Ces derniers jours demeuraient comme une éternité. Je restais avec cette envie de retrouver Eli pour lui avouer enfin ce que je ressentais. Mais d'un autre côté je préférais attendre encore un peu pour chercher les bons mots. Je n'avais plus envie de gâcher les choses. Je laissais au temps la liberté de me filer sous les doigts, l'affreuse opportunité aussi de ne plus avoir la moindre chance et ainsi de perdre un peu plus Eli. Malgré le risque, c'était nécessaire. Je me mordais les doigts d'être si idiote. En fuyant de cette façon du skate park, je laissais derrière moi bons nombres de regrets que je ne pourrais peut être plus rattraper. C'est pourquoi j'attendais avec impatience le jour de la Saint Valentin pour aller voir Eli. Si j'avais décidé de cette date ce n'était pas non plus par hasard. Il y a un an de ça, nous avions passé la plus belle soirée. Entre la journée passée au skate park, avec lui qui me prenait sur son dos quand je n'arrivais plus à être sérieuse pour apprendre d'autres, figures, l'instant où il était venu chez moi me chercher pour m'emmener au restaurant, ce repas à se fixer yeux dans les yeux, cette promenade à la belle étoile et puis cette nuit à s'aimer un peu plus entre baisers et caresses. Cela faisait de ce jour, un très bon souvenir. Aujourd'hui, nous n'auront pas droit à ce même refrain. Cela dure depuis sept mois. Un quotidien bien différent en son absence. Je l'avais pourtant voulu, par idiotie.

Je suis restée chez moi jusqu'à onze heures, avant de passer au skate park en mode incognito. Pour voir s'il était là. Totalement discrète je suis rapidement partie. A mon retour, toute allongée sur mon lit, je réfléchissais de longue à la façon que j'allais utiliser pour lui annoncer la nouvelle. Est-ce que me présenter comme ça à son appartement était une bonne idée ? Devrais-je plutôt d'abord l'appeler ? Je n'avais pas envie de parler à travers un téléphone. Je désirais le voir, afin de me rendre plus compte de comment il allait réagir. Dans le doute, je me disais que rien n'était gagné malgré son dernier sous-entendu par SMS. Tout restait possible. J'avais toute les cartes en main mais le résultat ne dépendait pas que de moi.

C'est vers vingt et une heure que je me décidais enfin à y aller. J'avais prit mon courage à deux mains, glissant sur ma planche sur les trottoirs. Je croisais des milliers de gens sur leur trente et un, des couples en train de s'embrasser, de s'enlacer, de se chérir. Je me pinçais plusieurs fois la lèvre pendant le chemin. Et mon coeur palpitait plus intensément quand je me retrouvais dans l'ascenseur qui me menait jusqu'à l'appartement de Eli. A travers le grand miroir je me regardais. Vêtue d'un short en jeans, je portais à mes jambes des collants en dentelles noir. Autrement, je portais un pull en laine avec écrit dessus : sea. Rien d'exceptionnel en plus de mes cheveux coiffé à la va vite. La porte en fer s'ouvrait sur un couloir que je n'avais pas emprunté depuis des semaines. La même odeur s'en dégageait. Celle de la moquette, du papier peint. Je restais là, à traîner dans le couloir plusieurs minutes, à faire les quatre cent pas devant sa porte. Mon portable dans les mains, j'avais ouvert un nouvel sms pour lui écrire. Les mots déjà marqués, il ne restait plus qu'à valider l'envoi. Alors, j'inspirais profondément puis mon doigt glissa sur l'écran tactile. Réception effectuée. Et je me retrouvais comme une conne sur son palier, à attendre le déluge. Mon doigt pressa la sonnette. Et mon coeur en alerte, il ne demandait qu'à exploser. Cette envie dévorante de lui sauter dans les bras devenait plus tentatrice. Je ne résisterai vraiment plus longtemps.
La porte d'entrée s'ouvra quelques secondes plus tard. Je regardais d'abord par terre, ce tapis où il était inscrit un motif franchement dégueulasse. Progressivement, je relevais la tête et le voir provoqua en moi une très forte émotion. Je me pinçais la lèvre inférieure en me noyant dans ses yeux. Un pas en avant, un palier dépassé et mon corps se pressa contre le sien. Non je ne voulais plus perdre mon temps. Hissée sur la pointe de mes pieds je m'accrochais à son cou pour l'embrasser. Pouvait-il sentir la façon que mon coeur avait de battre ? Percevait-il l'amour qui se dégageait de mes sens tout entier ? La chaleur de mon toucher, les étincelles de mes yeux, le goût de mes lèvres. Mes mains glissaient dans son dos pour finir dans ses cheveux bruns. Je creusais mon dos pour me sentir plus proche de lui, le posséder tout entier un peu plus qu'entre mes mains ou contre mes lèvres. Je ne voulais plus le lâcher. Je libérais un peu ses lèvres pour murmurer son prénom comme un pardon.

Eli n'est pas un grand fan de la Saint Valentin. Il a un petit côté romantique pas toujours assumé, c'est vrai, mais se sentir obligé de l'être un jour en particulier dans l'année, ça ne le botte pas le moins du monde. Le 14 février était donc qu'une simple date, pendant laquelle il allait boire et déconner avec ses potes. Rien de bien différent de l'ordinaire. L'an dernier a changé son point de vue cependant. L'an dernier il y avait Ivy dans sa vie. Ivy, elle lui a fait aimer cette journée. Ivy, elle pourrait lui faire aimer n'importe quoi. Ainsi, ce matin au réveil, la Saint Valentin eut sur lui le même effet que sur n'importe quel célibataire qui n'a pas oublié son ex, ce matin il n'avait qu'une envie : rester au lit et laisser passer cette journée. Mais le jeune Cohen n'est pas du genre à se mettre en position du fœtus et pleurer comme un con. Non. Alors il s'est levé et est parti au travail. C'était bien de bosser, ça lui permettait de penser à autre chose qu'à Ivy. Il a, bien sûr, dû tatouer un paquet de jeunes tourtereaux voulant se prouver leur amour mutuel par des tatouages qu'ils regretteront sûrement un jour, notamment les prénoms l'un de l'autre. Eli et les autres membres de l'équipe essayaient toujours de dissuader les clients de se faire ce genre de modèles mais ils y arrivaient rarement. Tant pis. Au pire, les malheureux pourront revenir et ils tenteront de cacher le prénom avec un autre motif, ils l'avaient fait plus d'une fois au salon.

La bonne ambiance qui a régné toute la journée lui a redonné le sourire. Sa dernière cliente, une habituée, l'a fait rire et il a même un peu oublié Ivy. Un peu. Ana vient souvent, Eli lui a tatoué tout son bras droit, ça lui va bien. C'est une femme simple, qui n'en fait pas trop. Alors quand elle lui proposa de partager un joint, il ne put refuser. Il ferma le salon aux alentours de 19h30 et ils allumèrent ce foutu joint. Le problème, c'est que la rue est bondée de couples. Au début ça les fait marrer, ils imaginent les histoires des différentes personnes qu'ils rencontrent : s'ils ont des amants, s'ils sont vraiment heureux ensemble, et autres aventures plus délurées. Mais quand ils tombent sur une sublime blonde parfaitement vêtue, la bonne humeur d'Eli disparaît. Merde, voilà qu'Ivy s'invite à nouveau dans sa tête. Ca ne dure pas, Ana le ramène à la réalité et la beuh l'aide un peu. Voulant échapper à cette atmosphère trop romantique pour eux, il se retrouve chez le jeune homme. Sans qu'il ne s'en aperçoive, les voilà nus dans son lit. Après tout, c'est une bonne distraction. Elle est drôle et sans complications, il le sait : demain matin, au plus tard, elle sera partie. Il ne voit pas où est le mal finalement.

Ils parlent à présent à nouveau, allongés sur le lit, elle blottie contre lui. Son téléphone vibre sur le bar mais il ne l'entend pas puis on sonne à la porte. Ce doit être la pizza qu'ils ont commandée. Eli se lève d'un bond, saute dans un caleçon et enfile un T-shirt en vitesse. Les vêtements d'Ana jonchent le sol. Il ouvre et ce n'est pas un livreur qui se trouve en face de lui mais Ivy. Il n'a le temps d'ouvrir la bouche pour dire quoique ce soit ou de comprendre ce qu'il se passe qu'elle l'embrasse. Ce baiser il l'attend depuis si longtemps. Il oublie un instant qu'il n'est pas seul chez lui. Ivy est là et rien d'autre n'importe, jamais personne n'a eu autant d'importance à ses yeux si ce n'est sa famille. Ses lèvres sur les siennes, son corps contre son corps, il voudrait que le temps s'arrête. Il enlace sa frêle carrure, dépose ses deux mains au creux de ses reins, il veut la porter et l'amener à l'intérieur et ne jamais ressortir. Son nom, elle murmure son nom. Il dépose une main sur sa nuque pour l'embrasser à nouveau. Les sept derniers mois sont oubliés, elle est là, elle est à lui. « Bon tu l'amènes cette piz... za » Merde c'était inévitable. Le jeune Cohen se retourne vers Ana un bref instant avant de reposer ses yeux sur Ivy. La surprise et la déception se lisent sur le visage de la sublime Thornton. Le temps est en suspens. Personne ne bouge, personne ne parle. Chacun essaie de comprendre la situation. « Ivy... » souffle-t-il. Il ne sait pas quoi ajouter. Ce n'est pas ce que tu crois. Non, trop cliché et c'est exactement ce qu'elle croit. Il n'a pas envie de se justifier, il ne peut pas se justifier. Rien ne peut bien se passer entre eux apparemment. Pas même leurs retrouvailles... Eli, muet, tient toujours la main d'Ivy comme pour l'empêcher de fuir, encore. Reste.

A cet instant, plus rien ne compte, si ce n'est de retrouver Eli. Ivy est aux anges. Elle n'aurait jamais pensé être aussi heureuse et pourtant, elle avait tout bonnement envie d'exprimer sa joie. Pour commencer, ce fût à travers ce baiser, en guise de pardon aussi - pour s'excuser les nombreux écarts de conduite. Bien sûr, ce ne sera pas suffisant. Ivy s'accroche à ses lèvres pour se convaincre un peu plus de l'importance de ses sentiments et de lui prouver la place qu'il peut tenir dans son coeur. Quand Ivy sent les mains de Eli sur sa taille, elle ne peut s'empêcher de l'enlacer plus étroitement. Ses doigts glissent dans sa nuque et ses ongles cajolent sa peau. Elle sourit doucement contre la douceur de ses lèvres. Eli et Ivy sont deux amants qui se retrouvent, rien ni personne ne pourra changer cela. Ivy a conscience du manque qui les a torturé jusqu'à ce jour : être loin de lui, se permettre une telle épreuve, lui infliger sa mauvaise humeur simplement pour lui cacher la vérité. Et surtout, se prendre la tête aussi inutilement. Elle n'est pas facile à vivre tous les jours, certes. Alors, quand elle perçoit dans sa façon de la tenir contre lui qu'il lui a manqué, Ivy est d'autant plus rassurée. Eli la garde jalousement dans ses bras, avec cette envie qui le démange de l'emporter avec soi. C'est pourquoi Ivy ne veut plus lui faire de mal et profiter pleinement de ce moment ; elle lui mord à présent la lèvre inférieure et laisse ses mains posées contre son torse.
Et soudain, le paradis s'effondre. Par une maudite voix, par un étrange sentiment. L'euphorie s'en va pour laisser place à quelque chose de moins agréable : la peine, la déception et la colère. Elle reste bouche bée, fixe cette fille qui se présente là, en sous-vêtement et sur ses épaules, une chemise de Eli. Non mais c'est quoi cette blague ? Son coeur se serre et son ventre se noue. Aussi, un malaise la ronge. Elle en maltraite sa langue et reste étonnement silencieuse. En réalité, Ivy est incapable de sortir un seul mot. Elle se contente simplement de serrer très fort la main de Eli. Un peu trop d'ailleurs. Ivy n'allait pas partir. Ce n'était pas à elle de le faire et bien qu'elle avait envie de crier sur cette fille, Ivy préféra l'ignorer. Pour ne plus la voir, elle se blottit contre Eli et sa joue posée contre son épaule, elle ferma les yeux pour se calmer. Dans un murmure elle lui demanda de la faire partir, simplement. Ivy agrippait à présent le tee shirt de Eli. Quelques instants avant de s'écarter et de se poster devant la fenêtre. Le but n'était pas de regarder la ville mais plutôt de faire abstraction. Boudeuse, elle croisait les bras sur sa poitrine. Ivy tâchait d'oublier la voix féminine qui résonnait dans l'appartement. Il faut dire que Ivy se surprenait elle-même car si la fille traînait, pourtant elle restait à sa fenêtre. D'ordinaire, cela aurait fait un moment qu'elle l'aurait viré ou alors qu'elle serait partie. Ivy n'avait jamais supporté de voir d'autres filles tourner autour de Eli alors imaginer qu'ils aient put coucher récemment ensemble la rendait totalement folle. Comment faisait-elle pour ne pas péter un câble ?

Quand la porte d'entrée se referma, alors Ivy sentait la pression redescendre. Elle laissa échapper un long soupir mais ne se retourna pas. Ivy fini par le faire. Et dans ses yeux, on pouvait lire l'émotion qui l'habitait. Elle ne pouvait s'empêcher alors d'envoyer son pied dans l'air comme signe de mécontentement en plus de ses sourcils tirés vers le bas.

Elle fini par briser la glace.
- J'ai…j'ai rien à dire sur le fait d'avoir vu cette fille mais oui…ça m'emmerde qu'elle ait put couché avec toi.
Oui, Eli était à elle et à personne d'autre.

Le temps s'arrête. Ce silence lui paraît interminable. Il ne quitte pas Ivy des yeux, mais il sait qu'Ana est toujours derrière lui, attendant qu'il agisse, attendant une explication elle aussi. La jeune Thornton lui sert la main un peu plus fort, il ne sait pas ce que ça veut dire mais au moins elle est toujours là. Puis, sans qu'il ne s'y attende, elle se réfugie dans ses bras. Surpris, Eli se demande si tout ceci est réel ou si la jalousie de la jeune femme va éclater sous peu. Délicatement mais maladroitement il dépose sa main libre sur la tête d'Ivy. Ses cheveux sont si doux et elle sent si bon. Ca lui fait tellement de bien de l'avoir si près de lui. Elle parle enfin. Elle veut qu'Ana parte. Elle n'ajoute rien et va se poster près de la fenêtre. Il sourit faiblement avant de se tourner vers l'autre demoiselle. Ca ne va pas être simple. Bien qu'il soit heureux de retrouver celle qui lui a volé son cœur, il ne se sent pas vraiment à l'aise à l'idée de jeter celle qui l'a diverti toute la journée. La cool et détendue Ana a perdu de sa sérénité. Il la laisse parler, après tout, il mérite bien les quelques insultes qu'elle lui crache au visage. Gêné, il passe un main dans ses cheveux avant de lui expliquer que non, ce n'est pas sa copine, mais que l'inconnue qui vient d'entrer est importante pour lui. Ses excuses sont lamentables mais c'est tout ce qu'il a à offrir.
Elle prend son temps pour se rhabiller, elle regarde Eli lorsqu'elle enlève sa chemise d'un air de défi. Il détourne légèrement la tête, guette Ivy qui est toujours postée devant la fenêtre. La vue n'est pas très belle, il aurait voulu une maison donnant sur la plage, il aurait voulu pouvoir savoir si les vagues étaient belles d'un seul coup d’œil. Mais ça n'arrivera pas. A la place, il peut d'un seul coup d'oeil savoir ce que les voisins de l'immeuble d'en face regarde à la télévision. Palpitant. Ana est enfin prête. Elle parle toujours. Il n'écoute plus. Il veut Ivy. Il la veut, seule. Les voilà enfin devant la porte ouverte. « pauvre con. » lâche-t-elle avant de disparaître. Pour toujours sans doute.

Le jeune Cohen ferme la porte derrière elle. Il reste à deux pas d'Ivy, attendant patiemment qu'elle se retourne. Lorsqu'elle lui fait enfin face, il peut lire sa colère sur son enfantin visage. Il n'en revient toujours pas qu'elle soit là. Après sept mois, après leurs différents conflits, après leur brutale rencontre au skate park il y a quelques semaines. Il pensait l'avoir vraiment perdue. « J'ai…j'ai rien à dire sur le fait d'avoir vu cette fille mais oui…ça m'emmerde qu'elle ait put couché avec toi. » Il comprend parfaitement ce qu'elle ressent. Après tout, il l'a vu avec James plus d'une fois. Il n'a pas envie de parler de lui. Il n'a pas envie de s'excuser non plus. Ca ne rimerait à rien. Il n'a rien fait de mal. Alors, il s'approche. Doucement. Il lui laisse le temps de le repousser si elle le souhaite. Il ne veut rien brusquer. Ils sont à présent tout près, bien que leurs corps ne se touchent pas encore. Eli dépose une main sur la joue d'Ivy, la caresse brièvement avant de lui remonter le menton pour qu'elle le regarde. « Je suis content que tu sois là » souffle-t-il avant de placer ses lèvres sur les siennes. Avec un peu plus d'autorité il bloque le corps de la sublime jeune femme entre le sien et la fenêtre. Il ne la laissera plus s'en aller, non.
La sonnette retentit à nouveau. Cette fois, il en est certain, il s'agit du livreur de pizza. Ce dernier lui donne d'ailleurs raison en se manifestant. « T'as faim ou je le laisse partir ? » chuchote Eli avec un léger sourire au coin des lèvres.

Cette fille traîne beaucoup trop aux yeux de Ivy mais pourtant elle prend sur elle et ne dit absolument rien. C'est remarquable de sa part. Faut croire que Ivy est prête à tout pour pouvoir récupérer celui qu'elle aime. Entendre la voix de cette fille l'agace. Ivy reste les bras croisés, tendue devant cette fenêtre où son regard ne regarde pas réellement au travers. Elle fini par les laisser seule. Ivy entend son insulte quand ils se retrouvent sur le palier. Eli ne commente pas son injure - et c'est tant mieux. Il se contente de refermer la porte d'entrée. Alors, quand Ivy l'entend revenir, elle attend quelques instants avant de se retourner, d'annoncer ce qu'elle a à dire et d'attendre sa réaction. Ivy est loin d'être la fille la plus patiente du monde. Elle se montre souvent trop capricieuse, désireuse. Ce qui lui vaut parfois d'être agaçante. Cependant, elle est bien décidée à faire des efforts - maintenant et puis plus tard, s'il veut bien lui accorder une chance de se racheter. Ivy ne sait pas vraiment comment lui expliquer, quels mots employer pour lui avouer son affection. Elle ne lui a jamais réellement révélé ses sentiments et si aujourd'hui elle se sent prête, pourtant - ça se bouscule dans sa tête. Il lui est impossible d'aligner des mots justes. Ils semblent bien moins intenses que ce qu'elle peut ressentir. Comment décrire après tout ? Ivy, qui a plus d'aise avec les gestes, sourit. Elle se pince la lèvre inférieure en le regardant approcher. Il a l'air quelque peu hésitant, ou devrons nous dire, méfiant. Ivy ne lui en veut pas, c'est compréhensible. Il ne sait jamais à quoi s'attendre avec elle. Ivy espère qu'à travers son regard il comprenne qu'elle est là pour lui. Quand Eli caresse sa joue, elle sent son coeur battre encore plus fort en plus du frémissement qui lui secoue le corps tout entier. Elle voudrait s'accrocher à son cou mais pour l'instant, Ivy veut le laisser respirer, lui donner le temps de dire ce qu'il a sur le coeur. Ivy reste chamboulée du regard qui lui adresse après avoir relevé son visage. La tendresse avec laquelle il opère la touche sincèrement et quand il l'embrasse enfin, elle sourit une nouvelle de plus contre ses lèvres. Sa douceur, son parfum, le sentir tout contre elle lui a réellement manqué. Elle ne s'est jamais sentie aussi bien depuis longtemps et même si cela ne veut pas forcément dire qu'ils recommencent, Ivy compte bien arriver à stade là. Il est content de la voir, elle est heureuse d'être présente aussi. Dès cet instant, Ivy oublie tout. Elle se laisse emporter contre la fenêtre en nouant ses bras autour de son cou. Elle s'approprie ses lèvres et les dévore avec gourmandise. Ivy est tout bonnement comblée. Comment a t-elle put se passer de lui ? Comment a t-elle put se laisser toucher par James alors que rien n'a jamais eu de sens entre eux ? Qu'importe. Ivy n'est pas en mesure de penser. Bien trop subjuguée, bien trop douce posée là dans le creux de ses bras. Bien trop occupée. La façon qu'il a de la tenir prisonnière la ravie et elle le fait comprendre par ses mains qui caressent son torse; par la façon qu'elle a de l'éteindre. Ivy épouse son corps comme elle l'embrasse avec adoration. Ivy se rend désirable car ça lui manque de se sentir possédée par Eli. Ivy attrape ses mains et les conduit jusqu'à ses hanches où elle aime les sentir depuis toujours. Elle le taquine en mordant sa lèvre inférieure tandis que l'on sonne. Dans sa tête, elle espère que ce ne soit pas l'autre qui revient mais les mots de Eli la rassure. Il chuchote. Ivy sourit en coin en restant toute proche.
- J'ai déjà mangé mais je comprendrais que tu es faim.
Ivy ne peut s'empêcher de laisser sous entendre sa réelle intention. Elle accompagne ses pensées en glissant à présent ses doigts à la bordure de son tee-shirt. Ivy sent la chaleur de sa peau sur sa paume froide. Cependant, elle fini par s'écarter pour lui laisser la liberté de chercher sa pizza. Ivy se hisse jusqu'à sa joue où elle dépose un tendre bisou. Alors, tout en retirant sa veste elle se dirige vers le canapé. Sur sa lancée, elle enlève ses converses qui restent là, jetées sur le tapis avant de s'installer confortablement en attendant son retour.