'il devrait rebondir sur cette nouvelle profession aussi vite. Heureusement, la première année d'étude qu'il avait terminée en Océanie ne se voyait pas effacée en Amérique. Mais il devrait tout de même trouver un boulot, en attendant. Ca le ferait, tentait-il de se répéter. Il se ferait engager quelque part, pour ne pas se faire entretenir par Marlon. Il continuerait d'étudier pendant un an, et quand il aurait son diplôme de RN, il pourrait se faire engager en tant qu'infirmier en formation dans un hôpital quelconque. Et ça lui conviendrait. Il oublierait son ancien métier, et ils vivraient heureux pour toujours.
Il se rendit vite compte qu'il était un peu trop naïf.
Il postula pour le premier emploi qu'il trouva. Première erreur. Il se dit assez rapidement que se faire engager en tant que serveur dans un bar gay n'était peut-être pas sa meilleure idée. Le seul point positif était que ses horaires étaient confortables.
En revanche, ceux de Marlon l'étaient un peu moins. Il travaillait généralement tôt le matin, et finissait bien plus tard qu'Ambroise.
Et très vite, cela énerva le dernier.
Ca l'énervait de devoir bosser dans un établissement minable, à servir des crasseux qui essayaient de lui toucher subtilement le cul pour " rire " ( Ambroise ne cautionne pas ce genre d'humour. Pas du tout ). Ca l'énervait d'être à chaque fois de corvée de ménage. Ca l'énervait de voir Marlon réussir sa carrière, tandis qu'il avait foutu la sienne en l'air pour lui. Ca l'énervait d'avoir le mal du pays. Tout l'énervait.
Donc il commença à se défouler sur Marlon.
Il a commencé un soir, après une journée bien plus merdique que les autres. Il avait cassé, genre six verres, s'était fait passé un savon par son patron, s'était fait bousculer par un mec avec trois verres de trop dans le nez, et avait fini une heure après la fin de son service, tout ça parce qu'il avait été obligé - une nouvelle fois - de récurer les chiottes de l'établissement. Alors, quand Marlon était rentré, et s'était approché pour l'embrasser, il lui tapa brusquement l'épaule. Bien entendu, il eut droit aux grands yeux de chiots de son petit-ami. Et avant que le plus âgé ait le temps de dire quoique ce soit, Ambroise s'était mis à brailler toutes les injures qui lui passaient par la tête à son égard, avant d'aller s'enfermer dans la salle de bain, et d'y rester toute la soirée.
Et ça ne s'arrangeait pas avec le temps. Ambroise devenait toujours plus odieux. Toujours plus hostile. Toujours plus froid. Toujours plus blasé. Il accusait Marlon. Il l'accusait de lui avoir imposé cette vie qu'il ne pouvait pas supporter. Parce qu'il ne trouvait pas de coupable, et il fallait qu'il ait quelqu'un à blâmer.
Et quand son petit-ami se mit à rentrer de plus en plus tard, ce fut l'étincelle qui mit le feu aux poudres. Le doute de trop dans l'esprit d'Ambroise. Il était sûr et certain que Marlon avait une liaison avec un autre homme. A partir de ce moment là, il se mit à dormir dans la chambre d'amis. Il ne parlait plus à son compagnon. Les rares fois où ils se croisaient, il se contentait de lui passer devant, la tête haute.
Mais, en dépit de tout ça, il l'aimait. Il était fou amoureux de lui. Et ça le faisait souffrir, de voir qu'ils étaient dans une situation si critique. Mais il n'arrivait pas à s'excuser. Malgré tout, Marlon restait Marlon. Et Ambroise mentirait si il disait qu'il n'avait pas songé à une rupture. Il a eu un moment de doute sur leur relation. Il s'est dit que, peut-être, tout irait mieux si il repartait en Australie, et retrouvait son ancienne vie. Mais il n'y arrivait pas. Il ne pouvait pas se dire qu'un autre homme serrerait un jour Marlon dans ses bras. La simple pensée de quelqu'un d'autre, dormant aux côtés du beau brun, l'embrassant, lui faisant l'amour, et le rendant heureux donnait envie de vomir à Ambroise.
Alors il est resté. Et ils sont toujours dans cette même situation, à présent. Des étrangers amoureux. Ils ont toujours ces petites attentions l'un pour l'autre, tout de même. Mais leur ancienne relation manque à Ambroise. Les jours où ils étaient encore électriques. Les jours où tout semblait si facile. Leurs beaux jours.
Et quand il regarde Marlon, ça lui brise le coeur. Mais en même temps, ça lui rappelle pourquoi il est là. Quand il voit cet homme se tenir en face de lui, il se remémore pourquoi il est tombé amoureux de lui, et pourquoi il l'est toujours autant. Et parfois, il voudrait juste poser son revolver, et demander la paix. Parfois, il voudrait juste coller une grande claque dans la gueule de Marlon. Mais au fond, il est fou de lui.
Pour toujours et à jamais.
HORS JEUPseudo dear alone / runjuliet.
Âge tu retiens les nombres à trois chiffres ?
Prénom nastasia ( ajoutez un nom composé de fifou ici ), s'il vous plait.
Où as-tu connu le forum? bazz is famous.
Ton personnage est un personage inventé.
C'est qui ton pokémon préféré? J'PEUX PAS CHOISIR MAGGLE.
mais j'étais trop fan de skitty, delcatty, ponyta, galopa, miaouss, laporeille, lockpin, caninos, évoli.
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Le mot de la fin?