Elle a le sourire aux lèvres, une petite danse dans sa démarche. Lola, elle est toujours très heureuse lorsqu’elle se promène dans les rues de San Diego. Il y’a le soleil qui brille malgré la saison, les passants toujours très souriant quand ils posent le regard sur elle, et ce petit vent marin qui souffle suffisamment fort pour la forcer à bien tenir ses mains sur sa longue jupe pour que celle-ci ne se soulève pas – bien que si cela devait arriver, cela ne la gênerait pas pour autant – elle marche sans réel but, comme à son habitude. Lola, elle est de ces personnes qui ne peuvent être que dehors, qui ne supporte pas avoir quatre murs autour d’eux malgré tout. C’est une fleur qui doit être au soleil. Toutefois aujourd’hui est une journée ans but précis qui met en valeur l’oisiveté de Lola. Elle pourrait faire cent choses pourtant, louer du matériel de surf pour tester les vagues, prendre un sac à dos et partir en randonnée, écrire un article sur son blog dénonçant le capitalisme dont font preuve beaucoup d’enseigne sur le bord de la plage. Lola, elle pourrait occuper sa journée à rattraper ce qu’elle procrastine toujours. Oui, elle pourrait. Mais, l’envie d’air frais et d’insouciance et plus fort, elle finit par passer sa matinée en ville à la manière d’une touriste, à aller là où ses pieds voudraient bien l’amener. C’est ainsi que vers midi elle se retrouve dans un bar qu’elle connaissait déjà très bien pour l’avoir beaucoup fréquenté. Elle reste là, devant, interdite pendant un moment, hésitante à entrer vu la façon dont c’était terminée sa dernière visite dans cet endroit. Quelques secondes passent, puis elle fait ce geste qu’elle fait bien trop souvent, elle hausse les épaules, se fout de ce qu’on pourrait lui dire, au pire si le patron refuse de la servir, elle piquera un scandale. Elle entre. Passe sa commande en observant la salle, ne réalisant qu’au bout de quelques minutes qu’il devrait y avoir ici la serveuse qu’elle leur a fait embaucher. Phoenix. Elle zieute un peu partout sans trouver trace de la jeune femme. Elle se retourne rapidement vers le barman pour trouver réponse à sa question. Quand même, ils ne l’auraient pas viré aussi vite. Non, la réponse ne tarde pas et Lola prend la décision d’aller prendre son café en terrasse pour attendre la jeune femme, recueillir ses impressions et même prendre de ses nouvelles depuis que cette dernière a pris son envol toute seule. Il n’y eut pas longtemps à attendre. Heureusement, Lola déteste ça. « Tu es venue voir si je m'en sortais ? » Elle lève les yeux vers la jeune femme, pour bien l’observer. Elle en aurait presque oublié ses traits. Elle et sa mémoire, drôle d’affaire. « En fait, je passais dans le coin. » répondit Lola, en sortant son paquet de cigarette. La bougre, elle lui avait donné l’envie. « Mais j’avoue, quand je suis entrée j’ai été curieuse de voir comment tu t’en sortais. En te voyant pas, j’ai cru qu’on t’avait déjà viré. » ajoute-t-elle en riant, alors que, c’est peut-être pas très approprié de dire ça. « Alors ? C’est comment ? Me raconte pas de mensonges, j’ai déjà bossé là tu sais. »