(ty) then we should all burn together.

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ty & sandro
if this is to end in fire then we should all burn together

Parfois j'en arrivais presque à oublier que seuls cent cinquante petits kilomètres séparaient la ville où j'avais grandi de celle où je vivais désormais. A peine deux heures de trajet, en roulant bien, et pourtant parfois j'avais la sensation que ces deux villes étaient à des années lumières, à l'image de ce que j'appelais mes deux vies, et qui ne s'entrecroisaient que très rarement. Je n'avais plus grand-chose à Costa Mesa, si ce n'était des souvenirs ... J'avais encore cette petite maison sur Traverse Drive. Celle que m'avait légué ma grand-mère, avec tous les souvenirs qu'elle contenait, et que mon père continuait d'habiter durant les rares périodes où il était au pays et non pas sur je ne sais quel porte-avion, ou dans je ne sais quel pays, à faire je ne sais quoi de trop classé défense pour que je sois de toute manière en droit de le savoir. C'était bien simple, je ne savais jamais où était mon père ... Et je te mentirai, si je te disais qu'à chaque coup de téléphone d'un numéro m'étant inconnu, ou à chaque fois que la sonnette retentissait au loft sans que nous n'attendions personne, j'avais ce léger pincement au cœur, comme si je craignais de devoir me préparer au pire. A ce Marines à l'air désolé qui m'annoncerait que mon père ne rentrerait plus. C'était bien ce que j'avais cru vivre lorsque mon téléphone avait sonné deux jours plus tôt, je crois que Jax m'avait vu changer de couleur quand j'avais décroché et entendu la voix du Commander McCarthy ... Mais si la faucheuse avait frappé cette fois-ci, il ne s'agissait pas de mon père. Seulement de l'un de ses amis, un de ces Marines que j'avais regardé avec un mélange d'admiration et de timidité à chaque fois que mon père m'emmenait avec lui ... Alors quand McCarthy m'avait demandé si je comptais venir aux funérailles, je n'avais pas hésité. J'avais appelé la caserne pour prévenir que je serais absent quarante-huit heures, balancés quelques affaires de rechange dans un sac à dos et j'avais pris la route. Rien n'avait changé, chez "moi". C'était le propre de ce genre de banlieues supposément tranquilles, à chaque fois qu'on y revenait c'était comme si rien n'avait bougé, comme si le temps n'avait pas d'effet sur les jardins bien alignés de Traverse Drive, sur l'aire de jeu du parc ... Même dans la maison. Du moins extérieurement. Le jardinier engagé pour tondre la pelouse chaque semaine faisait indéniablement son boulot, mais à l'intérieur la poussière s'installait, et l'odeur de renfermé s'incrustait ... Si bien que je ne m'étais pas attardé. La vérité c'est que cette maison, vidée de l'une des personnes les plus importantes à mes yeux, me faisait l'effet d'une coquille vide, l'amertume en prime. Comme à mon habitude lorsque je rentrais à Costa Mesa j'avais passé la soirée et la nuit chez Britta ... Que voulais-tu que je te dise, je n'étais moi-même pas foutu de définir ce que nous étions. Pas des amis, parce qu'on ne restait pas des mois sans donner de nouvelles à ses amis pour débarquer une fois de temps à autre sur leur paillasson.

Pas une aventure, parce qu'à une aventure on se contentait souvent de faire l'amour en limitant la case discussion. Peu importe ce que nous étions, au fond, mais une fois encore lorsque j'avais enfilé mon uniforme avant de quitter son appartement, elle ne m'avait pas demandé quand je reviendrais, ou même si je reviendrais ... elle savait bien que je n'avais pas de réponse à cette question, et si tu veux mon avis la réponse elle s'en fichait bien. Cet uniforme que j'avais enfilé chez elle, juste avant de partir pour les funérailles, je le portais toujours maintenant que je roulais à nouveau en direction de San Diego. Ouvrant la vitre de ma fenêtre pour s'y laisser engouffrer l'air j'avais posé ma casquette et mes gants, blancs, sur le siège passager et monté le volume de la radio à fond, comme pour essayer de me débarrasser au plus vite de ce sentiment de mélancolie qui m'oppressait. Il ne s'agissait pas de mon uniforme de travail, tu t'en doutes, mais de cet uniforme d’apparat que l'on réservait aux cérémonies officielles ... Celui que certains, dont moi, redoutaient parce que si certains l'utilisaient à leur mariage, c'était plus souvent qu'autre chose celui que l'on portait aux funérailles de ses collègues - ou des collègues de mon paternel également, dans mon cas - ou lorsque l'on se retrouvait soi-même au fond d'un cercueil. Et finalement sans même m'en rendre compte j'avais roulé jusqu'à la caserne, par réflexe ... Parce qu'il n'y avait pas d'endroit en ville qui me soit plus familier que celui-ci, au fond. Tirant machinalement sur ma cravate et attrapant casquette et gants je m'étais garé le long du trottoir et j'avais traversé la caserne directement jusqu'aux vestiaires ... Où j'avais réalisé que je n'avais plus d'affaires de rechange en stock. Soupirant, j'avais donc simplement laissé les gants et la casquette, et après avoir adressé un « Chef. » au chef de caserne que je venais de croiser dans un couloir, j'étais ressorti dans la cour. Me posant contre un des camions, remarquant par la même occasion qu'il n'en manquait pas un seul et que l'après-midi semblait donc calme, j'avais sortit un cigare et mon zippo d'une de mes poches intérieures, au moment où relevant la tête j'avais remarqué Ty marchant dans ma direction. Allumant mon cigare sans le quitter des yeux, j'avais attendu qu'il arrive à à ma hauteur « Cigare ? » J'avais tout de même proposé, au cas-où. Je savais bien qu'il ne fumait pas, mais à vrai dire je ne me considérais moi-même pas comme un fumeur ... Juste un cigare, de temps à autre. Il allait souvent de paire avec la mélancolie, à vrai dire. « T'es encore là, tu devais pas travailler ce matin ? » avais-je en tout cas fini par lui demander, évitant donc d'ores et déjà toute question qui viserait à demander ce que je faisais là, alors que je ne reprenais le boulot que le lendemain matin. Je ne savais moi-même pas ce que je faisais là, de toute façon, alors j'aurais eu du mal à répondre.

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Ty était assez fatigué en ce moment. Entre les gardes à la caserne, aller chercher Norah à l'école, croiser Alex en rentrant chez lui, il ne savait plus où donner de la tête. Toutes ces choses banales l'épuisaient et ça en devenait lassant de devoir toujours faire la même chose. Aussi, il devait faire les courses, acheter de nouveaux vêtements à Norah qui grandissait à vue d'oeil, et c'était de plus en plus stressant, surtout qu'il n'avait plus une minute à lui pour se reposer. Ty était perdu ces temps ci, et la fatigue des jours passés se voyait sur son visage pâle. C'est vrai qu'il était difficile de concilier son travail de pompier et également sa vie de père de famille. Car il avait beau avoir un enfant, Ty n'avait pas plus d'avantages que les autres pompiers de la caserne. Il vivait comme tout le monde et même si parfois ça ne l'arrangeait pas ou ça ne lui plaisait pas, il n'avait pas vraiment le choix. Après tout, il avait choisi de devenir père alors bon, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui, même si bon, il n'avait pas vraiment prévu de devoir élevé la gamine seul. Il ne fallait pas croire, élever des enfants n'était pas une partie de plaisir, c'était difficile à gérer et vu que Noélia avait lâchement fuit, il s'était retrouvé -pour ainsi dire- comme un con à devoir gérer un bébé, mais désormais la demoiselle avait bien grandi, et du haut de ses quatre ans, elle comprenait un peu mieux les choses.

Des papiers à récupérer, il avait pris sa voiture et s'était rendu à la caserne avec Norah. Elle avait tellement envie de voir les pompiers que, plutôt que de la faire garder, Ty l'avait emmener avec lui afin qu'elle soit de bonne humeur, et avec un peu de chance, elle s'amuserait tellement que ce soir elle serait tellement épuisée qu'il pourrait la mettre au lit assez tôt. Ça paraissait méchant mais sous ses airs angéliques, Norah était une gamine très speed et du coup, Ty n'arrivait pas toujours à suivre, surtout qu'elle ne s'arrêtait jamais de parler, un vrai moulin à paroles. Il arriva à la caserne et se gara donc puis il entra dans le bâtiment avec Norah qui se rendit directement dans la salle de repos des pompiers pour dire bonjour à qui voulait d'elle, soit tout le monde. Il fit un sourire et s'en alla dans le bureau de son chef pour y récupérer des papiers peu importants -mais soit dit en passant, ça lui donnait l'occasion de sortir- et ressortir aussitôt du bureau après avoir saluer son chef. Ty regarda Norah s'amuser et décida d'aller prendre l'air pendant qu'elle racontait sa vie aux hommes de la caserne. Soudainement, il remarqua qu'il n'était pas le seul à avoir eu envie de prendre l'air. Sandro, un collègue et qui plus est le meilleur ami qu'il avait depuis quelques années, se trouvait là, contre un camion, prêt à allumer un cigare. Il lui fit un sourire en entendant sa proposition et hocha la tête négativement. "Non, merci." Lâcha-t-il simplement. Il ne fumait pas et n'aimait pas du tout le goût que cela avait, ce n'était pas pour lui. Enfin bon, Sandro ne fumait pas non plus mais il aimait se prendre un cigare de temps en temps pour se détendre en général. "J'avais des papiers à récupérer figures toi !" Dit-il, avec un petit sourire, haussant les épaules. Mais ce qu'il se demandait, c'est ce que lui faisait là, qui plus est, avec cette tenue. Avait-il loupé quelque chose ? Il n'en savait rien, mais il fallait qu'il lui demande, pour être sur d'avoir une vraie réponse. "Je me demande bien ce que toi tu fais là !" Lança-t-il avec un air interrogateur. Ce n'était pas le carnaval alors il n'avait pas de raisons d'être habillé comme ça, et puis bon, il n'avait pas entendu parler d'une cérémonie, alors il voulait savoir le pourquoi du comment, surtout que les deux étaient de bons amis donc Sandro pouvait compter sur Ty pour sa discrétion.

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ty & sandro
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Pour rien au monde je ne quitterais San Diego pour retourner vivre à Costa Mesa, ou même ailleurs. Mais surtout pas à Costa Mesa. Et qu'on soit bien clair je ne reniais pas les années que j'y avais passé, je repensais même à mes vingt-deux premières années avec nostalgie bien plus qu'avec rancœur, car au fond j'avais été heureux. Malgré mes relations tendues avec ce père qu'on ne voyait que rarement. Malgré la troisième roue du carrosse qui s'invitait souvent chez nous au fil des années, nom de code Alzheimer. Malgré cette impression d'étouffer dans une banlieue proprette où chaque adolescent qui s'y éternisait avait la sensation de mourir d'ennui, et rêvait de se rapprocher au moins de Los Angeles, si ce n'était d'ailleurs ... Los Angeles ça faisait surtout rêver ceux qui n'habitaient pas à proximité en fin de compte. Mais chez moi c'était ici maintenant, c'était dans cette ville, c'était avec ces gens qui remplissaient de manière plus ou moins sérieuse et plus ou moins permanente ma vie, et c'était dans cette caserne peut-être encore plus qu'ailleurs. Jamais adolescent je n'avais réussi à comprendre le raisonnement de mon père lorsqu'il parlait de la Marine comme de sa seconde famille, et je me rappelais même aussi clairement que de l'eau de roche de cette dispute où je lui avais reproché de ne pas réaliser que sa famille c'était nous, c'était moi, c'était ma grand-mère, sa propre mère, c'était sa chair et son sang, avant tout. Aujourd'hui je comprenais mieux sa façon de penser, principalement parce que je m'étais mis à penser de façon similaire concernant le corps des pompiers ... Et je m'en voulais, au fond, d'avoir eu des mots si tranchants envers lui. Mais je te rassure, des raisons de blâmer mon géniteur j'en avais encore des tas. Reste que pour l'heure j'étais revenu en ville avec cette sensation bizarre et je n'avais pas trouvé de meilleur moyen que celui-ci, venir me réfugier dans l'endroit le plus sûr et le plus rassurant que je connaisse. C'était pathétique, parce que c'était mon lieu de travail et que j'allais finir comme tous ces gars qui n'avaient que leur boulot dans leur vie et plus rien pour combler leurs vieux jours ensuite ? Peut-être. J'étais encore bien trop jeune pour penser à mes vieux jours je t'avoue, alors on en reparlerai le moment venu. D'ailleurs, je n'étais visiblement pas le seul à passer mon temps libre au boulot, à en juger par la silhouette familière qui n'avait pas tardé à me rejoindre et à qui j'avais proposé par habitude un cigare sans être le moins du monde étonné par le « Non, merci. » qu'il avait naturellement répondu. C'était plutôt histoire de proposer, de toute façon ... C'était pas moi qui allait le forcer à fumer, lui ou qui que ce soit d'autre d'ailleurs. Tu sais comme ça m'agaçait déjà assez qu'on essaye de me forcer la main pour me faire commander une bière quand j'étais le seul à ne pas boire d'alcool en soirée. Alors que chacun ses choix, on est d'accord ?

Bref, par curiosité j'avais en tout cas demandé à Ty ce qu'il faisait là un jour de congé, jour qu'il était supposé passer avec Norah si mes souvenirs ne me faisaient pas défaut. « J'avais des papiers à récupérer figures toi ! » Passage rapide, donc. Si ça se trouve ma filleule unique et préférée (surtout préférée, hein) gambadait quelque part dans la caserne et je n'étais simplement pas tombée dessus en ressortant ... J'avais évité volontairement la salle de repos, je t'avoue, pour je ne savais trop quelle raison à vrai dire, sans doute le fait de devoir expliquer ce que je faisais ici alors que j'étais supposé être absent jusqu'au lendemain, et ce que je foutais dans cette tenue ... Ouais, j'étais venu là par réflexe, mais ça ne voulait pas dire que j'avais réfléchi de manière intelligente, tu vois. « T'es venu sans Norah ? » avais-je en tout cas fini par demander histoire d'être fixé à ce sujet, et prenant le parti de garder la conversation sur Ty et non sur moi, parce que c'était ce que je faisais de mieux, éviter l'éléphant dans la pièce. Sur le parking. Bref, de toute façon ce n'était pas comme si je me cachais, non plus, et puis c'était Ty, c'était pas comme si je me retrouvais à faire la conversation avec le dernier des candidats arrivés. « Je me demande bien ce que toi tu fais là ! » D'accord, j'aurais probablement du la voir venir, celle-ci. Et je t'assure que je cherchais une réponse intelligente à fournir, mais puisqu'elle tardait à venir et que je n'aimais pas être à cours de répondant j'avais simplement répondu en haussant les épaules avec l'air de celui qui ne comprenait pas le sens de la question « Je fume un cigare. Cubain, forcément, tu sais que j'aime faire les choses dans les règles. » Très mature, je sais, et preuve que je le faisais marcher un sourire légèrement narquois s'était étiré sur mon visage. Mais certes, j'avais conscience que ce n'était pas réellement le sens de sa question. « J'sais pas, je conduisais, j'avais la tête ailleurs (inutile de me rappeler que ouais, j'aurais sans doute eu l'air malin si j'avais eu un accident parce que j'avais "la tête ailleurs" hm) et j'ai atterri là. Faut croire que je peux même plus me passer de vous pendant quarante-huit heures. » Ou alors j'avais trop le bourdon pour être ailleurs, parce que j'espérais que le simple fait d'être ici ferait disparaitre cette affreuse sensation qui me ressemblait tellement peu. Mais tu sais que tu allais attendre longtemps si tu espérais me voir avouer ce genre de trucs à voix haute ... Même à Ty.

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Ty était véritablement fatigué et honnêtement, en ce jour il n'avait pas particulièrement envie d'aller à la caserne, mais comme il avait Norah avec lui, qu'elle n'était pas avec sa baby-sitter, il en profitait pour la rendre heureuse, contente de passer une journée avec son père. Elle voulait absolument aller à la caserne, elle avait envie de s'amuser et comme la plupart des pompiers l'adorait, elle était l'enfant la plus heureuse du monde. C'était assez difficile pour lui, surtout que ces temps-ci, tout n'allait pas vraiment bien, il était déprimé mais bon, il gardait toujours ce sourire sur son visage pour bien montrer que tout allait bien au monde entier, il n'avait envie de parler à personne de sa fatigue passagère, de ses problèmes à gérer Norah qui grandissait à une vitesse alarmante, tellement alarmante, il avait l'impression de rater des moments importants de sa vie alors que la petite restait telle qu'elle était. En récupérant ses papiers, il se demanda bien ce que faisait Sandro, son meilleur ami, assis là bas alors qu'il n'était pas en service lui aujourd'hui, tout comme Ty en fait. La plupart du temps, ils faisaient leur garde ensemble, sauf exception, et c'est pour cette raison qu'ils étaient si proches, comme des frères car avec le temps, ils avaient eu le temps d'apprendre à se connaitre. En rencontrant Sandro, Ty avait tout de suite senti que le courant passait bien, qu'il allait l'apprécier, et le temps avait passé rapidement, ils étaient des frères, du moins Ty le voyait comme ça. Preuve en est que lorsque Norah naquit, il choisit de donner la responsabilité de parrain à son meilleur ami, car lui seul pouvait avoir ce rôle si important aux yeux de Ty.

Ty refusa donc le cigare que son ami lui proposait. Certes, ça n'allait pas le tuer, mais il n'avait pas envie de fumer, pas particulièrement, il ne se sentait pas vraiment en forme alors non, autant refuser. La question de Sandro le fit arquer un sourcil, lui sans Norah ? Impossible, surtout pendant ses jours de repos, il n'allait pas payer une baby-sitter pour rien. "Non, elle est avec les autres, en train de faire la folle." Dit-il en faisait un petit rire. A chaque fois, Norah amusait la galerie, elle ne tenait certainement pas ça de son père, si discret, non elle aimait faire la folle juste pour montrer à quel point elle était pleine de vie. "Dans les règles oui. Mais... Tu aurais très bien pu le faire chez toi." Répliqua-t-il à sa phrase, très surprenante par ailleurs. Sandro était bizarre aujourd'hui, et Ty l'avait bien comprit. Il était intrigué, se demandant pour quels raisons il pouvait camper à la caserne comme ça. "Ton excuse ne me convient pas, essaie en une autre ?" Dit-il en rigolant. Vrai que ce qu'il disait n'était pas très clair, il savait qu'il y avait cachalot sous gravier (plus classe que anguille sous roche haha). Ty n'était pas dupe, la tenue de Sandro le trahissait, il y avait quelques choses qui le tracassaient mais il avait l'air de vouloir se montrer discret. Très suspect. "Tu me dis la vérité ou alors j'essaie de trouver ?" Ajouta-t-il en faisant une petite moue.

(Alors oui, une réponse 11 jours plus tard, honte à moi (ty) then we should all burn together. 3989537671

je n'avais pas reçu le mail me disant que tu avais posté dans le sujet (ty) then we should all burn together. 2949863601

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je m'en excuse)

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ty & sandro
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Tu penses que j'exagérais, en disant que je m'étais trouvé une famille à San Diego ? Que j'essayais simplement de compenser, avec plus ou moins de succès, le fait de ne pas avoir auparavant goûté aux joies de ce qu'était une vraie famille ? Peut-être. Ou peut-être que j'étais simplement comme ça, je souriais comme si rien ne m'atteignait jamais mais j'avais désespérément besoin de m'ancrer quelque part pour ne pas dériver. J'avais une confiance aveugle dans les personnes avec qui je travaillais, à tort ou à raison, et en Ty peut-être encore plus qu'en les autres. Je considérais Jax comme un frère, au même titre que si j'avais partagé le même ADN que lui et quand bien même je savais que la chose n'était sans doute pas réciproque ... Parce que lui en avait déjà deux, des frères, ainsi que deux sœurs. Mais cela ne changeait rien à mes yeux au fond, parce que j'étais comme ça, avec moi c'était tout ou rien, et quand je donnais c'était de la même façon ... Tout ou rien. Ça aurait presque pu être ma devise, qu'est-ce que tu en penses ? Rien, tu ne penses jamais rien de toute façon. Mais tu comprenais sans doute mieux pourquoi sans même réfléchir j'étais venu ici, conduisant ma voiture presque en pilotage automatique jusqu'à me garer dans un des deux endroits dans cette ville où je me sentais vraiment à ma place. Jax n'était pas au loft aujourd'hui, je crois qu'il m'avait dit qu'il passait le week-end avec Teddie ... Ou bien était-ce avec un de ses frères ? Il n'était pas là en tout les cas. A la caserne il y avait toujours quelqu'un, c'était même le propre de métiers comme le nôtre, aussi j'étais assuré de ne jamais y être seul, et ce même si c'était pour aller fumer un cigare dans mon coin comme j'étais en train de le faire, je savais qu'il y avait toujours quelqu'un à proximité et cela me suffisait, souvent. Mais je ne vais pas te dire non plus que de voir Dexter débarquer n'illuminait pas un peu ma journée, bien que je sois étonné de le voir là un jour de congé. Tout le monde savait bien qu'il dédiait l'intégralité de ses congés à sa fille, et quand on la voyait on ne se demandait plus pourquoi ... Évidemment que je disais ça en toute objectivité, tu me prends pour qui. « Non, elle est avec les autres, en train de faire la folle. » J'avais souri ; Norah était un rayon de soleil donc aucun pompier dans cette caserne ne se lassait jamais. Pourtant la voir grandir nous rappelait aussi à tous que le temps passait, et que si elle se contentait de grandir, nous en étions plutôt au stade où nous vieillissions ... Pas que cela m'inquiète pour l'instant ceci dit, je veux dire, je venais d'avoir vingt-huit ans, on ne pouvait pas vraiment qualifier cela de vieillissant, dieu merci. Si je savais maintenant ce que mon pote faisait là en tout cas, je restais assez vague sur mes propres raisons à être ici aussi mais je me doutais bien que je ne m'en sortirais pas aussi facilement face à lui. Il me connaissait trop bien sans doute. « Dans les règles oui. Mais ... Tu aurais très bien pu le faire chez toi. » Certes, il marquait un point, et en d'autres circonstances c'était même sans doute ce que j'aurais fait. Ne serait-ce que pour essayer de contredire ceux qui me reprochaient de consacrer trop de temps à mon boulot. Je tentais alors une explication un peu plus sérieuse, bien que toute aussi vaseuse, mais cela ne semblait pas suffire à noyer le poisson. « Ton excuse ne me convient pas, essaie en une autre ? » J'avais levé les yeux au ciel, l'air faussement blasé.

Je n'avais de toute façon pas envie de me lancer dans un ping-pong verbal pour savoir lequel des deux aurait le dernier mot ; Autant tu sais comme cela pouvait m'amuser certains jours, autant ce jour-là je n'étais pas d'humeur joueuse. Et puis ce n'était pas non plus comme s'il s'agissait d'un secret ... Je suppose. Les quelques secondes que j'avais pris à peser le pour et le contre, l'air sans doute dubitatif, m'avaient valu un « Tu me dis la vérité ou alors j'essaie de trouver ? » dans lequel la suspicion s'était muée en un air presque boudeur. Le genre d'air qui devait très certainement marcher quand Norah l'utilisait sur lui, et qui assurément lui donnait maintenant des idées. « Si tu essayes de voler les techniques de persuasion de ta fille, laisse-moi te dire que tu as encore beaucoup à appendre ... Ou alors elle est juste bien plus mignonne que toi. » ironisais-je alors d'un ton amusé. Le regard de chien battu marchait toujours beaucoup mieux sur un visage d'enfant innocent que sur celui de grands garçons comme nous, c'était imparable. Mais soit, rien que pour l'effort fourni je pouvais bien faire un geste en échange et faire preuve de bonne volonté. Aussi recrachant une volute de fumée j'avais écrasé mon mégot sous la semelle de ma chaussure avant de relever les yeux vers Ty. « Jax est pas là aujourd'hui, et j'avais pas envie d'être seul chez moi. » C'était un début de réponse, même s'il s'agissait d'une conséquence et non d'une cause. Et cela ne répondait toujours pas à sa question donc, j'en avais conscience. Soupirant légèrement j'avais fini par ajouter « Ils enterraient un vieux pote du paternel ce matin, j'avais pas vu ce type depuis au moins dix ans, si ce n'est plus, alors je sais pas trop pourquoi j'y suis allé mais ... » Oh si, je le savais très bien à vrai dire, j'y étais allé pour essayer de compenser le fait que quelqu'un d'autre n'y était pas. Je ne savais même pas si mon père était au courant, cela faisait bien trois mois que je n'avais pas eu de nouvelles ... Mais hey, pas de nouvelles, bonne nouvelle, pas vrai ? Je ne savais même pas où il était je vais te dire, mais je savais que l'Enterprise n'était pas revenu à quais dans la base navale de San Diego depuis la dernière fois que nous nous étions parlés. « Enfin bref, je suppose que j'y suis allé parce que fallait bien qu'un Salinas y soit. » Ouais, voilà, c'était un assez bon résumé. Qui résumait aussi le fait que j'y étais allé parce que je m'en sentais le devoir et rien d'autre ... Mais ce n'était un secret pour personne, je retournais rarement à Costa Mesa autrement que par obligation. Même quand il nous prenait l'idée saugrenue de nous voir mon père et moi c'était plus souvent à San Diego, pour des questions de pratique mais pas uniquement. « Je déteste vraiment cet uniforme. » avais-je finalement marmonné en secouant la tête. C'était faux, je ne le détestais pas, j'en étais même fier comme tout autre pompier. Mais celui-là ne se portait que pour les cérémonies officielles, et je te laisse deviner quel type de cérémonies était le plus courant dans notre corps de métier ... Exactement, celles où nous enterrions quelqu'un. Comme aujourd'hui, dans un certain sens.

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