HORS JEU
Pseudo freaky girl. Âge dix-huit ans. Prénom amélie. Où as-tu connu le forum? bazzart, mon cochon. Ton personnage est le mini-scénario de louve. C'est qui ton pokémon préféré? togépi Une suggestion ou un commentaire à nous communiquer ? euh, pas que j'sache. ah, si, j'voulais vous informer qu'votre bottin n'est pas à jour. j'voulais prendre auguscik puis j'ai vu qu'il était pris mais pas marqué. Le mot de la fin? j'vous aime déjà.

DREAM OF CALIFORNICATION
01. traceur depuis six ans. les muscles en tension, laisse ton venin s’échapper. inspire un grand coup, tiens-toi prêt, ton heure va bientôt arriver. c’est bientôt le moment. apprête-toi, sur les starting blocks. tu es fin prêt, ça y est ? ferme les yeux, on se lance. tu vas voir, tu vas te sentir apaisé, soudainement. c’est un poids énorme qui se lèvera de tes épaules alors que tu t’élanceras dans les airs, mains aux aguets pour un meilleur rebondissement, avec autant d’agilité qu’un félin en pleine action. le félin. ainsi me surnomme-t-on. un pas, deux pas, trois pas. la vitesse grandit sous mes pieds. je m’élève et m’envole d’un toit à l’autre. le bout de mes doigts me réceptionnent alors que je sens le vent glacé de l’altitude fouetter mon visage et l’adrénaline s’emparer de mon cœur. 02. chanteur à huit clos. mes doigts grattent délicatement les cordes de ma guitare acoustique alors que sort de mes cordes vocales un léger, très léger chant, presque inaudible, comme un chuchotement. pour un loisir que je ne maîtrise pas aussi bien que mes pieds foulés sur les graviers des toits et autres murets, niko est un des rares chanceux à avoir eu droit à m’entendre pousser la chansonnette. et puis, elle, louve, à qui j’ai pu donner bon nombre de concerts privés, sur l’oreiller, comme des confidences. 03. un accident, deux pertes. j’avais seize ans quand c’est arrivé, quand ça s’est passé. seize ans seulement, alors qu’un camion est venu s’abattre dans un grand fracas de taule contre la voiture de mes parents, sous mes yeux, alors que je me trouvais à l’arrière. épargné, miraculé, dites-en ce que vous en voulez, je n’en retiendrais qu’une chose, moi ; brisé. esseulé, abandonné, meurtrit. orphelin, à seize ans seulement. on m’a demandé de grandir trop brutalement, si rapidement que j’ai fini par m’en brûler les ailes à n’en garder que leur squelette. de l’ange est né un démon. adieu, ancien scar. 04. la chute. à trop traîner dans des endroits non fréquentables, on finit tôt ou tard par y rencontrer des gens non fréquentables, n’est-ce pas ? et à trop fréquenter ces gens-là, on ne peut s’en sortir bien. j’y ai plongé bien trop volontiers, dans ce gouffre, pour oser espérer de m’en sortir un jour ou l’autre. les deux bras en avant, en apnée, j’y ai effectué un plongeon réalisé à la perfection. chaque jour, les uns après les autres, j’ai trempé mon nez, ma langue et mes veines dans ces produits illicites, ces produits enivrants, ces produits exaltants. jusqu’ici, tout va bien, jusqu’ici, tout va bien, jusqu’ici, tout va bien. 05. un pilier pour mieux se relever. niko. niko. niko. je n’ai que son prénom à la bouche. depuis si longtemps maintenant que je serais bien incapable de dire depuis quand. une éternité. toujours. comme si j’étais né à ses côtés. et en bon frère qu’il est, en bon pilier qu’il s’est proclamé, il a bien été le seul capable, -et même sans doute le seul qui s’en est donné la peine, d’ailleurs-, qui a réussi à me tirer hors de ces abysses. il a su, par je ne sais quelle façon, me remettre sur pied. et par la simple chaleur de sa paume dans la mienne, par le simple regard rassurant qu’il a su me communiquer, j’ai pu enfin retrouver goût à la vie. 06. l’explosion. et elle est arrivée, comme une fleur. si belle, si fragile. je l’ai voulue. je l’ai voulue pour moi tout seul, en bon égoïste, alors que c’était sa main à lui, à niko, qu’elle tenait. ma jalousie s’est noyée, s’est transformée en fureur. une fureur amère, et une haine que je lui ai alors voué. de la haine j’ai commencé par l’ignorer, puis la repousser. à replonger quelque peu dans mes histoires louches, à rentrer défiguré. à la repousser, l’engueuler, pour finir par l’embrasser, la dérober, la lui voler. et finalement se la partager. se la partager pour mieux se déchirer. se déchirer pour la voir s’enfuir. se retrouver abandonné pour mieux retomber. 07. la fragilité d’un être brisé. il se trouve que l’évènement, datant d’il y alors plusieurs années, m’a si bien brisé qu’il m’est désormais impossible de recoller réellement les morceaux sans qu’ils menacent de tomber à nouveau. et voilà ce qu’il s’est alors passé, voilà. voilà comment un si peu, peut me faire tomber au sol si rapidement. me faire ramper à nouveau dans ma crasse sans aucune envie de m’en sortir. un retour à la case départ aussi abrupt qu’inattendu. 08. le cycle reprend son cours. une nouvelle fois, niko m’a tendu la main pour me relever. une nouvelle fois, il a été là pour moi. comme toujours, pour toujours. c’est mon compagnon de toujours qui me propose de signer un nouveau pacte, qui me dit qu’il peut me sauver si je veux en prenant ma place devant satan le jour venu. jamais, jamais il ne me quittera. jamais il ne m’abandonnera. jamais. pas lui. quoi qu’il arrive, personne ne pourrait jamais, personne n’oserait jamais, nous séparer, se mettre en travers de notre chemin. c’est à ses côtés, sans aucun doute, que je finirais mes jours. 09. la perte des repères. sa perte, son abandon, la disparition de la petite louve a creusé un trou immense en moi, bien trop profond pour être rebouché rapidement. un amour alors tenté d'être comblé par les premiers venus. premiers arrivés, premiers servis. les produits enivrants se font plus rares, alors que les draps deviennent changés de plus en plus souvent. trois ans après, elle ne cesse de m'habiter. nous habiter. 10. bric à brac. j'ai raté mon permis voiture trois fois, et l'ait obtenu au bout de la quatrième, ceci dit, je conduis tellement rarement, qu'il faudrait que je le repasse. j'ai, par contre, eu mon permis moto du premier coup, et ne lâche pas mon bébé depuis. si je pouvais la faire dormir dans le salon, d'ailleurs, je le ferais. j'ai une chatte, lison, qui passe son temps sur mes genoux. je suis mécanicien depuis maintenant deux ans et j'ai mon propre garage depuis quelques mois, grâce à l'héritage de mes parents.